L’Irak possède des armes de destruction massive, dont des armes biologiques et chimiques. Les laboratoires du gouvernement irakien disposent des cultures du bacille du charbon et sont considérés comme la source des attaques à l’anthrax par la poste, à l’automne 2001. L’Irak a mené des recherches sur une douzaine d’agents biologiques mortels, incluant le virus de l’encéphalite équine de l’Est, la fièvre hémorragique de Corée, la peste, le mildiou de la pomme de terre, le typhus, la fièvre dengue, la fièvre de la Vallée du Rift, le virus Chikungunya, la maladie du riz et la toxine botulinique.
Le budget annuel alloué à l’armée irakienne se chiffrerait à 396 milliards $, soit six fois plus que celui de la Russie. L’Irak a une armée permanente de 1,5 million d’hommes de troupe ainsi qu’une réserve supplémentaire de 2 millions de soldats.
L’Irak compte la plus grande population carcérale du monde, avec plus de 2 millions de personnes derrière les barreaux.
Selon Amnistie internationale, l’Irak possède le quatrième plus important taux d’exécution du monde, juste derrière la Chine, l’Iran et l’Arabie Saoudite. Au cours de la dernière décennie, les deux tiers de toutes les exécutions connues de jeunes contrevenants ont eu lieu en Irak. D’ailleurs, en 2002, l’Irak était le seul pays au monde à exécuter des personnes de moins de 18 ans. Parmi les jeunes suppliciés, certains n’auraient pas commis les "crimes" pour lesquels on les avait accusés.
En Irak, les individus soupçonnés d’être des "ennemis combattants" n’ont droit à aucun recours légal. Ils sont habituellement détenus dans de petites cellules jusqu’à 24 heures par jour, sans avoir accès à un avocat ou à leur famille. On ne leur donne aucune indication de quand (ou même si) ils auront un procès.
En 2002, les Irakiens ont entrepris des démarches auprès de certains gouvernements afin de leur demander de ratifier une entente stipulant qu’ils ne livreraient pas, à la nouvelle Cour Pénale Internationale, leurs ressortissants irakiens accusés de génocide, de crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre.
Dans la dernière année, l’Irak a considérablement augmenté la surveillance de ses propres citoyens sous prétexte d’assurer la "sécurité nationale". Le gouvernement a cherché à établir un réseau, à l’échelle nationale, constitué d’informateurs qui espionnent et rapportent toute conduite "suspecte".
Si l’accès à Internet est officiellement légal en Irak, le gouvernement a annoncé des mesures afin de mettre sur pied un système centralisé qui permettrait de contrôler en grande partie Internet, et, possiblement, de surveiller ses utilisateurs.
En Irak, les employé(e)s du secteur privé peuvent faire l’objet d’un renvoi pour n’importe quelle raison. Ces derniers peuvent être soumis à un dépistage de drogues et punis pour leurs opinions politiques. Ils peuvent être sujets à un contrôle secret par ordinateur, vidéo ou téléphone.
En Irak, la police peut légalement confisquer les biens personnels d’un citoyen, sans même avoir à prouver ses méfaits. Pourvu qu’elle ait un "motif raisonnable", la police peut saisir pratiquement tout, incluant la maison, l’automobile et toutes les économies d’un individu.
En Irak, la liberté d’assemblée est interdite. Un citoyen désirant organiser une manifestation publique contre le gouvernement doit faire la demande d’un "permis". Son nom est ainsi conservé dans un dossier permanent.
Tous les faits relatés ci-dessus sont véridiques, à la seule différence qu’ils s’appliquent aux États-Unis et non à l’Irak.
"Une grande nation est comme un grand homme… il considère son ombre comme son propre ennemi." – Tao Te Ching
Ted Rall est l’auteur de Gas War: The Truth Behind the American Occupation of Afghanistan, une analyse du gazoduc traversant l’Afghanistan et des motivations qui se cachent derrière une guerre contre le terrorisme.