Toutes ces églises à vendre ou en voie d’être démolies dans la région, ça donne le vertige: l’église Saint-Philippe à Trois-Rivières, Marie-Médiatrice à La Tuque, Saint-Stephen à Grand-Mère…
Même si je ne suis pas pratiquante, j’ai toujours un pincement au cœur quand j’aperçois une pancarte avec le visage souriant d’un agent d’immeuble devant un lieu de culte, quel qu’il soit. De si beaux bâtiments, jadis la fierté d’un tas de paroissiens, laissés aux lois du marché, vendus pour des «pinottes».
Pourtant, leur valeur patrimoniale est inestimable: les clochers, les vitraux, les sculptures, les souvenirs. Et avouez qu’elles sont rares les constructions modernes qui supplantent la beauté des églises. Elles se targuent peut-être d’être écoénergétiques ou plus fonctionnelles, mais elles ne possèdent en rien le charme architectural de ces dernières. D’imaginer que ces bâtiments religieux puissent disparaître un jour du paysage secoue donc un peu.
J’étais d’ailleurs très inquiète de ce qu’il pourrait advenir de l’église Saint-James, située dans le Vieux-Trois-Rivières. La Corporation de développement culturel de Trois-Rivières avait dit souhaiter la convertir en lieu de diffusion culturelle. Elle attendait cependant un coup de pouce financier du gouvernement du Québec pour la restaurer. Une aide qui n’arrivait pas. Sans elle, rien n’était possible.
La Corpo ne pouvait patienter indéfiniment. Elle avait d’ailleurs annoncé que si le gouvernement ne réagissait pas rapidement, elle serait forcée d’abandonner son projet.
Bonne nouvelle! En début de semaine, le gouvernement du Québec a finalement donné son accord de principe, à hauteur de 1,7 M$, pour la restauration extérieure des bâtiments compris sur le site historique des Récollets-de-Trois-Rivières, notamment l’église Saint-James et le presbytère.
Cela veut donc dire que la Corpo pourra enfin aller de l’avant avec son idée. Quel bonheur de savoir que ce lieu historique continuera d’être accessible à tous, qu’il ne deviendra pas un immeuble de bureaux, un cabinet de dentiste, un stationnement ou je ne sais quoi d’autre. C’est au moins une âme de sauvée!