Entre guillemets

Pas de recette magique

Dans la vie, s’il y a une chose dont je déteste entendre parler, c’est d’argent.

Ça demeure malheureusement un mal nécessaire, car tout a un prix. Même la pinte de lait que l’on boit aux festivals que l’on fréquente durant l’été. Et dans le cas de ces derniers, on ne parle pas seulement de quelques dollars, mais de sommes astronomiques essentielles à leur bon fonctionnement. On comprendra donc que ce n’est pas un hasard si le mot déficit accompagne souvent leurs états financiers.

La Classique internationale de canots de la Mauricie, malgré ses 78 ans bien sonnés, n’échappe pas à cette fatalité. Notre quotidien local rapportait justement la semaine dernière qu’à son déficit accumulé de 40 000$ s’était ajouté un montant de 30 000$ dans les derniers mois! Une facture plutôt salée liée au mauvais temps lors de l’événement en septembre et au flop des deux spectacles présentés au Centre Bionest.

Avez-vous déjà remarqué qu’on opte fréquemment pour un concert-bénéfice lorsque vient le temps de renflouer les coffres d’une organisation? Or, je me demande si c’est vraiment la meilleure option. J’ai beau me creuser le crâne, je ne me souviens pas d’un success story. Même que, en pensant à mes expériences personnelles, j’ai le vague souvenir qu’un organisme dans lequel je m’impliquais avait laissé tomber l’idée d’un spectacle-bénéfice parce que ça exigeait un investissement énorme de temps dans la vente de billets pour une maigre récolte d’argent. Ce que semble avoir compris la Classique.

Après deux tentatives ratées – on se souviendra que le spectacle de Véronic DiCaire présenté à l’Espace Shawinigan en 2010 n’avait pas attiré autant de spectateurs que ce qui avait été souhaité -, elle revoit donc son mode de financement. Cette fois, elle opte pour la vente de cartes de membre ainsi que l’émission de certificats de prêts de 500$ ou de 1000$ sans intérêt.

Souhaitons-lui que cette nouvelle formule soit meilleure que la précédente. Avouez qu’il serait dommage que l’événement presque centenaire cesse un jour ses activités pour une simple question… d’argent.