Le 24 janvier dernier, j'étais présent lors de l'inauguration du Centre des arts de la scène Jean-Besré (CASJB). Décidément, c'était le «talk of the town»; tout le gratin de la scène culturelle ou municipale y était. Les gens avaient le sourire aux lèvres et avec raison, car il s'agit d'un bel atout pour la ville de Sherbrooke. Situé au centre-ville, et du côté sud de la Wellington de surcroît, le CASJB, malgré son allure extérieure un peu brouillonne, aide à la revitalisation de ce coin. Avec les résidences étudiantes et le terminus d'autobus, cette partie de la ville semble de moins en moins délaissée. Tous ensemble, on dit «yé!».
Au cours de l'ouverture officielle, j'ai pu visiter les lieux en suivant un petit groupe à la queue leu leu. C'était charmant! On ne se tenait pas par la main, mais c'était tout comme. On m'a expliqué qu'il ne fallait pas trop s'éloigner car le service des incendies a limité le nombre de personnes pouvant se trouver dans les différentes pièces. Plutôt absurde pour un endroit qui aura fréquemment à accueillir de grands groupes, comme des classes scolaires. Chose certaine, il y en a qui prenaient ça au sérieux, car lors de l'inauguration, il y avait un garde de sécurité sur place. Jamais un tour guidé n'aura été si surveillé. J'espère que cette situation se réglera rapidement.
Tout de même, j'ai pu constater que les locaux de répétition et la salle de production ont vraiment de la gueule (malgré un plafond un peu trop bas), et que les bureaux, quoique petits, semblent fonctionnels. Vous aussi vous voulez faire votre tour? Pas de problème car le maire Perrault a invité toute la population à visiter les lieux. Prenez-le au mot et réservez votre place: 819 822-6063. À nouveau, tous ensemble, on dit «yé!».
Les nouveaux locataires
Qui sont les heureux organismes culturels à occuper ces beaux espaces? Il y a le Théâtre des petites lanternes, le Théâtre du Double Signe, le Petit Théâtre de Sherbrooke, les compagnies de danse Sursaut et Axile, la Musiquetterie et les Productions Sac à malice. Ces sept compagnies de théâtre et de danse sont bien établies dans la région; elles méritent leur place. Je trouve tout de même dommage que la relève n'ait pas pu y faire son nid. Il ne reste même pas un petit garde-robe de libre… c'est dire à quel point l'inauguration de cet endroit était attendue.
Toutefois, il y a un besoin auquel le CASJB ne répond pas. Ce lieu permet de créer des spectacles de grande qualité, mais il manque un endroit adapté pour les présenter. Rappelons que l'inclusion d'une salle de spectacle au projet fut mise de côté pour des raisons budgétaires il y a de cela quelques années. Certains aimeraient croire que ce dossier est clos (ou sur les tablettes pour les 20 prochaines années), mais je trouve qu'au contraire, l'incohérence est encore plus évidente avec l'ouverture du CASJB. Les Sherbrookois ont investi des millions de dollars pour permettre aux créateurs des Cantons-de-l'Est d'avoir les moyens de leurs ambitions, mais le public d'ici ne pourra pas en profiter réellement. Je déplore ce manque de vision. Tous ensemble, on se retient de dire «yé!»…