Le journalisme culturel comporte plusieurs figures imposées: le panorama de la rentrée, le bilan de fin d'année – et (puisque nous y voici) les lectures-d'été-pas-forcément-ineptes. <p>Il est d'ailleurs rendu si coutumier d'annoncer des lectures estivales intelligentes, qu'il serait presque avant-gardiste de contre-attaquer avec un spécial "lisez des niaiseries". Ne comptez pas sur moi, cependant. Pas que je ne lise jamais de niaiseries – ça m'arrive comme à tout le monde -, mais il s'agit d'un spécial lectures estivales, pas d'un spécial aveux.<p>Cela dit, dévoiler ses lectures n'est-il pas toujours une sorte d'aveu? D'autant que la notion de niaiserie varie d'un lecteur à un autre, et que l'on s'expose toujours à la critique en critiquant un livre.<p>Quoi qu'il en soit, voici mes suggestions estivales en trois temps, trois mouvements.<p><b>1. Prenez des nouvelles du monde</b><p>Pour lire sans toucher terre, au rythme mou qu'imprime votre pied au hamac, rien ne vaut la nouvelle. On a souvent prétendu que la brièveté se prêtait bien à notre vie moderne et effrénée. Merde de bouvillon! En réalité, la nouvelle est le genre rastafari par excellence – pour peu que l'on prenne une pause entre chaque nouvelle afin de méditer quelques minutes.<p>Suggestion québécoise: <i>Sauvages</i> de Louis Hamelin. On s'était habitué à des Hamelin de grande envergure, mais ce romancier exceptionnel manie le bref avec tout autant de dextérité. Dix nouvelles étonnamment variées, écrites avec finesse, qui ratissent large – de Montréal jusqu'aux abattis de Chibougamau -, mais reposent toujours sur un admirable sens de l'observation. Un fameux cru.<p>Suggestion japonaise: <i>L'éléphant s'évapore</i> d'Haruki Murakami. Voilà un autre auteur que l'on connaît surtout pour ses romans. On retrouve, dans ces 17 nouvelles, l'indéfinissable surréalisme propre à Murakami, ce sens de la dérive subtile et de la progression inquiétante – mais j'oserais affirmer que ses nouvelles ont plus de force que ses romans, car elles demeurent toutes centrées autour du prétexte. Du Murakami concentré: le lecteur s'y égare rarement.<p>Suggestion étatsunienne: <i>La revanche de la pelouse</i> de Richard Brautigan. Drôle de type, celui-là. Un mal-aimé de la littérature américaine, tour à tour raillé et encensé, bizarrement inventif, comique et mélancolique jusqu'à l'insupportable, qui (dixit Lawrence Ferlinghetti) s'entendait mieux avec les truites qu'avec les gens. Vous trouverez ici une soixantaine de textes généralement très brefs, où Brautigan raconte ses souvenirs de jeunesse avec une plume précise et folle. Ça ne ressemble à rien d'autre.<p><b>2. Lisez groenlandais</b><p>Pour lire assis dans une rivière glacée, le chapeau enfoncé sur le crâne et une cannette de bière à portée de la main, rien ne bat Jørn Riel. <p>On m'a fait découvrir cet auteur danois lors de mon récent passage à Saint-Malo – jouissive rencontre! La belle part de son oeuvre s'intéresse au Groenland de l'après-guerre, aux échanges culturels entre Européens et Inuits, aux comportements excentriques qu'engendre la solitude prolongée, à la distillation des alcools forts et à l'art essentiel d'étirer des histoires à n'en plus finir.<p>Sautez par-dessus sa série des racontars (surévaluée, à mon avis) et lancez-vous tête première dans sa trilogie <i>La maison de mes pères</i>, dont le premier tome s'intitule <i>Un récit qui donne un beau visage</i>. Un Riel complètement déjanté narre le Groenland de jadis, éminemment masculin, peuplé de <i>crackpots</i> magnifiques et d'érudits égarés, où chacun accueille avec joie le moindre écart à la routine hivernale – qu'il s'agisse de l'irruption d'un ours polaire de 600 kilos dans la cuisine ou de l'amputation d'un gros orteil. Du Fred Pellerin septentrional, en quelque sorte.<p><b>3. Laissez Jack à la maison</b><p>L'été: saison des migrations caniculaires, des pouceux, des pèlerinages aux États-Unis – saison de Jack Kerouac, en somme. <p>Cette année, plutôt que de relire <i>Sur la route</i> ou <i>Les anges vagabonds</i>, attaquez-vous à <i>Jack Kerouac essai-poulet</i> de Victor Lévy Beaulieu. Imaginez un peu le tableau: notre polémiste national n'a que 27 ans et il ose s'attaquer à Kerouac, mort depuis peu et déjà pleinement légendaire. <p>L'entreprise est d'autant plus audacieuse que Beaulieu ressent à la fois admiration et pitié pour l'auteur de Lowell. Il en résulte une lutte épique, verbale, vigoureuse – et nécessaire, vu les innombrables clichés et idées reçues qui gravitent autour du père du beat. En fait, le bouquin de Beaulieu constitue une véritable oeuvre d'assainissement public. Un incontournable pour les kerouacomanes en phase terminale.<p>
Quelle bonne idée que de nous placer , au début de juin, devant le tableau du départ ! S’en aller , quel rêve ! Quitter le salon , l’édredon , le balcon ?
L’unanimité se fait autour des soupirs et des envies; les yeux se lèvent au ciel et chacun fait ses valises.
Quelles destinations merveilleuses ! Le Japon , Chibougamau, la route des « états » et le Groënland ! Terres inconnues à découvrir ! Oui , partons.
Cependant en avons-nous les moyens ? La littérature est un immense panneau indicateur énumérant les destinations les plus lointaines, les plus exotiques. La nouvelle et le roman sont des trains TGV vers l’au-delà.
Et les guides de voyage ? Ceux de l’Inde ( Hachette-Libre Expression ou National Geographic ) nous déposent avec la légèreté d’une plume sur un tapis magique au Gaumukh, la source glacière du Gange au pied des montagnes de Bhagirati ( si vous pouviez voir la photo où l’on n’ose se tremper le pied dans l’eau glacée ? ).
Et les revues ? Runner’s World , avec des récits touchants ( qui rappellent Rin-Tin-Tin, Milou , Lassie ) tel celui de l’entraineure coureure-solitaire , blessée gravement dans le sentier perdu Mine Sweeper Trail, près de Moab dans le UTAH et qui se voyait mourir après deux jours et deux nuits , étendue, abandonnée , assoifée sous les étoiles glacées d’indifférence la nuit et un cruel soleil de plomb le jour . Son chien TAZ l’a sauvé et les secours sont venus alertés , par sa trop curieuse voisine qui avait prévenu la police de sa trop longue absence et de son écran d’ordi sans cesse allumé . Un miracle , je vous dis ( Runner’s World July 2007 page 84 ).
Et les cartes géographiques ou topographiques de tous ces sentiers qu’on projette de parcourir.
On s’abandonnerait à lire des horaires de chemin de fer ou la liste des départs à l’aéroport O’Hare de Chicago , tellement on en a envie.
1. Prenez des nouvelles de l’autre monde
Pour un vision oecuménico-bouddhiste intelligente de l’existence, lisez Jacques Languirand. Fi des charlatans ésotériques et des hurluberlus avatars de Jojo Savard ! Languirand se réfère à Karl Jung, Schopenhauer, Einstein et Schrodinger pour étayer sa pensée. Alors que ce soit avec « Reincarnation et Karma », « La voie c’est les autres » ou « La voie initiatique », dégustez le plaisir de voir en quoi la science et la mécanique kantique tendent de plus en plus à confirmer des hypothèses eschatologiques vieilles comme le monde.
2. Lisez suédois
Ce n’est pas que ce soit très récent, mais les oeuvres de Pär Lagerkvist (prix Nobel de la littérature, 1951) sont délectables ! Tout le monde connaît, de titre du moins, les « Contes Cruels » de Villier de l’Isle Adam. Mais connaissez-vous ceux de Lagerkvist ? Tristes, poétiques, tragiques et sublimes. En outre, l’allégorie sur cet homme qui meurt transpercé par un flèche… de Cupidon.
3. Lisez Botchorichvili
Du Elena Botchorichvili, c’est toujours en format bref et ça se lit souvent un un seul après-midi. N’importe quel de ses bouquins est bon, mais mon favori demeure « Opéra ». Un peu surréaliste (mais pas trop), assez poétique (juste ce qu’il faut) et franchement inspiré (onirique à souhait) ce petit roman d’une cinquantaine de pages paru aux Allusifs nous rend la mort artistique et l’existence magique !
La dernière saison, Jeanne de l`auteure Louise d`Essiambre Tremblay est un livre magnifiquement bien écrit. Un livre pour les vacances? Pas certaine quoique…..l`histoire raconte que Jeanne, après quelques mois du début de sa retraite, se sait atteinte d`un cancer incurable. Jeanne part donc à la recherche de la façon la plus digne et la plus douce de mourir, que ce soit ici ou ailleurs. Étonnamment, nous y apprenons que la Suisse, entre autre, est avant-gardiste dans ce domaine.
Pas facile, émotivement de lire cette épopée sans qu`il y ait débâcle de notre âme de mortel vulnérable inévitablement nous aussi un jour ou l`autre.
Mais cela étant dit, c`est un très très beau livre.L`auteure a encore une fois trouver les mots pour le dire. Pour dire la peur, la peine, l`amour, la colère.
Je n`offrirais pas ce livre car il faut être prêt pour le lire ce roman qui n`a vraiment rien d`ordinaire dans sa façon dont il est écrit.
L’été, faut lire léger, soit, mais il y a aussi des jours pluvieux. La canicule n’est pas toujours présente. Il faut sûrement éviter Schopenhaueur et Hegel, c’est pas le temps d’avoir mal à la tête. L’idée de lire des nouvelles est intéressante: Galvada est une possibilité. À mon tour, j’aimerais suggérer certains livres.
Du côté roman policier, Harlan Coben, Ian Rankin et James Lee Burke se lisent autant par temps froid que chaud. Surtout Burke, avec son inspecteur Robicheaux, dont les aventures se passent en chaude Louisiane, près d’Ibéria. Sueurs assurées grâce à ce grand romancier. Cette Lousiane fait partie de nous; parfois par son parler ou sa façon de vivre.
Vous cherchez un roman para-policier avec beaucoup d’humour; Kate Atkinson fera votre bonheur. Intrigues emberlificotées racontées avec l’humour anglais. Ne manquez surtout pas « Les choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux » ou son roman plus ancien mais intéressant « La sourie bleue ».
Vous aimez le bizarre et l’originalité. Chuck Palahniuk vous surprendra par « Survivant » qui commence à la page 365. T.C. Boyle pourrait aussi trouver preneur. Ses romans originaux sont des peintures plus vraies que nature. Lisez « D’amour et d’eau fraîche », « Riven Rock » ou « Aux bons soins du docteur Kellogg ». Si on vous annonce trois jours continus de pluie, attaquez vous à « Water music, son livre-culte. Vous serez en Afrique sub-saharienne, vous aurez extrêmement chaud.
Finalement, une bon roman noir sur l’exil, pour les journées ensoleillées et humides, « Un été à Cabrera » de Pedro Zarraluki.
Bonne lecture!
L’été, j’adore lire un bon livre à l’extérieur comme plusieurs personnes d’ailleurs! Cette année, je ne me suis pas trouvé de romans appart les Harry Potter que je veux terminé. J’ai donc décidé de lire des livres pour me documenter. Ainsi, je crois que je vais lire des livres qui parle de fleurs comestibles (j’ai lu un texte intéressant là dessus sur le VOIR la semaine dernière) et des trucs de cuisine aussi pour par la suite refaire les recettes. C’est la première fois que je m’arrête à des livres de ce genre mais j’en ai feuilleté quelque un récemment, j’y ait trouvé plein de bonnes idées alors c’est pourquoi je vais en faire ma lecture de l’été.
Personnellement, l’été pour moi est signe de lecture légères. C’est comme la nourriture. Il fait chaud on s’étend à l’ombre et on somnole si on prend un trop gros repas. Alors de la lecture rapide (des revues à potins en général… je sais c’est pathétique). Mais cette année, je crois que je vais me laisser tenter par des livres de nouvelles. Car ce sont de courtes histoires. Alors j’en lis une et je somnole après. Je me propose bien d’essayer quelques-unes de vos suggestions.
Mais tout d’abord, je vais terminer ma lecture que j’ai déjà débuté, soit les contes de Fred Pellerin. J’écoute le CD puis je lis le livre c’est super.
Bonne lecture à tous!
Et oui, l’été il faut lire…c’est le meilleur moment pour voyager dans notre imaginaire. Il faut en profiter, se trouver un bon livre et sortir dehors et lire!
La lecture aide beaucoup notre imagination, notre français et nous tient en vie!
L’hivers ont est tout le temps presser, les préparations de la maison, les réparations, les repas de noël, etc.
Profiter de l’été sur votre balcon pour lire et vous mettre à l’afflue des nouveautés!
Profiter pour lire une biographie, un roman, tout ce qui attire votre attention!
C’est le meilleure moment pour lire!
Bonne lecture!
L’été, ce n’est pas le temps de commencer la lecture d’une grande fresque historique ou d’un essai philo-socio-politicolo-intello en 15 volumes.
Au rayon des nouveautés, je vais choisir Zone grise, de Chrystine Brouillet – pour le suspense; l’Angélus de mon voisin sonne l’heure de l’amour, de Louise Portal – pour sa poésie; Paulo Coelco, La sorcière de Portobello – pour un brin d’ésotérisme; La fin de l’alphabet, de Charles Scott Richardson – pour la nouveauté; Au secours pardon, de Frédéric Beigbeder – parce que j’ai bien aimé 99F. Je vais commencer avec ceux-là, ensuite, on verrra bien.
Deux bons livres que je recommande : Les fils de la liberté, de Bernard Levy, qui nous amène bien loin de ses romans précédents : on y lit l’histoire de jeunes immigrés qui, en 1943, rejoignent le maquis. Les derniers Levy m’avaient laissée indifférente, mais celui-ci m’a pris au coeur. Moi qui ne suis pas friande des histoires de guerre, je m’y suis laissée prendre et séduire.
Un autre livre, beaucoup plus léger, est le dernier de Francine Ruel, Maudit que le bonheur coûte cher (la suite de Et si c’était ça le bonheur?) C’est bien écrit, plein d’humour. Et ça se lit tout seul. La vie, avec ses hauts et ses bas, l’amour, l’amitié , les rencontres entre amis, l’écoute, le partage. Très bon. Et tant qu’à y être, lisez donc (ou relisez) les deux tomes de ses Plaisir partagés.
Assis sous un arbre, un verre de vin à la main, musique en sourdine, un souffle de vent frais et un bon livre. C’est ce que je vous souhaite.
Avec le soleil qui darde énergiquement ses rayons aveuglants sur les pages blanches des livres, avec la chaleur extérieure insupportable de Montréal, avecles insectes qui me gratouillent déjà juste à leur accorder une pensée… l’été, je préfère lire très légèrement et réserver mes bouqins pour les heures de voitures durant les voyages ou dans les longues minutes de métro et d’autobus. C’est donc pour moi la saison de l’enrichissement intellectuels, mais d’une autre façon que par la fiction: je lis les philosophes, les scientifiques à belle plume et quelques informations internationales. Les kiosques à revues et magazines deviennent alors mes chers amis. Je m’arme de toutes ces belles découvertes en lisant à un rythme ralenti jusqu’à ma saison de lecture préférée, l’automne et l’hiver, un couette sur les jambes, une laine autour des bras, les pieds enfoncés dans les gros bas et une tasse de café chaud à la main. Sans oublier les odeurs et les lumières du temps des fêtes et de l’halloween qui ajoutent un charme incomparable aux voyages littéraires.
L’été est pour le grand air et la réflection. Je m’attaque présentement à L’origine des espèces de Darwin(bon pour «léger» on peut me contredire), je viens de terminer La Solidarité de Jean-Marie Pelt (un petit volume d’à peine 100-150 pages, tout à fait étonnant!), puis ma liste s’allonge encore, du Kierkegarrd, les revues Sciences et Vie, etc, etc.
C’est drôle tout de même cette habitude de parler de lectures d’été. Les lectures qui m’attirent l’hiver, m’attirent aussi l’été. Je me sens un peu « hors champ » de le dire, mais cela doit être permis.
Malgré que, j’y pense, je me rallie au reste du monde pour dire que j’ai un autre genre de lecture en vacances. Je me permets de gros bouquins, ceux que j’évite le reste de l’année, par peur d’en oublier mes obligations à m’empiffrer ainsi de la vie des autres. Les pieds enterrés dans le sable, c’est différent. Cette année, j’opterai pour « La troisième lettre » qui me fait de gros yeux à chaque fois que je le replace sur l’étagère, optant pour du petit format.
Reste que je viens de terminer ce que plusieurs appellent une lecture d’été ; « Maudit, que le bonheur coûte cher » de Francine Ruel. Je l’ai lu en alternance avec L’Iguane de Denis Thériault, le grand gagnant du combat des livres, pour le contraste entre la légèreté de un et la densité de l’autre. Je suis encore béate d’admiration devant L’Iguane pour l’écriture de haut calibre, imaginative sans perdre pied. On reste en selles malgré l’audace, le vertige, l’égarement.
Aujourd’hui, je me suis abreuvé de quiétude avec « L’angélus de mon voisin sonne l’heure de l’amour » de Louise Portal. Ensuite m’attendent, « Louis, le caméléon » de Sylvie Laporte et le dernier Stéphane Bourguignon « Sonde ton coeur, Laurie Rivers ». Et je n’ai pas eu peur de commander le cinquième recueil de nouvelles de Suzanne Myre, Mises à Mort, malgré la possible étiquette « lecture de novembre ».
Un point commun relie ces titres que je lirai durant la belle saison ; ils sont tous d’auteurs québécois. C’est exprès, pour rattraper le temps où j’en lisais trop peu.
Moi cet été, ce sera comme à mon habitude; je vais lire du ¨bref¨,
mais pas du ¨vite consommé¨. Donc, monsieur Dickner, je suis d’accord
pour me laisser bercer par des nouvelles. Sans doute me procurer Sauvages
de Louis Hamelin, question de poursuivre mon incursion dans l’oeuvre de
cet auteur, mais cette fois-ci en véritable découvreur.
Mais Hamelin, le romancier, est toujours à découvrir, il va de soi!
Je pense qu’un romancier de talent peut aisément exceller en tant que nouvelliste.
Pas sûr d’opter pour Beaulieu avec son ¨Kerouac essait-poulet¨. Peut-être à
moins 30 degrés l’hiver prochain! Mais, y’a une forme d’irrespect de l’être humain
qui me navre parfois chez cet auteur à la plume ¨défouleuse¨ et rancunière.
¨Une sorte de misanthropie irrévérencieuse me fatigue, à la longue, chez VLB.¨
Non, moi cet été, je vais me reposer et j’aurai comme d’habitude dans mon baluchon,
mes poètes habituels; les Rimbaud, Beaudelaire, Miron, Éluard et ces poétesses
québécoises que je me suis juré de revisiter; les Claudine Bertrand, Élise Turcotte,
et Marilène Gill.
En la saison estivale, rien de mieux, pour moi, que de jumeler musique et mots.
C’est ainsi que je vais me retaper ¨Cent chansons¸ de Félix et ¨Les gens de mon pays¨
de Vigneault, avec dans les oreilles leurs voix intemporelles qui me rassurent.
Un été de lecture brèves que je rationnaliserai chaque semaine, en lisant sur Internet
l’humeur ¨Dicknérienne¨ qui est aussi, en soit, une lecture brève et jubilatoire.
Quelques livres, patiemment, attendent que je les ouvre… moi je n’attends rien d’autre que de les ouvrir au bon moment…
Ainsi, L’étranger de Camus, L’écume des jours de Vian, Le roman inachevé d’Aragon, Histoires d’insectes de Fabre, Jazz et Blues magiques, collectif québécois aux éditions Les heures bleues, les oeuvres de Tristan Malavoy trouveront leur moment en mon esprit et mon coeur cet été, à travers mes lectures existentiellement profondes de penseurs acharnés…
Je lirai encore très tranquillement Le traité du petit cercle, de toi. C’est agréable de l’étirer.
Et pour ce qui est de propositions « estivales », je ne peux pas m’empêcher de penser à San-Antonio qui est si drôle et surprenant dans ses romans policiers. À Pennac qui est si drôle aussi. Du genre à faire rigoler malgré la pesanteur des jours très chauds…rafraîchissant.
Qui sait si moi-même, je n’en relirai pas un à travers le bouillonnement incessant de mes lectures.
Parmi tes propositions, je retiens celle de Jorn Riel (pas capable de faire de o semblable).
Cela ira je ne sais quand mais de toute façon, cela fait des années que je ne me suis pas assise le c… dans une rivière l’été et je ne bois pas de bière mais du rhum. Cela se lira sûrement aussi bien les pieds dans les feuilles mortes, cet automne…
Merci pour les propositions à tous… c’est une belle façon de découvrir la littérature je trouve.
J’ai moi aussi 3 suggestions pour cet été:
1- Lisez la page un des médias les plus connus et regarder la température magnifique qu’ils annoncent. Puis, sortez de chez-vous et allez en profiter. Pourquoi ne pas aller lire un magasine sur une terrasse ou encore lire LE livre qu’on veut toujours lire mais qu’on ne prend pas le temps de le faire.
2- Lisez attentivement les recommandations sur votre bouteille de crème solaire avant d’aller faire le bacon sur les plages ou dans les parcs.
3- Lisez attentivement le taux d’alcool sur chaque bouteille que vous achetez toujours sur la fameuse terrasse et n’abusez pas trop.
bon été
J’ai toujours trouvé ridicule la formule selon laquelle les lectures d’été doivent obligatoirement être légères… Pourquoi ? La chaleur empêche-t-elle nos neurones de fonctionner adéquatement ? Farce à part, je dois avouer que les chauds rayons du soleil ont tendance à m’éloigner des lectures trop difficiles. L’été est, pour moi, la saison par excellence des romans policiers. Je pense d’aillers que je ne résisterai plus très longtemps à l’appel du dernier livre de Chystine Brouillette, Zone Grise, qui vient de paraître.
Tout d’abord, un gros merci, Monsieur Dickner, de nous faire partager, vos propositions de lecture. Tous des bouquins, qu’il faut prendre en note, car plusieurs me semblent, aussi diversifiés, qu’intéressants. J’y retiens : «l’éléphant d’haruki Murakami», dont j’ai commencé à me familiariser. Pas vraiment facile, de pénétrer son univers, mais combien jouissif.
Pour ma part, si je peux me permettre, on conseille de faire, de l’écologie du cerveau. Vous savez, évacuez les déchets, par le vide positif? Cela se fait, très souvent, en lisant des BD, ou même certaines critiques de votre chronique!!! Une grande respiration, et vlan, passe par là! Tiens, passe-partout? L’humour, la dédramatisation, et surtout posséder, le sens de la dérision. Rien de mieux, pour relaxer les neurones.
Moi l’été j’adore me promener dans les ventes de garage, faut dire que je n’ai pas besoin de grand choses car j’ai tout ce que j’ai besoin dans la maison et je n’ai pas besoin de m’encombrer des affaires des autres. Mais j’y vais quand même car à chaque année je trouve des trésors de beaux livres, pas endommagés du tout pour un prix ridicule. C’est le moment de faire des aubaines car l’année passé j’ai trouvé une série de roman (6 livres) pour 5 $, j’ai aussi acheté un gros Stéphen King (Talisman 1 ) pour 2 $. Ce que j’aime par dessus tout c’est d’acheter des beaux livres, en bon état que je n’aurais peut-être pas acheté à cause du prix ou parce que j’en ignorais l’existance.
Quand on parle de lecture niaiseuse mais divertissantes, moi j’avoue aimer Virginia C. Andrews et présentement je lis les jumeaux (Céleste). Je sais que c’est une américaine qui est morte depuis longtemps et qu’on a volé son style pour conserver ses lecteurs. Je sais aussi que ses histoires sont toujours très morbide et tiré par les cheveux mais je trouve cela divertissant de temps en temps.
Vive la lecture et vive les ventes de garage en été.
L’essai poulet de Victor Levy Beaulieu est de ceux qui déplument leur sujet, en l’occurrence Jack Kerouac. Non seulement celui-ci est-il dépeint sous les traits de quelqu’un qui n’a pas su assumer ses racines culturelles dans ce qu’elles avaient de positif et qui s’est cantonné dans ce qu’elles avaient de plus rétrograde, mais il nous est de plus présenté comme ayant subi la réputation qui lui a été faite, soit d’avoir été un des pionniers de la beat generation plutôt que d’en avoir été un des protagonistes actifs. Cette réputation qui s’est bâtie autour de son nom, Kerouac l’aurait porté comme un boulet alors que lui avait un rythme personnel beaucoup plus conservateur. Ceux qui l’ont interviewé et qui croyaient être en présence de quelqu’un qui aurait été à l’avant-garde de son époque ont eu la surprise de découvrir que ses valeurs étaient celles de l’Amérique profonde, cléricale et même bigote, conservatrice au sens où le sont ceux que l’on qualifie maintenant d’ultra-conservateurs.
Ces affirmations de Levy Beaulieu à propos de Kerouac ne surprennent pas vraiment quiconque s’est interrogé sur les décalages qu’il y a souvent chez ceux qui font profession de propos sulfureux entre ce qu’ils mettent de l’avant et leurs valeurs de base. Céline par exemple est le type parfait de cette duplicité.
Par contre, il est vrai que Kerouac est jugé à l’aune de l’affirmation nationaliste si chère à Levy Beaulieu alors que le romancier américain n’est plus placé dans un contexte qui lui permettrait logiquement de le faire. En tant qu’héritier d’une culture française, il est assimilé et il ne peut en être autrement.
Dans cet essai, Levy Beaulieu nous montre toute l’ambiguïté de ses sentiments à l’égard Kerouac, cet amour-haine qui le relie à lui. Ne serait pas parce qu’il lui trouve des défauts que lui-même a le sentiment intuitif d’avoir, une situation que l’on pardonne rarement à quelqu’un…