La lecture de la chronique de Martineau (Nos amis les Papes, 3 février) outrage ma piété en plein cœur. Il est certes véridique que la plupart des Saints Pères furent de parfaits débauchés. La liste des œuvres pontificales pointées du doigt par Martineau est d’ailleurs à ce chapitre loin d’être exhaustive.
On y retrouve notamment des Souverains Pontifes tels Pie II (Pape de 1458-64), un auteur de livres pornographiques fort prisés de son temps; les goûts de son successeur, Paul II (1464-71), étaient quant à eux orientés vers les jeunes mâles et il est mort d’une crise cardiaque tandis qu’il se faisait sodomiser par un de ses favoris; Jules II (1503-13), de son côté, était plus ouvert: bisexuel chevronné en plus d’être syphilitique, il ne dédaignait pas non plus revêtir l’armure et participer aux combats militaires visant à préserver l’intégrité des États papaux et des revenus qui en découlaient. Martineau évoque Léon X, mais de façon bien incomplète: l’hétérosexualité n’avait pas sa préférence, mais il eut au moins la décence d’attendre son élévation au Trône Pontifical pour dévoiler ouvertement ses penchants de sodomite pratiquant. Dans un autre registre et plus près de nous, Pie IX (1848-78), Pape ayant créé le dogme de l’Infaillibilité Pontificale et dont Montréal est gratifié d’un boulevard commémorant son saint nom, fit accueillir pas moins de 8000 prisonniers politiques dans les prisons papales, en plus d’en faire exécuter un bon nombre, car l’enjeu pour ce Saint Père était de lutter contre les républicains italiens qui, finalement, le privèrent de ses territoires pontificaux, au plus grand malheur des âmes qui y vivaient et qui ne purent que plonger dans la plus vile déperdition.
Enfin, ma dévotion à notre Pape actuel, Sa Sainteté Jean-Paul II, est blessée par les critiques de Martineau concernant le soutien miséricordieux qu’accorde notre Pape au général Augusto Pinochet, un pauvre vieillard cruellement harcelé au nom des prétendus droits humains, à qui on reproche l’œuvre civilisatrice qui consistait à débarrasser le Chili des éléments subversifs de gauche. La hiérarchie de l’Église avait raison de l’appuyer car tous ces agitateurs que Pinochet élimina auraient pu causer bien des troubles et des atteintes à la décence qui caractérise toute authentique société chrétienne. On ne le sait que trop, la gauche est synonyme de permissivité et de révolte contre l’autorité, et Jean-Paul II fit la chose juste en soutenant de tout son poids ce général bienfaiteur contre le pharisaïsme qui le harcèle encore de nos jours.
Heureusement toutefois, l’Église a de beaux jours devant elle. Grâce à la clairvoyance de Jean-Paul II, la discipline et la rigueur règnent désormais au sein de l’Église, notamment sous la saine influence de l’Opus Dei, un organisme fondé sous l’Espagne du grand leader catholique le général Francisco Franco, et dont Jean-Paul II a permis le développement, en canonisant à une vitesse-éclair le fondateur de ce pieux organisme, José Maria Escriva y Balaguer, un Saint Homme qui avait su surmonter les préjugés malicieux de son temps en applaudissant Adolf Hitler pour sa lutte acharnée contre le communisme athée, et qui eut aussi le courage de signaler qu’il était faux de prétendre qu’Hitler avait tué 6 millions de Juifs car, selon ses informations, il n’en avait éliminé que 4 millions.
Alors, j’implore Martineau d’adopter un ton un peu plus mesuré la prochaine fois qu’il s’en prendra à notre Sainte Mère l’Église, et de s’ouvrir davantage l’esprit sur les bienfaits dont elle abreuve le genre humain.