Entre guillemets

Créer une habitude

On n’associe pas naturellement Shawinigan à la culture. Et ce, bien qu’elle ait longtemps accueilli le Festival de théâtre de rue, qu’elle compte sur son territoire le dernier grand œuvre du peintre Ozias Leduc et qu’elle présente des expositions estivales de calibre international à l’Espace Shawinigan.

Contrairement à Trois-Rivières, la Ville de l’énergie n’inspire rien de poétique. Quand on pense à elle, on pense surtout aux Cataractes, à la Classique internationale de canots de la Mauricie, aux Jeux du Québec et à la Coupe Memorial de 2012. Bref, on l’accole surtout à des événements qui sentent la testostérone et la sueur.

Pourquoi? Je crois qu’il n’y a pas (encore) de tradition artistique à Shawinigan. Vous avez envie de vous joindre à une troupe de théâtre professionnelle ou semi-professionnelle? Vous n’en trouverez aucune sur le territoire. Vous êtes de passage dans le secteur Grand-Mère et souhaitez visiter une exposition? À part la bibliothèque Hélène-Beauséjour, il n’existe aucune galerie digne de ce nom.

En tant que consommatrice de culture, j’ai donc sauté de joie la semaine dernière en apprenant que la Corporation culturelle de Shawinigan allait mettre sur pied un tout nouvel événement d’envergure du 8 au 16 octobre prochain: Mégapixel.

Axée sur l’art photographique, cette initiative proposera différentes activités (tournée, formations, conférences) ainsi que 10 expositions. Ce qui est chouette, c’est que ces dernières seront présentées dans des salles d’exposition traditionnelles, mais aussi dans des endroits moins conventionnels, fréquentés par monsieur et madame Tout-le-monde. Je pense entre autres à la place du Marché, à la place des Canotiers et à la 6e Avenue à Grand-Mère.

Ainsi, en se baladant tranquillement, les citoyens auront le loisir de découvrir le travail de photographes tels Jacques Boissinot (La Presse canadienne), Sylvain Mayer (Le Nouvelliste), Stéphane Daoust, Félix Rioux et Claude Gill.

Sans faire le moindre effort (ici, aucune porte à pousser), ils pourront découvrir un art pour le moins accessible.

Encore plus intéressant, la première édition de Mégapixel, parrainée par Bernard Brault (La Presse), sera consacrée à la photographie sportive. Mon petit doigt me dit que rares seront les Shawiniganais qui résisteront à l’envie d’aller se rincer l’œil.

En espérant qu’ils conservent par la suite cette bonne habitude, et qu’ils en redemandent. L’appétit ne vient-il pas en mangeant?