En ces temps où l’Amérique se rend enfin compte que les arguments invoqués pour convaincre l’opinion publique d’accepter une guerre en Irak étaient – pour le moins – gonflés, nous publions finalement cette petite chanson légère, trafiquée il y a quelques semaines par un de nos lecteurs.
À fredonner sur l’air de La Java des bombes atomiques, chanson composée par Boris Vian et popularisée par Serge Reggiani.
La Java des bombes hypothétiques
George Bush et quelques inspecteurs
Chassaient en amateurs
Les bombes atomiques
Terrorisme à l’appui
C’était de vrais génies
Sur le plan médiatique
Ils s’enfermaient toute la journée
Avec leurs conseillers
Pour faire leurs manigances
Le soir quand on rentrait chez nous
Ils nous mettaient en transe
Par des exposés flous:
"L’Irak fabrique une bombe A
Mes amis, croyez-moi
Ce n’est pas de la tarte
La question du docteur (Kelly)
S’résout en un quart d’heure
C’est de celles qu’on écarte…
En ce qui concerne la bombe "H" (Hussein)
Je serais beaucoup plus vache
Mais une chose me tourmente
C’est que Blik lors d’ses inspections
N’a trouvé qu’un camion
Et quelques vieilles patentes"
"Y a quequ’chose qui cloche là-dedans
Qu’il y retourne immédiatement!"
Ils ont bossé pendant des jours
Cherchant avec amour
L’virus de la varicelle
Quand ils déjeunaient avec nous
Ils écrasaient d’un coup
Toutes les autres nouvelles
On voyait à leur air féroce
Qu’ils tombaient sur un os
Mais on n’osait rien dire
Et puis un jour l’ONU fut mise au pas
V’là "Doubleyou" qui soupire
Et qui s’écrie comme ça:
"À mesure que je deviens vieux
Je m’en aperçois mieux
J’ai le cerveau qui flanche
Soyons sérieux, disons le mot
C’est même plus un cerveau
C’est comme de la sauce blanche
Voilà des mois et des années
Que j’essaie de prouver
L’existence de cette bombe
Et je ne me suis pas rendu compte
Que la seule chose qui compte
C’est que les nôtres tombent!"
"Y a quequ’chose qui cloche là-dedans
Qu’on bombarde immédiatement!"
Sachant proche le coup d’éclat
Tous les grands chefs d’État
Lui ont rendu visite
Il les reçut et s’excusa
Que sa coalition soit aussi petite
Mais sitôt qu’ils sont tous entrés
Ils les a subventionnés
En disant: "Soyez sages!"
Et quand la bombe fut "introuvée"
De tous ces personnages
Il n’est plus rien resté
Tony devant ce résultat
Ne se dégonfla pas
Et joua les andouilles
Au tribunal on l’a traîné
Et devant les jurés
Le voilà qui bafouille:
"Messieurs, c’est un hasard affreux
Mais je jure devant Dieu
Qu’en mon âme et conscience
En construisant c’rapport tordu
J’étais bien convaincu
D’faire accuser la France"
On était dans l’embarras
Alors on décida
De blâmer le Canada!
Et le pays reconnaissant
Élut immédiatement
Arnold comme président