Entre guillemets

L’heure du bilan

Il y a un peu plus d’une semaine, la Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières faisait le point sur sa plus récente édition, qui s’est terminée le 4 septembre dernier.

Plus que le nom des gagnants des différents prix, un nombre a attiré mon attention: 10 016.

Un indice? Disons que ça n’a rien à voir avec un montant d’argent. On oublie donc la bourse la plus élevée ou la quantité de dollars qu’un amateur d’art a déboursée pour acquérir une œuvre.

En fait, 10 016 correspond au nombre de visiteurs qui ont franchi la porte d’au moins un des quatre lieux d’exposition de la Biennale, soit le Centre d’exposition Raymond-Lasnier, la Galerie d’art du Parc, la Maison Hertel-de-la-Fresnière et l’ancienne gare ferroviaire.

Dix mille seize, c’est beaucoup et peu à la fois.

Lorsqu’on considère que l’événement a duré un peu moins de trois mois, ça m’apparaît énorme. Imaginez, c’est comme si la ville de La Tuque au complet s’était déplacée non pas pour visionner un blockbuster ou pour assister à un spectacle à grand déploiement, mais pour contempler une exposition d’art contemporain. Vu de cette manière, ça frôle l’exploit!

Or, Trois-Rivières compte beaucoup plus d’habitants que la Haute-Mauricie. Autour de 130 000, en fait. Cela veut donc dire que moins de 10% de sa population est au parfum des estampes qui ont composé la septième Biennale. Et il ne faut pas oublier que les visiteurs provenaient de partout au Québec et d’ailleurs. Par conséquent, le pourcentage purement trifluvien doit être très petit. Décevant.

Étonnamment, l’organisation de la Biennale ne s’alarme pas outre mesure. Même qu’elle se réjouit d’une hausse d’achalandage de 4% comparativement à 2009. Elle est consciente que l’art contemporain ne touche qu’une parcelle de la population. Elle rappelle, à titre d’exemple, que l’exposition la plus populaire l’an dernier au Musée d’art contemporain de Montréal a attiré 76 840 curieux.

Mais comment faire pour que monsieur et madame Tout-le-monde s’intéressent davantage à ce type d’art, pour ne pas dire à l’art tout court? Difficile de répondre. Je crois cependant que la Biennale a trouvé un bon filon avec son projet de bannières accrochées dans les rues du centre-ville et son exposition extérieure.

À moins d’être pressée, je prenais toujours le temps de contempler les œuvres qui se trouvaient sur ma route. J’imagine que je n’étais pas la seule à faire ça. Personnellement, si ce type d’art ne m’avait pas interpellée, c’est le genre d’attention qui m’aurait donné envie de le découvrir. Surtout l’expo extérieure. En un coup d’œil, on avait une idée des nombreuses possibilités de l’estampe numérique.

Dans l’espoir que, malgré le vol de deux œuvres, la Biennale revienne avec ces deux initiatives en 2013.