Et si nous discutions un peu de mécanique?
Il existe sans doute des écrivains qui travaillent encore au crayon HB – mais pour la moyenne d'entre nous, le clavier est devenu une seconde nature. Qu'il s'agisse d'un périphérique en plastique Radio Shack ou des élégantes touches d'une machine à écrire Olivetti, nous passons des heures à pianoter.
Cette chronique, par exemple, aura nécessité près de 4000 piochements de doigts (en incluant les erreurs). Pour un chapitre de longueur raisonnable, on monte dans les dizaines de milliers. Un roman de bonne taille pourra facilement grimper dans le million.
À la longue, les doigts se crispent. La tension se communique aux poignets, puis aux muscles de l'avant-bras. Par effet domino (tout est domino, ici-bas), les avant-bras tirent sur les épaules, qui tirent sur les omoplates. La contraction se transmet au cou – et crac! Torticolis.
J'en suis là depuis deux semaines. Le côté gauche de l'univers n'existe plus, englouti par un immense angle mort.
Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive. J'ai déjà consulté une physiothérapeute à ce sujet. D'ailleurs, la salle d'attente grouillait d'écrivains, tous dépassés par les caprices de leur anatomie. Voilà bien le talon d'Achille de notre métier. Si nous passions par le conservatoire, comme les pianistes et autres affûteurs de flûtes, on nous inculquerait la discipline et la technique, la posture adéquate, l'ergonomie, les gymnastiques essentielles. Nous ne serions peut-être pas plus aptes à torcher un paragraphe potable, mais au moins la carcasse tiendrait le coup.
Mais je m'égare.
Donc, ma physiothérapeute me conseillait de courir. Quel est le lien entre les poignets et le jogging? Élémentaire. Le mouvement des bras ramollit l'omoplate et repose l'épaule, ce qui permet de prévenir les torticolis. Voilà, vous ne mourrez pas dans l'ignorance.
Exaspéré par ce torticolis interminable, je me suis remis à la course. Seulement voilà, j'ai le genou sensible. Il craque et grince à chaque foulée, le petit salopiaud. Ne me demandez pas ce qui cloche au juste, s'il s'agit d'une lésion méniscale ou d'une ténosynovite galopante. Je suis romancier généraliste, pas toubib. Je sais seulement que mon cou m'empêche de travailler sur mon roman et que, à tout prendre, je préfère sacrifier le genou.
Toujours en quête d'une pilule pour régler quelque chose, j'ai décidé de prendre de la glucosamine. Un truc excellent, paraît-il, pour les cartilages, pentures et autres genoux. Et d'où provient cette panacée? Des coquilles de mollusques!
Vous imaginez un peu la relation intime qui me lie désormais à l'humble bivalve des profondeurs? Pas de mollusque, pas de jogging; pas de jogging, pas de roman.
Nous vivons décidément une époque formidable.
Pardon? Vous dites que les pathologies du clavier ne sont pas spécifiques aux écrivains? Vous avez parfaitement raison. Tout le monde a mal au qwerty, depuis quelques années. Quand ce n'est pas la faute du clavier, on incrimine la souris, le tube cathodique ou la chaise.
À ce propos, courez lire Paul à la pêche, le dernier opus de Michel Rabagliati. Avec toute l'étonnante économie narrative dont il est capable, il nous résume 20 ans d'informatique en deux planches et des poussières. L'histoire débute en 1984, avec le Macintosh originel, et se poursuit de Performa en G4, jusqu'à la tendinite que l'on sait. Rabagliati synthétise avec brio les chamboulements que cette bestiole a provoqués dans notre économie, notre manière de travailler et de penser, notre indépendance intellectuelle et notre santé.
Son bilan personnel de l'aventure: "On s'est bien fait baiser."
Évidemment, la réalité est un brin plus compliquée que ça. Rabagliati a oublié de parler des mollusques. Ce sont les grands négligés de l'affaire. Vous avez pensé aux mollusques, récemment? Vous non plus. Je l'aurais parié.
Si vous permettez, je vais aller gober une poignée d'anti-inflammatoires. La semaine prochaine, nous parlerons de pharmaceutique.
Étant moi-même une addict du clavier et du doigté qwerty, car j’adore écrire des courriels à mes amis et mes commentaires sur VOIR, en plus de travailler 7 heures par jour dans le domaine Informatique, devant un écran d’ordinateur. Donc cela fait en sorte que je tape régulièrement environ 8 heures par jour et un peu moins les fins de semaine.
Pourtant, je n’ai pas de maux de poignets, coudes, épaules ou cou. Oui je fais de l’exercice physique 3 fois par semaine, cela m’aide j’imagine, même si ce n’est pas du jogging. Mais aussi, j’ai appris à prendre une bonne posture devant mon écran. Une posture ergonomique dirait-on. Mais le plus important, c’est la chiropratie et pas n’importe laquelle, celle dite spécifique. Bien des gens ont une confiance aveugle dans les médecins et autres médecines traditionnelles et même les physiothérapeutes peuvent être très bons. Mais pour moi, rien ne vaut un bon traitement chez mon chiropraticien spécifique. Il travaille à refaire la circulation qui est bloqué dans notre système. Et si la circulation se fait bien, notre corps est apte à se guérir lui-même de ses petits bobos. Alors, avant de vous faire opérer pour le tunnel carpien ou de prendre des anti-inflammatoires pour des tendinites, faites donc un essai de la chiropratie spécifique. Ou bien revisez votre posture.
Lorsqu`on se passionne pour quelque chose, quelqu`un ou quelqu`activitité, il arrive que notre passion puisse nous dévorer tout ronds.
Ce ne sont pas tant les gestes posés que les émotions qu`ils traînent qui font que des douleurs nous prennent d`assaut.
Certes revisitez votre posture, mais revisitez surtout votre vous-même, votre plexus écrasé par des non-dits, des chagrins, des envies, votre oesophage tordu qui retient des impressions personnelles, des peurs, des trop grandes joies, vos omoplates qui réclament du repos, du vrai repos physique et psychologique.
Entendre dans les lamentations de votre corps ce qu`il est incapable de vous dire ou….de vous écrire!
Respectez cette machine qu`est votre pauvre body usé qui nécessite , à défaut de petits pots de crème, des pauses tout à fait justifiées.
Bon repos?????Au plaisir de vous relire!
À vous entendre, le corps, se répandant en une complexe ramification de cartilages, nerfs, tendons, ligaments, de pianoter donnerait des maux de cou. Pourtant c’est un moindre effort, physique, que celui du temps de la dactylo manuelle. C’est là-dessus que j’ai pioché, pour obtenir mon doigté qwerty. J’ai lu dans un bidule qui comptait les calories dépensées dans une journée qu’à la dactylo manuelle, je perdais « 3 biscuits » de plus dans ma journée. C’est pas rien, j’aime les biscuits.
Depuis que je suis au clavier, je dois les perdre à la course lente … oui, lente, pour ménager mon genou, sérieusement amochée. Vous voyez, c’est consolant, tout le monde va vous exposer leurs bobos, vous allez vous sentir mieux, en vous comparant. Belle, mais non surprenante, astuce de votre part. J’ingurgite du mollusque masquée en gélule glucosamine, 3 par jour, depuis 3 ans. Avec chrondroïtine. Un médecin de médecine conventionnelle, m’a dit « avec chondroïtine » ou prenez-en pas ! Aïe, depuis le temps que j’attendais qu’un « vrai » docteur me conseille la panacée naturelle, je l’ai écouté religieusement. Après 6 mois de prise (mollusque, pas poisson), je marchais mieux. Donc, je suis l’exemple que ça marche, puisque j’ai 3 problèmes au genou, un arthritique, un méniscal … et des souris. Je ne suis même pas en train de rigoler en douce ou perdre carrément la tête. Souris, est une manière courante, médicalement parlant, de parler de petits os cassés qui se promènenent librement dans le genou. C’est mon cas et c’est le moindre de mes soucis, j’ai la souris tranquille.
Je papote, je papote et je ne vous ai pas encore dit le fond de ma pensée. Le vrai problème n’est pas le clavier, votre chaise ou votre cou. C’est votre tension. Du temps des dactylos manuelles, personne ne demandait à personne de produire autant.
Rx : Vous mettre à la dactylo manuelle, au besoin.
Le travail de bureau, d’écriture ou autre, nous fige souvent dans une position assise, où tout semble confortable, mais qui somme toute plonge le corps dans une léthargie sans fin. Comme des poupées de porcelaine, tous les morceaux tiennent en place, mais que les apparences se contentent de bien paraître, au détriment des mécanismes internes qui finissent par rouiller ou tout simplement lâcher. Le tunnel carpien, le cou et le dos, et tous ces éléments de la charpente comprennent mal que l’on puisse les négliger à ce point.
Écrire sur du papier permet un déploiement plus ample du corps, un meilleur lien avec l’environnement. Le clavier nous confine à une position statique, dramatique et mortelle, où le café finit par éveiller certains pas pour l’obtenir tout au plus. La vie moderne nous fragilise et nous hypnotise pour mieux nous achever.
Et le dos, la région lombaire principalement, sur quoi repose tout notre poids, finit par ne plus nous supporter et craque. Les entorses se présentent alors à la moindre occasion. S’ajoutent ensuite les calories non brûlées, le divertissement sur l’Internet après la journée passée devant l’ordinateur au travail, la vie qui se limite finalement à quelques doigts d’un écran. On finira peut-être un jour par y plonger dans cet ordinateur, dans un monde virtuel et insensible.
Maintenant que vous avez la chance de renouer avec votre corps et ce dans plusieurs sens du terme, il est peut-être temps de prendre le temps de vous connaître mieux.
Personnellement, je suis analyste-programmeur. Donc je suis environ 40 heures par semaine devant mon ordinateur les yeux rivés sur l’écran, la main sur la souris et à jouer de la musique sur le clavier. J’ai beau être jeune, ça finit par coincer à quelque part.
J’ai essayé plusieurs choses à l’unité ou combiné, mais jamais de pilule magique. Désolé, je n’y crois pas. Dernièrement, je m’étais blessé à une épaule et je me suis rendu chez mon chiro pour me faire régler tout ça. vive les assurances. Ça fonctionne, mais ça fini qu’on à mal autre part ou bien on a toujours le même problème qui revient.
Oui c’est important d’avoir une bonne posture et, s’il vous plaît, pas seulement au bureau. Partout ! À la maison, dans la voiture, l’autobus, en marchant et en faisant du sport aussi.
J’ai trouvé une seule technique qui vient à bout de douleurs aux muscles ou autres de ce genre. Stott Pilates. Vous avez surement entendu se mot à quelque part ou vue une vidéo chez Wal-Mart. Personnellement, j’ai suivi des cours avec un prof certifié et je peux vous dire que ça fonctionne. On apprend à avoir une bonne posture, on apprend à mieux forcer, à mieux respirer, à mieux forcer et à renforcir les muscles qui sont lâches et qui cause les déplacements de colonnes et autre courbatures. Je ne parle pas des gros muscles tels que le biceps ou pectoraux. Je parle des petits muscles qui s’accroche un peu partout et qui travail rarement.
Je ne veux pas vous vendre un bidule que vous aurez en double si vous le commandez dans les 18 prochaines minutes, mais je vous suggère d’allez y jeter un oeil ou deux.
Je n’adhère pas tout à fait à votre théorie de l’effet domino entre, d’une part, le clapotis des doigts sur les touches mollassonnes des claviers d’ordis, et, à l’autre bout de la chaîne, le coincement de nerfs dans la colonne cervicale. Il y a certes un fil conducteur entre l’un et l’autre, mais je vois tout plein de facteurs intervenir dans le processus.
Il y a tout d’abord bien sûr le positionnement de l’écran, de façon à ce que le cou conserve une posture confortable pendant que valsent vos doigts sur le qwerty.
Vous y aviez déjà pensé?
Et le bas de votre dos, alors?
Sentez-vous, en cette position assise que vous prenez à l’instant même, que la courbe que la matrice maternelle a inscrite dans le bas de votre dos est maintenue, où ne serait-elle pas affaissée… pousser un peu vos fesses vers l’arrière, juste pour voir…
Mais entre tous le plus important, d’après moi, réside dans les remous, les vagues et les creux de vos émotions, les peurs, les désirs insatisfaits, la rage et la jalousie qui habitent tout humain en vie. Ces méchantes tensions sur le fil qui le font vibrer en dissonance et qui tirent inévitablement sur les muscles et les os qu’il relie; qui font plier plus encore le bois de l’arc.
Comment écrire sans vivre intérieurement les émotions que nous jetons sur papier?
Il faut donc savoir rétablir en nous l’équilibre, rendre au fil sa souplesse originale.
Et pour cela, je vous propose la méditation.
Vous parlez de votre quête de la pilule et vous avez bien raison de le mentionner car vous n’êtes pas le seul. Nous sommes des consommateurs de pilules compulsifs et je n’attends que le prochain regroupement des G.A. (les Gobeurs Anonymes, bien entendu). Pourtant, il y a de multipes autres moyens de venir à bout de nombre de petits bobos. Mais pour y arriver, il faut investir de l’énergie et du temps à une époque où nous voudrions que tout se règle en une petite gorgée d’eau qui fait passer la granule. Pourquoi pensez-vous qu’on tente de tout nous expliquer selon nos gènes? Pour qu’on puisse ainsi fabriquer de nouvelles pilules qui viendront « guérir » ces supposés maux.
Pour ma part, je me suis mis au jogging il y a une dizaine d’années. Par pour me mettre en forme, pas pour perdre du poids, pas pour réaligner mes chakras. Parce que j’en avais envie, parce que j’y trouvais du plaisir. Aujourd’hui, je me rends bien compte que mon jogging permet de digérer une décision importante, d’évacuer une réunion particulièrement tendue, de rêvasser à mes projets et à ma vie. Mais je ne m’en tiens pas qu’au jogging non plus. J’aime me donner des temps d’arrêt qui me permettent de ne pas être totalement ankylosé. Je sais très bien, quand j’écris, que je ne suis pas productif et inspiré à chaque minute. C’est moment où je réfléchis, j’en profite pour me lever, pour m’étirer.
Mais surtout, j’essaie d’adopter une attitude où je prends le plus grand soin possible de ce que je mange, de qui je rencontre, de ce que je lis et de ce que je regarde. Parce que, comme vous le dites, l’os du bassin se retrouve en lien de domino avec l’os de l’orteil d’une certaine façon. Mais je crois aussi que mon attitude générale face à mon corps lie également tous ces éléments entre eux. Comme le dit la chanson anglaise: The collar bone connected to the…neck bone connected to the…skull bone connected to the…
Je compatis à vos problèmes de santé. Par contre, si nous adoptons une perspective historique, nous nous rendons compte à quel point avec la technologie et le modernisme, on ne s’est pas bien fait baiser, contrairement à ce qu’affirme Rabagliati.
Imaginez-vous il y a cent ans, ou même juste cinquante, ce que devaient supporter le cultivateur, l’ouvrier ou la mère de famille, lorsqu’ils avaient mal au dos ou à une autre partie du corps. Ils devaient continuer à travailler physiquement quand même, car leur survie et celle des membres de leur famille étaient en jeu.
Pas de physiothérapie, de chiropratie, d’ergonomie, de glucosamine, d’anti-inflammatoires ou d’autres expédients. Pas de congés de maladie non plus. Au champ, le cultivateur pour creuser le sillon, ramasser le foin ou fendre les pierres. À l’usine, l’ouvrier pour transporter les charges ou frapper le métal. À la maison, la mère de famille pour laver le plancher, préparer les repas et rapiécer les vêtements.
Si la personne devenait vraiment invalide, toute la famille devait s’en remettre à la charité chrétienne provenant de la parenté, des voisins, des amis ou du clergé.
Vous rendez-vous compte que nous ne sommes qu’à deux générations, trois au maximum, de ces conditions ? Quand on pense à cela, on devient philosophe devant nos malheurs d’aujourd’hui. C’est la prescription que je vous propose.
Nous ne transportons, n’élevons ni ne poussons de lourdes charges. Ne passons pas nos journées à piétiner le dur ciment d’un entrepôt. Nous ne risquons pas notre vie au bout d’une poutre et notre petit doigt ne risque pas de se faire happer dans un rouleau compresseur. Aux yeux du non initié, des heures passées, tranquillement assis, à faire marcher nos doigts sur des distances infinitésimales ne semble comporter aucun danger. Et pourtant !
J’ai passé ma vie, les mains sur un clavier. En cours de route, j’ai confié mon dos à des chiros, physiatres, physiothérapeutes, massothérapeutes. Tous ont émis le même verdict : mis à part les accidentés, avec les «opératrice» de machines à coudre, les estropiés du clavier sont des abonnés à ces cliniques.
Que faire si l’on veut continuer à faire surgir l’alphabet à la vitesse de l’éclair ? Adopter le style ergonomique. Il existe des appuis très souples pour les poignets. Des appuis-dos qui respectent la courbe de votre colonne et des appuis-pieds pour élever la jambe afin de dégager le bas du dos. Trop concentrés, on se tient mal, on respire mal. Donnons de l’espace à notre corps, de l’oxygène. C’est le diaphragme qu’il faut ouvrir. Le jogging ? C’est violent pour les tendons. Le taï chi étire TOUS les muscles ou la natation qui, pratiquée en apesanteur, libère TOUTES les tensions. Le sauna humide n’est pas mal non plus. Au risque de faire vieux-jeu, lorsque votre égo ne souffrira pas plus que votre cou, le sac d’eau chaude entouré d’une serviette humide fait merveille, suivi du massage au Myoflex. Pour les phases de douleurs aiguës, certaines familles d’anti-inflammatoires ne créent pas d’effets secondaires.
Enfin, mon viatique : le programme d’anti-gymnastique de Thérèse Bertherat. Pas nécessaire de suivre les sessions mais procurez-vous, s’ils ne sont pas épuisés, ses ouvrages Le corps a ses raisons, et Le repaire du tigre. http://www.antigymnastique.com/francais/tb.html
Bonne chance !
Et bien voilà pour le mythe…Moi qui croyais que le travail assis était le mode de vie idéal. Profession:infirmière.Milieu de vie:urgence d’un grand hôpital.Quelques vingt et plus années plus tard:une déchirure de la coiffe épaule droite,une tendinite+bursite épaule gauche,une sténose cervicale et des maux de dos chroniques.Et la plupart de mes collègues sont dans le même état piteux que moi.Sans compter le stress et le ras-le-bol…
Courir (patins à roulettes seraient bienvenus mais défendus),se pencher et se relever (se cogner dans les 2 cas),s’étirer,masser,enjamber,contourner,éviter de justesse,soulever, retenir,laisser aller (si possible doucement),se reculer en 4e vitesse (vômi en vue),prendre, reprendre,donner,redonner,revenir une fois,deux fois,dix fois et puis ouf!enfin s’assoir quelques minutes.Juste à ce moment-là,un visiteur passe et dit à voix haute: »on sait bien, toujours assises quand on a besoin d’elles ».Se retenir…mais cette fois mentalement.
À toutes ces activités et ces gestes s’ajoutent le facteur émotif et existentiel.Et là je dis pas…la vie,la mort,l’espoir,le désespoir,l’acceptation,le refus,l’agressivité,la rage,la frustration,la joie,la peine,l’incompréhension (pourquoi moi?pourquoi lui ou elle?)
Alors voilà,parfois on a de ses fantasmes…On s’imagine derrière un bureau,le calme,la petite musique douce,le rythme selon son bon plaisir,le paysage à travers la fenêtre et on envie…Et là vous me dites que même dans cette position que je croyais de tout repos,il y a risque de tendinite et de maux de dos?Le jardin n’est pas plus vert chez le voisin?À chaque métier ces risques?
Il ne nous reste donc qu’à aimer ce qu’on fait…Pour le reste,utiliser la même pharmacopée et fréquenter massothérapeute,physiothérapeute,ostéopathe et tutti quanti. Qui à leur tour fréquenterons…
Eh oui, Monsieur : «Dickner», ce sont bel et bien, les fameux mots, du secrétariat!!! Autrefois, tout même, pas si longtemps… Les religieuses, nous répétaient sans cesse : «Assis-toi droite, un pied légèrement avancé de l’autre, surtout ne jamais croiser les jambes… » Et diantre, elles n’avaient pas torts! On a beau avoir changer, de méthode, de style ou de genre, qu’il n’en reste pas moins, que l’on frappe encore sur un clavier? Que ce soit d’ordinateur, de vieille machine à écrire? Le principe en demeure le même! Ajouter à cela, une excellent chaise, afin d’appuyer votre dos? Vous augmenterez, vos chances! Et le jogging? Pourquoi pas? Sinon, la bonne vieille marche! Ah les bons vieux remèdes, d’ancien temps? Ils semblent, revenir de plus en plus, à la mode…bizarre n’est ce pas? C’est presque, une revanche anachronique… Quoi qu’il en soit, un bon chiropraticien, ne serait nullement pas de trop? Et, dans la mesure du possible, un peu moins de travail de longue durée? Plus souvent, moins longtemps! Bonne chance!!!
Quand je vous lis, monsieur Dickner, j’ai souvent cette curieuse impression d’être dans la situation de ce spécialiste qui écoute complaisamment son patient étendu sur le divan dans son bureau. D’une fois à l’autre, vous avez toujours à venir raconter comment vous vous êtes empêtré dans la plus inextricable suite d’événements. Cette fois, vous nous apprenez que vous frayez à présent avec les mollusques. Et vous nous présentez tout ça avec cette attitude déconcertante qu’il s’agit là d’une chose qui va de soi, d’une fréquentation toute naturelle.
Au fond, si j’étais le spécialiste que je vous mentionnais en commençant, j’aurais fortement tendance à considérer que vous avez le profil idéal pour un écrivain. Un mélange de naïveté et de curiosité, un esprit toujours prêt à s’émerveiller et, bien sûr, une plume très efficace. Et vous me faites également penser à l’homme qui aurait entendu parler de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours… Rien de très précis chez vous, mais juste assez pour faire ronronner le moteur de votre imagination fertile.
Et je dois avouer qu’il m’arrive de vous envier, à l’occasion. Votre funambulisme littéraire garantit toujours un bon moment au lecteur. Mais je ne vais pas vous ennuyer trop longuement avec des éloges et j’en reviens, en terminant, avec vos amis du moment, les mollusques. Si possible, tâchez d’éviter des fréquentations trop assidues et trop longues. J’ai entendu dire qu’il s’agit d’un groupe qu’on qualifie même de mollassons – et même si cela a du bon pour soulager le torticolis, c’est beaucoup moins recommandé pour former le caractère.
Bon, je vous laisse sur ce, en espérant avoir bientôt le plaisir de lire vos prochains ennuis…
fait rire. Les maladies narrées dans votre style, sont un sujet sensible à mon diaphragme & je ne peux pas l’empêcher de sauter. Lisant les autres réactions, ça m’a fait penser à: « Et les doigts? Les poignets? L’avant-bras? Et l’épaule? L’omoplate?Et le cou?Et le g’nou?Alouette?Ahhh.Alouette,gentille alouette ».Entre romanciers,on devrait se comprendre(moi,j’écris sans pression & je ne souffre pas).Vous êtes toujours en quête d’une pilule pour régler vos problèmes.On entend dire le contraire,venant de gens en santé.Bien correct le mollusque,c’est naturel pour garder vos morceaux en santé,mais le chimique est imbattable pour soigner.C’EST TRÈS douloureux,le torticolis;j’en ai souffert,deux ans:un virus (j’avais tout le muscle révulsé).J’ai des études infirmières, je peux vous donner mes trucs:pour vous,Rx 1,stat:3Tylenol extra fortes aux 4heures,pendant ?.Écoutez votre corps:(de 3 au début,vous allez diminuer à 2,sinon,vous retournez à 3,etc.Ne pas dépasser 8 comprimés par jour), pendant 5 jours,+ sac électrique sur votre misère,aussi longtemps que le mal sans coeur,dure!Si le bobo perdure,chez le médecin!Allons à nos grincements de genoux.Votre diagnostic d’hommes:’C’EST GRAVE’! Vous ne feriez pas de la gangrène,quant à y être?Un peu de courage;je craque comme vous et je crois que c’est de l’arthrite.Relaxons cette pauvre bête,maintenant.Rx 2:le Tylenol pour le torticolis agit aussi pour votre genou (même Rx).Essayez soit le sac électrique ou le petit sac glacé sur le traître.Bande élastique ne nuit pas.Si vous gobez toute une poignée d’anti-inflammatoires, c’est qu’ILS ne font pas effet.Rx 3 de maintien:1 glucosamine par jour,jusqu’à la fin de vos jours,1000 mg + MSM (spécialement contre la douleur),et ça MARCHE!Pas de jogging (si vous voulez vous ramasser avec d’autres troubles…pas de violence au corps,jamais).Trop d’émotions négatives, de tension?Ativan vous attend & un repos serait indiqué;méditez sur: »Tylenol,sac électrique,pilule de rajeunissement, peut-être »
Mine de rien, vous nous entretenez Nicolas Dickner, des relations intimes qu’entretiennent l’art et la vie, l’âme et le corps, et de manière ultime, l’individualité et la société que certains voudraient bien limiter au seul environnement tel qu’ils l’entendent pour le mettre à l’écart des industries que les hommes inventent pour produire et reproduire la société. Mais par ce détour ironique à la simplicité des choses, vous nous faites sentir nos dépendances là où elles sont les plus critiques, quand elles nous disent que le travail n’est jamais un geste isolé même quand il se fait le plus solitaire qui soit, quand il est celui d’un créateur retranché derrière les apparences. Les intellectuels et les artistes n’échappent pas à cette dure réalité même s’ils tentent trop souvent de se la masquer, celle qui leur dirait que chacun dépend de chacun et que les outils qu’ils utilisent sont redevables des efforts de ceux qui les ont créés, le plus souvent au détriment de leurs propres maux. Cette cécité est bien pire que le torticolis, celui qui fait que le côté gauche des objets ne peut être vu faute de pouvoir tourner la tête dans cette direction. C’est le vrai côté des choses, celui que nous verrions si nous les regardions bien droit, qui est ainsi occulté. Il y a là matière à romans, à une enfilade de romans qui seraient encore plus féconds que ceux qui jalonnèrent jadis la création de la Comédie Humaine de Balzac. Mais laissons de côté cette parenthèse, comme si tout n’était au fond que question de littérature.