Entre guillemets

Le plaisir de radoter

Chaque été, je fais le même constat: pas besoin d'aller très loin pour se sentir dépaysé.

Je ne vous servirai pas que le plus grand voyage que l'on puisse s'offrir, c'est au bout de soi-même – bien que ce soit sans doute vrai.

Depuis quelques années, je passe une semaine de vacances dans la région. D'abord pour me reposer, mais aussi pour mieux connaître le lieu que j'habite.

On pourrait penser qu'on fait vite le tour de ce territoire d'eau et de forêts. Pourtant, non. Je continue de faire des découvertes.

Question d'oublier un instant que la belle saison tire à sa fin, voici en vrac quelques-uns de mes souvenirs de vacances typiquement mauriciens!

 

Une agréable surprise

J'avais lu quelque part que Les Tam-tams du Saint-Maurice allaient se produire ce soir-là à Saint-Étienne-des-Grès. Comme mon fils adore les percussions, je ne pouvais rater ce rendez-vous.

Le hic: ma connaissance encore embryonnaire des différents parcs de ce village. C'est donc sans surprise que je me pointe au mauvais endroit. Le temps de le réaliser et de rebrousser chemin, j'arrive trop tard pour le court spectacle de la formation. Zut!

Heureusement, l'animateur annonce que le musicien et conteur mauricien David Robert (accompagné de Dan Lemay) prendra le relais dans quelques minutes. Tant qu'à m'être déplacée, pourquoi ne pas l'écouter chanter?

Un vrai plaisir. S'il manie assez habilement le verbe, Robert se débrouille encore mieux avec une guitare entre les mains. Son jeu sensible et sa voix réconfortante me font voyager à des lieues de l'endroit où mes pieds sont posés. Si ce n'avait été de l'heure, j'en aurais redemandé encore.

 

Une sortie étrange

Lors de la soirée d'ouverture du Mondial des amuseurs publics, je suis à Trois-Rivières. «Pourquoi n'irait-on pas faire un tour au parc des Chenaux?» me suggère ma tendre moitié. Après une légère hésitation – le volet «famille» ne prend-il pas le bord après 20h? -, j'acquiesce à sa demande.

Sur place, je me demande ce que je fais là. Les animateurs publics ont déserté le site, les structures gonflables ressemblent à des galettes de plastique. Autour de moi marchent des gens éméchés ou au faciès étrange. On se croirait au bal des horreurs. Où sont les familles? Découragée, je tourne les yeux vers la grande scène en quête de réconfort. Le gala d'humoristes, lui, doit être bon. Même pas! Après une prestation risible et une blague raciste, j'en ai assez: on retourne à la maison.

Si un jour on revient – j'avais quand même vécu une belle expérience l'an dernier -, ce sera l'après-midi!

 

Juste pour prendre le temps

Un des moments magiques de mes vacances est Phare sur Champlain.

Je gare ma voiture tout près de l'église de Champlain où des artistes peignent en plein air. Je contemple leur travail et jase avec certains d'entre eux.

Rapidement, mon ventre se met à gargouiller. Plus loin, un chapiteau abrite divers kiosques agroalimentaires d'entreprises du coin: fromages, pâtisseries, produits maraîchers, bouf bourguignon, bines maison… Difficile de résister. Après avoir fait le plein de victuailles, je vais m'asseoir devant le fleuve pour manger. Le paysage est superbe. Tellement que j'en oublie le temps… «Oups! Déjà 15h!»

Eh oui! Tout ce qui est agréable passe à la vitesse de l'éclair, dont les vacances.