Y’en a marre des rétrospectives, à la fin! C’est le temps de tourner nos yeux vers l’avenir. De quoi 2007 sera-t-il fait? Que nous réserve l’année qui vient? Encore des cataclysmes, des scandales à la con qui font vendre du papier, des politiciens qui mentent, des stars qui naissent aussi vite qu’elles s’effacent et des espoirs déçus, sans doute. Mais pour être plus précis, je jouerai un peu à Nostradamus. Voici mes prédictions pour l’année 2007.
À moins que Jan Wong, Barbara Kay et autres scribouillards experts en Quebec bashing ne réussissent à convaincre le gouvernement fédéral de faire occuper le Québec par la GRC de manière préventive pour les crimes contre l’humanité que nous risquons de perpétrer, il y aura des élections. Contre toute attente, celui qui a battu des records d’impopularité au cours des premières années de son mandat, Jean Charest, les gagnera. André Boisclair blâmera Québec Solidaire. La droite bat la droite, et c’est encore la faute à la gauche.
Le plus grand perdant de cette élection ne sera cependant pas André Boisclair. Ce sera Philippe Couillard…
N’empêche, au Parti Québécois, on va beaucoup s’ennuyer de Pauline Marois, et même peut-être un peu de Bernard Landry. La chanson-thème de l’état d’esprit des péquistes risque fort d’être "Dis, qu’est-ce que tu dirais si j’te disais "reviens""…
Au Canada, Stéphane Dion grimpera dans les sondages, dira toutes les bonnes choses, ne parlera pas de Constitution, et va se draper dans le vert. Jack Layton ne saura plus où se mettre. Gilles Duceppe vivra sans doute son année politique la plus difficile, entre un Charest qui réussit à passer pour un nationaliste, un Boisclair plus à droite qu’indépendantiste, un Harper qui ne lui rapporte plus rien et un Dion qui a l’air encore plus humanitaire que lui.
Quant à Stephen Harper, il bénéficiera sans doute de la disgrâce de George W. Bush, ce qui lui permettra de s’en distancier. Après s’être essayé à la ligne dure anti-Kyoto qui ne croit pas au réchauffement planétaire et en avoir constaté les résultats désastreux dans l’opinion publique, Stephen, plus pragmatique que dogmatique, va se recentrer. Rona Ambrose risque d’en être la grande perdante.
Et je me risque: Harper, s’il sent qu’il commence à perdre tous ses appuis au Québec, pourrait être celui qui permette au Québec d’avoir son équipe de hockey à la coupe du monde de 2008. O.K., celle-là, je vous l’accorde, c’est du wishful-thinking…
Aux États-Unis, présentement, les regards politiques sont tournés vers le tandem des rivaux démocrates Hillary Clinton et Barack Obama. Al Gore pourrait aussi venir brouiller les cartes. Mais je doute que la logique guerrière des dernières années puisse s’effacer aussi vite.
L’Irak était une erreur, soit, mais les Américains ne peuvent pas se retourner comme ça sur un 10 cennes et avouer que les Français avaient raison. Ça leur prendra quelqu’un de crédible qui leur dira, en somme, que ça aurait pu être une bonne idée si ça avait été bien mené. C’est pourquoi le personnage le plus important de l’année sera John McCain. Encore un républicain après les deux mandats désastreux de Bush junior, vous me direz? Mais qui pensait que Bush gagnerait un deuxième mandat? Qui pensait qu’un autre Québécois serait élu à la tête du Parti libéral du Canada? Qui pensait que ce chef pourrait être Stéphane Dion?
En France, le premier tour d’élection, le médiatique, est déjà terminé, et il a décidé que le duel du deuxième tour mettrait aux prises le teigneux Sarkozy à droite-droite et la mystifiante Ségolène à droite-déguisée-en-gauche. Ségo-Sarko, comme y disent. Je parie sur Ségolène Royal. Parce que l’ère des matamores est terminée. Exit les Berlusconi et les Bush. La femme est l’avenir de la droite.
Parlant de femmes, la mode féminine continuera sa spirale infernale vers le look "Amsterdam Red Light". Les jeunes filles auront des décolletés plongeants avant même d’avoir des seins. Et après les pantalons "taille basse", on verra apparaître des bouts de fesses par des fenêtres espièglement découpées dans le tissu. Le débat sur l’uniforme à l’école reviendra.
Dans le domaine du sport, si la tendance se maintient, on dépassera bientôt tous les records dans l’obsession pour chaque petit détail concernant les Canadiens, à plus forte raison si la nouvelle concerne un joueur francophone. Quand Maxim Lapierre a été rétrocédé au club-école de Hamilton, il y a quelques semaines, La Presse a fait trois pages là-dessus! La une et les deux suivantes. Réjean Tremblay, François Gagnon, Richard Labbé parlaient tous de ce sujet-là, et seulement de celui-là. Alors que tous s’entendent pour dire que quelques semaines après les Fêtes, tout au plus, le dynamique attaquant sera de retour avec le grand club. Si Vincent Lecavalier est échangé à la Sainte-Flanelle, pariez qu’il y aura un cahier spécial entier.
Et ce que je souhaite le plus pour 2007? Je souhaite avoir la preuve que je suis un piètre devin…
Bonne année à tous.