En tant que mère et citoyenne, je sens qu’on ne respecte pas mon intelligence en fanfaronnant des nouvelles censément bonnes, alors que plus de six millions de dollars ont été coupés dans l’éducation.
Nos frais ont beaucoup augmenté à la rentrée; les sorties, si formatrices, seront limitées. Des intervenants compétents et essentiels ne retrouvent pas leur travail cette année. D’ailleurs, ces pigistes sont souvent des femmes (encore visées!), souvent jeunes, avec une formation adéquate mais… elles sont obligées d’envoyer des C.V. dans des Tim Hortons, faute de travail dans leur domaine. Vous êtes directement concerné par ces vies perturbées, monsieur.
Vous n’aidez pas non plus les plus démunis de la société en ne collaborant pas suffisamment aux frais de transport; encore là, qui écope? Les jeunes, les étudiants, les sans-emploi, les personnes âgées, bref, beaucoup de gens n’ayant pas de voiture… ou de limousine avec chauffeur. Hélas, on ne peut être tous politiciens… Votre ministre ose même s’interroger sur la pertinence d’offrir un tarif étudiant à la STCUQ! Mon Dieu, donnez-lui des cours de rattrapage en logique, quelqu’un!
Et comment oser couper encore dans le bien-être social? Je suis la première à vilipender les fraudeurs du B.S… mais ça m’émeut moins que les fraudes des libéraux au fédéral (je ne peux mentionner celles de votre équipe, je ne les connais pas). Envisager d’enlever encore du pouvoir et de la dignité aux bénéficiaires de l’aide sociale, c’est encore les faire reculer dans la vie, les rendre malheureux, amers, dépressifs, colériques! Le taux de criminalité, de dépression et de suicide augmentera peut-être, mais vous et votre gouvernement, bien sûr, ne verrez absolument pas le rapport!!! Trop occupés à vous féliciter des économies obtenues…
Enfin, je vois ma pauvre mère qui vient de perdre son mari, mon père. Un homme bon, qui a travaillé toute sa vie, depuis l’âge de 12 ans. Il n’a jamais retiré de B.S., de chômage, de quoi que ce soit. Il a payé ses impôts, ses rentes, tout! Il a pensé, avant tout, au bien-être de sa famille. Et vous, monsieur Charest, fraîchement arrivé au pouvoir, insensible aux êtres humains ordinaires, à leur vécu souvent douloureux à force de travailler et de peiner pour survivre… vous songez à couper cette fois dans les sous prévus pour la rente du conjoint survivant! Cet argent appartenait à nos pères et nos mères, monsieur; il est à nous, et il est destiné à nos familles. Vous allez donc nous voler ce qui nous revient, plutôt que de couper dans le foie gras de vos somptueux soupers de politiciens?
Je pourrais poursuivre ainsi encore longtemps, monsieur. Cette incompétence dans le dossier des garderies, le fouillis total des défusions… Cet argent retiré qui devait améliorer nos routes, cette lâcheté de ne pas nous représenter adéquatement au fédéral, de ne pas crier notre identité et, surtout, de ne pas nous rendre enfin tout l’argent que le Canada nous doit dans la santé (parce que c’est bien votre priorité, n’est-ce pas?). Monsieur, même pas un an au pouvoir, et déjà tant de ravages! Je suis insultée par votre indifférence pour les plus petits. Vous allez économiser beaucoup, oui. Mais vous n’avez pas de coeur.