L’écho des Cantons

La vie coûte cher, mais pas la culture

La semaine dernière, une étude de la Conférence régionale des élus de l'Estrie (CRÉE) comparait le coût de la vie en Estrie à celui dans d'autres régions du Québec. Il s'avère qu'il en coûte davantage à Sherbrooke (et en Estrie) que dans des villes équivalentes pour subvenir à ses besoins. Ainsi, que ce soit pour se nourrir, se loger ou se déplacer, les Sherbrookois doivent débourser davantage que les résidents de Saguenay ou de Trois-Rivières, par exemple. De plus, Sherbrooke ayant déjà obtenu la palme des salaires les plus bas au Québec pour les emplois qualifiés, on ne peut pas dire que la reine des Cantons-de-l'Est sait se faire aguichante pour ceux qui songent à s'y installer.

Si les Estriens doivent payer davantage pour leurs besoins primaires, on peut imaginer que ce sont leurs loisirs qui en écopent. Cela peut signifier moins de sorties culturelles et, par le fait même, une existence plutôt tristounette. Or, la culture ne coûte pas nécessairement très cher en Estrie. C'est sûr que si vous voulez voir Louis-José Houde, les grosses productions théâtrales du TNM, Nathalie Simard ou Daniel Bélanger, vous allez devoir mettre le paquet. Toutefois, si vous êtes intéressés par une culture qui peut différer de ce que nous sert Tout le monde en parle, je vous propose des sorties culturelles sherbrookoises de qualité et pas chères du tout.

Oubliez votre portefeuille

Débutons avec les galeries d'art. Dans la très grande majorité des cas, il n'en coûte rien pour visiter ces antres des arts visuels. Ces jours-ci, la Galerie d'art Foreman de l'Université Bishop's et la Galerie Horace présentent des ouvres assez divertissantes. Toutefois, c'est à la Galerie d'art du Centre culturel de l'Université de Sherbrooke que vous en aurez le plus pour votre (absence) d'argent. On y retrouve The Paradise Institute, une ouvre de Janet Cardiff et George Bures Miller. Il s'agit d'une expérience visuelle et auditive totalement fascinante. C'est à ne pas manquer, que vous soyez un habitué des galeries d'art ou non (pour en savoir plus, lisez l'article sur le sujet dans la section Arts visuels).

À Sherbrooke, il est possible de voir une panoplie de spectacles de musique gratuitement au cours de l'été (autour du lac des Nations, à la place de la Cité…). À l'année longue, il y a les Brûleries Caffuccino qui gardent le fort de la gratuité en proposant du jazz de qualité chaque fin de semaine (consultez le calendrier). Il y a également les lancements d'albums qui occasionnent bien souvent une performance pour pas un rond. De plus, plusieurs petites salles (le Magog, le Tapageur, le Tremplin…) offrent des spectacles pour pas grand-chose. Me croiriez-vous si je vous disais que j'ai vu Tricot Machine et le Pascale Picard Band au Téléphone Rouge pour 5 $ chacun l'an dernier?

Pour le théâtre, les jeunes troupes de Sherbrooke (les Turcs gobeurs d'opium, L'Abattoir…) demandent environ 10 $ pour assister à leurs pièces. Quant au cinéma, il y aura toujours les représentations en après-midi à moindre coût ou la ciné-carte de la Maison du cinéma qui offre huit films pour 52 $ (ou cinq films pour 25 $ si vous avez 25 ans et moins).

J'arrête ici, mais j'espère avoir démontré que ceux qui pensent que la culture s'adresse uniquement aux plus fortunés font preuve d'étroitesse d'esprit.