Grandes gueules

Dantec contre attaque!

Réponse à la lettre de Luc Baranger parue dans le Courrier des lecteurs de Voir, 8-14 janvier 2004.

Cher Monsieur,

Vous avez donné à lire, dans le dernier numéro de Voir, en m’accusant d’insignifiance, et en concluant sur une amnésie collective que vous pointez fort opportunément chez les autres, alors que vous en êtes bien sûr le plus parfait représentant, une très jolie démonstration de la "pensée" politique contemporaine. Cette "pensée" condamne à l’opprobre tous ceux qui ne se reconnaissent pas, c’est un fait, dans "l’iconoclaste muselé" (par les men in black du très vilain George W. Bush sans doute) qui faisait précisément la couverture de l’hebdomadaire, entre deux festivals du film, avec sa tête de gros baby-boomer inculte nourri aux corn-flakes pop, et jouant au terroriste de carton-pâte.

Je passerai rapidement sur votre argumentation politico-aéronautique qui semble vouloir faire concurrence à celle de Thierry Meyssan. Tout le monde sait qu’aucun avion ne s’est abattu sur le Pentagone, et pas plus dans les tours du WTC, il s’agissait d’une hallucination collective créée par la Secte Bush et ses amis aliens dans le but de faire croire à une attaque terroriste alors qu’il ne s’agissait que d’un acte d’"amouhour" et de "toléhérance" de cette religion dont aucune sourate, non vraiment aucune, n’appelle nommément à la destruction totale des juifs et des chrétiens.

Ensuite, le corps de votre texte ressemble à une dissertation telle que sans doute vos profs d’histoire marxistes post-modernes vous ont appris à en rédiger: lorsque vous dites par exemple, et sans rire, que "Bush contrôle les médias", je me permets de vous conseiller de compléter au plus vite votre abonnement à Fox News avec l’ensemble des chaînes canadiennes, Télé-Québec en premier lieu, et je ne parle pas de la presse française, voire nord-américaine. Pouvez-vous me citer un seul journal du Québec qui n’ait pas enfilé les patins du duo de comiques troupiers Chirak-de Vileputain?

Ensuite, vous faites semblant d’ignorer que Kofi Annan et l’organisation criminelle nommée ONU sont déclarés par moi ennemis patentés de l’humanité? Que venez-vous me foutre ce sinistre pain d’andouille, responsable du génocide rwandais, dans les pattes?

Vous osez ensuite me demander ce que les Arabes m’ont fait "pour que je veuille les enfermer tous dans un même sac"? Cher monsieur, les Arabes ne m’ont rien fait, personnellement, à moi, je et myself. En 1940, mon paternel n’a pas attendu que les Allemands débarquent dans la maison familiale pour entrer en résistance. Je vous informe au passage que les attentats régulièrement commis depuis environ 25 ans contre des civils occidentaux, en discothèque ou en avion, ne sont pas l’œuvre d’un groupe norvégien d’adorateurs d’Odin.

Mais là où, franchement, vous franchissez les orbites atteintes par vos maîtres à penser (ces "anarchistes" de salon que conspuaient déjà Guy Debord et les situationnistes il y a 40 ans!), c’est quand vous affirmez que je me contredis gravement au sujet de Saddam Hussein. Et d’y aller de votre refrain, habituel pour qui lit les éditoriaux de la presse québécoise, ou la prose des "artistes" intermittents, subventionnés, et lobotomisés: Saddam Hussein était à la botte des méchants fascistes américains.

Cher Monsieur, si vous saviez lire les événements, ou ne serait-ce que quelques photos désormais célèbres, vous auriez compris depuis longtemps que Saddam Hussein n’était à la botte de personne, mais que par contre et Mitterrand, et Chirak, et l’ensemble des oligarques du pouvoir politico-économique français étaient, eux, à ses bottes, en train de les cirer, avec leur langue.

Quant aux armes de destruction massive, il est évident que les Kurdes, en 1988, ont souffert d’un excès de poivre de Cayenne, un peu comme les nanarchistes à Québec en 2001, et tout poussait à croire que jah-mais, vraiment jamais, l’idole des terroristes palestiniens ne remettrait ça, pensez donc.

Il y avait au moins UNE arme de destruction massive à extraire d’Irak, cher Monsieur, et elle s’appelait Saddam Hussein. Aux dernières nouvelles, les Américains lui ont pris sa température rectale. On dit que l’ex-tyran se porte bien.