Un incident m'a particulièrement intrigué au cours des derniers jours. Il concerne le Festival international de la poésie de Trois-Rivières qui s'est conclu le 7 octobre dernier. Son président, Gaston Bellemare, a fait une tirade pour dénoncer un off Festival de poésie qui allait se dérouler en même temps que son événement. Il est allé jusqu'à traiter les organisateurs du off festival de parasites. Visiblement, il ne le prenait pas. Comment le président d'un festival de cette ampleur, et commandité par Quebecor de surcroît, peut-il être embêté par une célébration parallèle, plus ou moins marginale? C'est comme si Wal-Mart dénonçait la venue d'une épicerie fine dans son quartier…
Ailleurs en province, il y a, entre autres, un off Festival de jazz de Montréal ainsi qu'un off Festival d'été de Québec. En Estrie, nous ne sommes pas en reste car nous avons un off Fête du Lac des Nations ainsi qu'un off Salon du livre. D'ailleurs, ce dernier et son original se déroulent ces jours-ci. Est-ce que la cohabitation est bonne entre le Salon du livre et son off?
Dominic Tardif est celui qui a organisé l'an dernier la toute première édition du off Salon du livre. J'y étais. Le Tapageur était plein de gens attentifs; l'ambiance était bonne. Je me rappelle avoir aimé la lecture de Patrick Nicol et acheté son livre La Blonde de Patrick Nicol le jour suivant. Pour la deuxième édition, Dominic Tardif n'agit plus seul. Deux autres protagonistes, Mathieu K. Blais et Jean-Philippe Martel, se sont joints à lui afin d'organiser des soirées de lecture tout au cours de l'année. Ensemble, ils forment un groupe qui se nomme Les Suspects de service. Ah, ces auteurs qui se prennent pour des rock stars…
Au cours d'une entrevue, Dominic Tardif m'indique que les Suspects de service ne veulent pas mettre de bâtons dans les roues du Salon du livre de l'Estrie. L'idée est d'amener la littérature dans un autre lieu, soit un bar, et de créer un contexte entièrement consacré à la littérature et non pas à toute la constellation de livres (cuisine, voyage…). Il déplore que cette forme d'art soit inféodée à son médium et c'est pourquoi les Suspects de service mettent sur pied ces soirées littéraires. De plus, le off Salon du livre propose une nouveauté cette année: des éditeurs seront présents lors de cette soirée qui a lieu le 11 octobre au Téléphone Rouge. Ainsi, le public pourra acheter sur place les livres des lecteurs invités.
En consultant le programme du Salon du livre, qui se déroule du 11 au 14 octobre à l'édifice d'Expo-Sherbrooke, on constate que l'événement mère n'a rien à apprendre de son fils rebelle. Des auteurs de tout acabit y seront présents afin de participer à des conférences et à des séances de signatures. De plus, une soirée de poésie nommée Émergence poétique aura lieu le 13 octobre. Plusieurs poètes seront présents, dont Mario Brassard, Véronique Cyr, Renée Gagnon et Tristan Malavoy-Racine.
Malgré tout, le Salon du livre de l'Estrie ne peut que se réjouir d'avoir un volet off car celui-ci démontre bien que le milieu littéraire estrien est en pleine effervescence. Ainsi, ces deux événements, qui ont chacun trouvé leur public, ont leur place.
Eh bien, moi, je suis tout à fait d’accord avec vous, le Salon du livre ON et le Salon OFF ont tous les deux leur place. J’aurais aimé pouvoir vous contredire et m’insurger, comme Gaston Bellemare, cela fait plus de lignes et donc plus de presse, mais voilà, j’aime trop la littérature pour faire semblant.
Je me dis que lorsque l’on a peur de la différence, comme le président du Festival de la poésie de T.R., c’est qu’on a pas suffisamment confiance en son « produit » ou qu’on aime garder le contrôle. Et c’est connu, le contrôle est l’ennemi de l’avancement et en l’occurrence, ici, c’est l’avancement de notre littérature dont il est question et elle en a drôlement besoin !
Cela a peut-être l’air simpliste mais tous les chemins mènent à Sherbrooke (pourquoi pas !)mais on reste maître d’en préférer certains à d’autres. Tant mieux, si le Salon off rejoint par la bande, et que l’année passée Le Tapageur était rempli à craquer de futurs lecteurs. L’essentiel est là, une personne part avec « La Blonde de Patrick Nicol » sous son bras (pas à son bras … non mais !), ce qui fait que cette même personne achète cette année « Le notaire » du même auteur parce que l’année passée, elle a entendu une lecture par l’auteur au Salon off.
Qu’est-ce que c’est que ces chicanes de clochers quand y a un seul bon Dieu hein ? Je sais, je sais, y faut pas mêler la religion à la littérature, même s’il n’y a plus rien à l’index, c’est pas gagnant et ça ne fait pas « In » …