Errances

Compagnons d’atocas

Je peux, depuis quelques années, profiter d’un congé pendant les Fêtes. Bien que je me promène d’une famille à l’autre, d’un party à l’autre et d’une bûche à l’autre, je traîne toujours quelques livres qui m’accompagneront dans ce périple entre Montréal et les différentes villes, villages et régions où je passerai le temps des Fêtes. Cette année, je les partage avec vous, ces compagnons de voyage. Coup d’oeil sur sept (j’ai de l’ambition) oeuvres reçues ou achetées en 2013 qui alourdiront mon sac à dos et allègeront ma p’tite tête, pendant les Fêtes, parce que démarrer un livre, c’est un peu comme chausser des bottes de neige : parfois trop chaud, pas assez, y’a parfois des cailloux, des trous, mais finalement, on finit toujours par arriver à bon port.

Vertiges – Fredric Gary Comeau (Quai no 5)

Huit personnages, éparpillés en divers lieux sur la planète, à découvrir en 170 chapitres. Leurs vertiges communs ou épars, uniques, divergeants, dégradants, romantiques, heureux ou non. Je l’embarque dans mes valises sans hésitation.

Mélasse – Guillaume Pelletier (L’oie de Cravan)

Feuilleté une première fois, cette BD m’a déjà prise à la gorge. Cancer et maladies de toutes sortes, solitude, dépression, tout y passe, dans cette courte Mélasse des âmes. À relire, pendant les Fêtes, histoire de réaliser que tsé, la vie. 

Les Fausses Couches – Steph Rivard (Les Éditions de Ta Mère)

Les éloges pleuvent sur ce roman du jeune auteur. J’adore Ta Mère et j’ai une confiance aveugle en leur direction littéraire. Encore une histoire de deuil, de maladie (mentale, cette fois-ci). Entre la joie des Fêtes et la venue d’une nouvelle année, voilà qui cadre parfaitement.

Le sel de la terre – Samuel Archibald (Documents / Nouveau Projet)

Ces confessions d’un enfant de la classe moyenne, écrites dans l’urgence (oui, tous les essais de la série Documents le sont), m’appellent, par leur forme, leur contenu et par leur origine.

i(ma)ges & réflexions – Ariane Moffatt / SPG & Le Pigeon (Éditions Somme Toute)

Le titre le dit : on a devant nous un livre de photos des photographes locaux bien connus, mais aussi de courtes réflexions de la dame. Pendant un an et demi, les trois artistes se sont côtoyés, donnant ainsi cette oeuvre parue à l’automne. Amis et invités spéciaux y font irruption, au fil des pages. À suivre.

Narcopolis – Jeet Thayil, traduction de Bernard Turle (Boréal)

Je n’ai lu pour l’instant que le prologue et en suis ressortie essoufflée. C’est que cette entrée en matière n’est constituée que d’une seule phrase couchée sur sept ou huit pages. Mais le propos m’intrigue. Cette incursion dans l’univers des narcotiques en terre indienne me fascine. Non, ce n’est pas une version soft de Slumdog Millionaire. Thayil a lui-même passé 20 ans de sa vie dans cet enfer et saura sans aucun doute mettre à profit son expérience dans le milieu interlope pour coucher sur papier une histoire qu’on lit à bout de souffle.

Pierre Lemaître – Au revoir là-haut (Albin Michel)

Le temps me manquera certainement, au cours des deux prochaines semaines, pour entamer le vainqueur du Goncourt 2013, mais ce roman de l’après-guerre de 14-18 (dire qu’on «célèbrera» le centenaire du début de cette guerre d’usure dans quelques mois) plonge dans les lendemains qui déchantent et je me sens d’attaque pour découvrir la génération perdue qui a suivi dont Lemaître a fait l’histoire.

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Deux semaines de pause pour Errances, alors que j’ai encore tant de choses à dire. Ce n’est pas bien grave, j’en accumule et je m’amuserai avec vous dès le vendredi 10 janvier. Joyeuses Fêtes!