Grandes gueules

Comment ça va?

À toi, le gratte-papier nécrophage, photographe du (ou de) malheur!

Les «événements» de ces dernières semaines m’ont évidemment amené à me poser un tas de questions. La vie, la mort, et quelques autres sujets du genre, pour lesquels tu pourras, peut-être, éclairer ma lanterne.

– Est-ce normal que ce soit à la télé, à la radio, sur le Net, par ton venin que l’on apprenne la mort d’un fils, d’un frère, d’un parent, d’un ami?

– Ne serait-il pas normal d’attendre quelques jours avant de raconter des conneries sur quelqu’un dont, apparemment, on ne savait pas tout?

Légalement, il est interdit de divulguer le nom d’un «Mafia Boy». Attendras-tu que l’on vote une loi pour retrouver le sens du respect? N’y en a-t-il pas déjà une?

– Au nom de quelle information viens-tu me déranger dans mon deuil, dans notre deuil?

Tu m’as dit: «Vos fans ont le droit de savoir.» Savoir quoi? Ils en savaient déjà plus que nous.

– Après la découverte du corps, nous avons passé deux heures et demie au poste de police, sans aucun appui, avec l’ordre de ne communiquer avec personne, sauf pour se faire interroger séparément par de vrais inspecteurs de la brigade des homicides en imperméable, pour enfin… se retrouver face à toi et à tes collègues.

– Que veux-tu savoir? Pourquoi me téléphoner de 5 h du matin à 2 h de l’autre, pourquoi faire le pied de grue devant mon domicile? Tu veux savoir si j’ai de la peine? Attends-tu une réponse?

– Que goûte ton steak ou la pointe de pizza si durement gagnés à la chaleur de nos larmes, avalés à la hâte entre deux reportages?

– Quand tu dis «je t’aime» à tes amours, font-ils déjà semblant de te croire?

– Me ferais-tu un beau petit papier sur la mort par overdose de ton fils, sur le viol de ta femme?

Etc., etc.

– Quand tu me demandes: «Ça va?», veux-tu vraiment le savoir?

Là, ça va pas très fort, et c’est un peu de ta faute.

Et à part ça, toi, ça va?