En voulant réduire la taille de l’État québécois et en sabrant dans les programmes sociaux, Jean Charest et ses réformateurs intempestifs nous mènent rapidement vers de graves problèmes sociaux et économiques à la grandeur de la province. Heureusement, aveuglés par leur soif de réformes, ils viennent de nous proposer, sans le savoir, une solution à tous nos problèmes actuels.
En établissant les récentes règles du projet de loi 9 sur la réorganisation territoriale des municipalités (défusions), nos bourreaux annoncent que: "Le projet de loi vise à accorder aux citoyens […] le droit de se prononcer sur l’avenir de leur communauté locale." Ainsi, selon un processus relativement simple, tout citoyen étant pour ou contre un changement peut aller voter.
Puisque le gouvernement considère cette méthode comme étant démocratique et ce processus, transparent et équilibré, je lui suggère clairement de nous proposer une loi équivalente nous permettant de destituer un gouvernement indésirable. Ce type de loi (inexistante dans notre pays) a récemment été utilisé par les Californiens pour congédier le gouverneur Gray Davis.
Ainsi, selon les mêmes règles que la loi 9, nous pourrions ouvrir des registres durant cinq jours dans tous les comtés. Le nombre requis de signatures pour que se tienne un référendum serait d’au moins 10 % des personnes inscrites à la liste électorale. Une fois ce minimum atteint, il y aurait tenue d’un scrutin référendaire pour la destitution du gouvernement en poste. Dès ce moment, le nombre de votes en faveur de cette destitution devrait représenter plus de 50 % des votes valides et il devrait équivaloir à au moins 35 % du nombre des personnes inscrites sur la liste, toujours selon le texte du projet de loi 9 du gouvernement de Jean Charest.
Votre défaite étant certaine, ma suggestion ne tient que du rêve, évidemment… il me reste la prière: Messieurs Charest, Fournier, Séguin, Mulcair, les Moniques et les autres, je vous prie de cesser de détruire notre pays. Ceux qui ont voté pour vous en toute bonne foi ne vous ont jamais donné ce mandat auquel vous prétendez pourtant répondre. Je me fous éperdument que vous parveniez à réduire mes impôts de 400 $ d’ici quatre ans; de toute façon, avec mes deux enfants à la garderie, vous me taxerez un surplus de 1040 $ par année.
Tout comme la grande majorité des Québécois, je suis de ceux qui ne sortent jamais pour aller manifester. Cette fois, je suis prêt. J’attends le Grand Rassemblement, j’attends la grève, j’attends la révolte et, pour la première fois, j’y prendrai part. Je crois que les Québécois ont besoin d’autre chose que de marionnettes réformatrices, suspendues par des fils d’or aux mains d’experts droitiers, pour construire une société juste, fière de ses acquis sociaux, qui puisse dans l’avenir jouer son rôle économique et culturel à l’échelle de la planète en proposant un modèle social empreint de respect et d’équité, j’allais dire de fraternité humaine, mais là, je rêve encore… Joyeux Noël!