Bonjour, mon nom est Julie, j’ai 30 ans et je tiendrai à partir d’aujourd’hui une chronique littéraire hebdomadaire au Voir. Voilà. Ma chronique se nomme Errances et ce nom n’a pas été choisi au hasard. Le titre de cette chronique renvoie à Forêt vierge folle de Roland Giguère; non pas à un de ses textes en particulier mais à l’ensemble qui me paraissait convenir précisément à ce que je souhaite tirer de cet espace d’écriture.
Je tiens, pour la première fois, une chronique littéraire dans un média. Je l’ai demandée et on me l’a accordée. Je l’ai demandée, oui, car un bac et une maîtrise en littératures de langue française n’auront finalement pas achevé mon intérêt pour ce domaine qui a grandement besoin d’amour, ces jours-ci.
Je l’ai sollicitée, cette chronique, pour qu’il y ait une relève à la chronique littéraire au Voir et pour donner un espace à la littérature qui est autre que la simple lecture critique de parutions. Je l’ai demandée pour pouvoir me lancer dans le débat sur le prix unique du livre; la visibilité de la littérature québécoise; la place de la littérature jeunesse dans le fondement éducatif des générations présentes et futures; les festivals littéraires, du plus petit au plus grand, en passant par le plus ambitieux et le plus humble, un peu partout dans la province; l’alphabétisation (et l’analphabétisation, évidemment); les librairies indépendantes qui tentent le coup du ultimate fighting contre les chaînes et grandes surfaces; l’altérité et les croisements littéraires; le populaire, l’accessible, le classique, le cérébral; les changements de formes et de contenus; le numérique et le papier; enfin, tout ce qui pourra frôler de près ou de loin la littérature dans sa pluralité, sa diversité et son utilité, car oui, la littérature est un outil.
Vous lirez cette chronique et vous n’en serez pas satisfait, bien sûr. Vous lirez cette chronique et prendrez la peine de me répondre. Vous lirez cette chronique et vous aussi, aurez une voix, en vous lançant dans l’arène de la littérature.
Tout ce que vous ne trouverez pas, dans cet espace consacré à la littérature, la création, l’écriture, c’est l’appellation «coup de coeur», des phrases qui tentent d’être puissantes. En. Utilisant. Le. Point. À. Outrance. Vous n’aurez jamais l’impression que je tente d’écrire moi-même mon premier roman par le biais de ma chronique. Je ne ferai pas semblant d’aimer ou de détester pour le plaisir. Non, Errances ne sera pas ça mais ne sera pas non plus une chronique proprette au jeu de mots facile.
Expozine – Prise 12
Maintenant que les choses sont claires et que nous avons fait connaissance, laissez-moi vous encourager à vous rendre, ce samedi et/ou dimanche 16 et 17 novembre, si vous êtes dans la grande région montréalaise, à Expozine, foire annuelle des petits éditeurs, bandes dessinées et fanzines. Vous y trouverez Julie Delporte, la nouvelle étiquette musicale et picturale La Palette, Mille Putois, Les Éditions de la Tournure, les Éditions du remue-ménage – portez attention à la nouvelle parution de Martine Delvaux, Les filles en série: Des Barbies aux Pussy Riot, de même que Qui est Hélène Pedneault? Fragments d’une femme entière, disponible dès le 20 novembre, mais qu’on espère offert ce week-end -, le bien foutu magazine Broken Pencil, les accoucheurs de talent des Éditions de Ta Mère – leur nouvelle parution, Les fausses couches de Steph Rivard en est un exemple judicieux -, La mauvaise tête – qui nous a donné récemment Poulet grain-grain de François Samson-Dunlop et Alexandre Fontaine-Rousseau -, L’Oie de Cravan – à se procurer, Fantastic Plotte!, la réédition des premières bandes dessinées de Julie Doucet autopubliées dans le fanzine Dirty Plotte, entre 1987 et 1990 -, et des dizaines d’autres qui se feront un plaisir de vous renseigner sur leurs productions. C’est l’occasion ou jamais (enfin, pas vraiment jamais, mais tout de même) de découvrir ce qui se fait de meilleur dans le domaine de l’édition indépendante au Québec et en Amérique du Nord, et de remarquer ce qui se fait d’audacieux dans le domaine de la BD et du fanzine.
Les 16 et 17 novembre (12h-18h), au 5035 rue Saint-Dominique (Montréal).
Bonne nouvelle ça, Julie. Ce sera un rendez-vous.
Maintenant, trêve de convenance. Un premier «rant» ;-)
Je te trouve bien « critique » envers la critique qui n’est aucunement simple, à mon avis.
De fait, il faut de solides références pour être en mesure de critiquer une oeuvre, et ce peu importe la discipline. Autrement, on parle de commentaire. C’est ce qui fait qu’une critique CD signée Olivier Robillard-Laveaux a beaucoup plus de valeur que celle du premier quidam.
==============
Et parlant de critique littéraire, elle se fait de plus en plus rare sur Voir.ca. Idem en cinéma. Mais bon, c’est une autre histoire.
Au plaisir.
Bonjour Mathieu,
J’avoue ne pas saisir ce que tu me reproches. De ne pas avoir de solides références pour critiquer une oeuvre? De critiquer la critique? Pour le moment, dans cette chronique, je n’ai fait ni l’un ni l’autre, alors j’aimerais bien que tu m’expliques le point que tu amènes ici.
Non, non! Je ne dis pas que tu n’as pas de références! Avec une maîtrise en littérature de langue française, t’en as assurément!
Tu disais avoir demandé cette chronique pour donner un espace à la littérature qui est autre que la simple lecture critique; ce à quoi je répondais que la critique n’est pas simple dans la mesure où il faut de solides références pour en faire.
Bref, c’était comme une «binne» sur l’épaule, voire une excuse pour te dire Bonjour ;-)
Je comprends mieux, merci!
Et je ne voulais pas dire que la critique était simple à faire, au contraire. Je parlais de l’unicité de celle-ci et non pas de sa simplicité. Je veux donc «aller plus loin» dans la réflexion, dans cette chronique.
Une «binne-bonjour» virtuelle à toi aussi! ;-)
Au plaisir!
En ce qui me concerne, Madame Ledoux, pas question de critiquer ou même de commenter. Trop tôt. Dresser la table avant le service des plats, voilà qui m’intéresse davantage pour le moment.
Ainsi, ayant constaté – non sans étonnement! – que les quatre premières interventions faisant suite au billet avaient adopté un ton de grande familiarité, la réflexion qui m’est tout de suite venue fut la suivante: si le tutoiement peut être qualifié de populiste, alors le vouvoiement sera pour sa part littéraire…
Doit-on s’attendre à une chronique hybride, de type possiblement littéraire/populiste? La chèvre et le chou à la même tablée?
(Comme mentionné plus haut, pas de critique ou de commentaire en plein apéro. Tout simplement quelques mots lancés comme de petits pavés… dans une mare encore inconnue et potentiellement riche en mystères!)
Bravo Julie, je suis impressionnėe par cette première chronique ;-)
C’est un rendez-vous!!!