De plus en plus, au Québec, on semble s'inquiéter de la place du français dans la sphère publique.
Il y a un peu moins de deux semaines, le gouvernement du Québec a annoncé qu'il lancerait sous peu une campagne pour la francisation des raisons sociales anglaises des grandes entreprises qui s'établissent dans la province.
Plus récemment, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal a fait parvenir aux médias un communiqué de presse afin de les informer qu'elle profiterait de sa participation au Festival des peuples minoritaires de la vallée d'Aosta en Italie et à la Fête de l'humanité à Paris pour «dénoncer les mesures prises par le gouvernement du Canada visant à affaiblir le français au Québec et dans les communautés francophones et acadiennes du reste du Canada.» Elle entend y souligner le jugement de 2010 de la Cour suprême affaiblissant la Charte de la langue française, la répression contre le français dans les services fédéraux et le surfinancement gouvernemental des institutions anglophones, entre autres.
Lorsque la langue de Vigneault nous tient à cour, on ne peut qu'applaudir à de telles initiatives. Mais en comparaison du travail qu'il reste à faire pour garder le français en santé, elles se révèlent minimes.
Déclarer forfait?
Au quotidien, la langue française se dégrade. Et les principaux intéressés, soit ceux qui la parlent, semblent s'en foutre éperdument.
Pour des raisons de rapidité, les textos comme les courriels sont souvent écrits au son, les menus des restaurants sont bourrés de fautes d'orthographe – saviez-vous qu'un café de Trois-Rivières servait de la «soupe aux poids»? -, des contrats sont rédigés dans un français approximatif. Mais le pire que j'ai vu jusqu'à maintenant, ce sont les sous-titres d'une émission de télévision. Il y avait tellement d'erreurs d'orthographe et de syntaxe que je ne comprenais même pas le sens de certaines phrases. Depuis quand écrit-on «mettre tout le monde dans le même Paquet»? Non, mais, ça fait du monde dans un seul homme! Pauvres malentendants qui, en plus de ne pouvoir entendre la mélodie des voix, doivent se taper des transcriptions insensées! Je comprends qu'on puisse faire une erreur à l'occasion dans les émissions en direct, mais il y a quand même des limites. Surtout dans un média de masse.
Ce qui m'attriste dans tout ça, c'est que la plupart des gens n'en font pas de cas. L'animateur glisse des anglicismes dans ses propos, ce n'est pas grave. Il y a une faute dans une pub, c'est normal. Bref, on dirait qu'il n'existe plus de standards de qualité pour le français.
Ça devient presque ridicule de demander aux autres de respecter nos droits comme peuple francophone alors qu'on ne se respecte pas soi-même… En plus de sensibiliser les grandes entreprises à la francisation, le gouvernement du Québec devrait redonner le goût à la population d'être fière de sa langue. Un travail qui devrait commencer dès maintenant dans les foyers et sur les bancs d'école!
Je lis votre article ce matin et je repense à ma journée d’hier : «Garden party» chez une amie francophone dans l’ouest de l’île de Montréal. Des gens entre 2-65 ans, de langue maternelle française, anglaise, danoise, espagnole etc, de Toronto, Montréal et des cantons de l’est… étaient présents. Tous pouvaient parler ou «casser» le français. L’anglais était entendu en majorité dans le «garden» mais surprise, tous m’ont parlé en français contrairement à lorsqu’ils parlaient aux autres francophones présents. Je parle bien anglais et le comprend très bien mais je me suis toujours présentée en français, j’ai initié la conversation en français et répondais en français et chaque fois, la conversation s’est déroulée en français après que chaque parti ait compris la langue d’usage à utiliser entre nous. J’ai vraiment pris plaisir à observer ce phénomène et j’ai confirmé ce que j’ai toujours pensé :
Les francophones ne se donnent pas toujours la peine d’affirmer leur langue devant l’anglais et les anglophones du Québec, en majorité, peuvent utiliser le français quand on leur en donne la chance. Sinon, c’est bien sûr qu’ils vont utiliser ce qu’il y a de plus facile pour eux. Qui ne le ferait pas ? ( 1 sur 8 n’a pas fait l’effort….bonne moyenne…..et nous n’avons pas poursuivi la discussion…sans rancune…ma part était faite pour la soirée)