La conférence de presse du Festi Rock 2008 avait lieu la semaine dernière. Cet événement culturel, qui en est à sa septième édition, se déroule au Centre d'art de Richmond, une très jolie salle de spectacle des Cantons-de-l'Est. Il s'agit d'un concours pour les jeunes groupes de musique d'expression française originale. Les qualifications se tiennent du 5 au 7 mars 2008; la finale est le 8 mars. Les groupes ont jusqu'au 2 février pour déposer leur dossier. Cette année, plus de 11 000 $ seront remis en prix; le premier prix est d'une valeur de 9 500 $. Pour les critères d'admissibilité et les autres détails, allez sur le site Internet du Festi Rock de Richmond: www.festirock.ca.
Lorsque je suis arrivé sur les lieux de la conférence de presse, j'ai trouvé étrange de constater que les gens présents ne correspondaient pas tout à fait à mon image du rock: des politiciens en trench-coat qui serrent des mains ainsi que de gentilles grand-mamans bénévoles qui m'encourageaient à manger des biscuits et à boire un café… Sans tomber dans le cliché du «sexe, drogue et rock'n'roll», on peut dire que ça «clashait» un peu. Toutefois, comme le mentionne Philip Dodd dans The Book of Rock: «Rock is democratic: it takes all comers under its wing.» J'imagine que cette vision rejoint celle du Festi Rock.
Il faut comprendre que les organisateurs de ce concours n'ont sûrement pas la prétention d'être des rockeurs. Ce sont des gens dévoués qui organisent un événement dont la mission est de former des groupes de la relève et de les aider à diffuser leur musique. On peut aussi percevoir qu'il s'agit d'une communauté qui s'implique afin d'atténuer l'exode des jeunes vers les grandes villes. Il y a deux ans, c'est le groupe sherbrookois Les Enfants de Cabot qui a remporté ce concours et les différents prix leur ont donné un sacré coup de main. L'an dernier, Frank et ses Potes sont repartis avec les grands honneurs.
Les parrains de cette édition 2008 du Festi Rock sont les musiciens du groupe Longue Distance. Il est drôlement bien nommé, ce groupe, car ça fait plus de neuf ans qu'il roule sa bosse. À coups de concours, de spectacles, d'extraits, de vidéoclips et d'albums (il en a trois), le groupe monte tranquillement les marches de l'escalier du show-business. Je me suis brièvement entretenu avec Nicolas Gosselin et Michel Loranger, deux membres de cette formation trifluvienne. Évidemment, ils encouragent les groupes à participer à ce genre de concours; ils voient cela comme un tremplin. «Le plus important, c'est de jouer», résume Michel Loranger.
J'encourage également les groupes à participer au Festi Rock de Richmond. Cependant, ils ne devraient pas viser la victoire car, comme l'écrivait Florent Mazzoleni dans le livre L'Odyssée du rock: «Le rock a toujours cultivé le martyrologue, préféré les perdants tout en faisant de ridicules ovations aux gagnants. Le rock est un Chronos paradoxal et plaisant.» Voilà une citation qui rejoint davantage ma vision du rock.