L’écho des Cantons

Mon Festi Rock à moi

La semaine dernière, je faisais partie du jury lors des demi-finales du Festi Rock de Richmond. Le concours en était à sa septième édition. Pendant trois jours, je me suis donc rendu au Centre d'art de l'endroit afin d'assister aux performances des 12 groupes sélectionnés (si on fait les maths, ça donne 4 groupes par soir…). Toutes ces formations avaient quelques dénominateurs communs, dont ceux de chanter en français et… de faire du rock. Toutefois, j'ai pu constater que le rock a le dos large.

Les autres jurés et moi, on a eu droit au meilleur comme au pire. Une chance que certains avaient quelque chose d'original à proposer car les simili Marie-Mai, les wannabe Kaïn et les pastiches de Martin Deschamps m'ont donné le tournis à quelques reprises. Que de si mauvais groupes aient pu accéder à ce concours signifie que celui-ci a vraiment besoin de davantage de visibilité afin de se faire connaître. Vivement 12 bands de qualité! Or, le Festi Rock de Richmond est digne d'intérêt pour les formations de la relève; plus de 14 000 $ ont été remis, dont 12 000 $ au grand gagnant.

Celui de l'édition 2008 se nomme Chapeaumelon. Si le nom de ce groupe vous sonne une cloche, c'est normal. Cette formation montréalaise a connu un petit soubresaut de popularité il y a de cela quelques années. Toutefois, elle n'avait pas atteint le niveau qui l'aurait disqualifiée du Festi Rock. Malgré tout, l'expérience de scène acquise au fil des ans était évidente chez Chapeaumelon. Son rock pop sixties plutôt maniéré à la Plastic Bertrand ou Jacques Dutronc était nuancé en plus d'avoir du tonus. Je n'étais pas juré lors de la finale, mais je suis bien content que ce groupe l'ait remportée.

Une autre distinction digne de mention était remise lors de ce concours. Il s'agit du Prix de la chanson primée SOCAN (d'une valeur de 1000 $). Jacques-Olivier Moffatt, chanteur et leader du groupe rock reggae Mozaïq, l'a remporté pour Dans ma zone. Pour ma part, je trouve cette chanson un peu trop convenue et son refrain plutôt «débilisant»… Vous comprenez donc que je n'étais pas membre de ce jury.

Une mention pour les Gars Trans

Un groupe de Sherbrooke a accédé à la grande finale du Festi Rock et aurait très bien pu repartir avec les grands honneurs. Il s'agit des Gars Trans, une formation composée de sept musiciens qui donne dans le rock festif et disjoncté. Plusieurs éléments permettaient à ce groupe de se distinguer: une section de cuivres, un violon, des costumes… Un peu plus d'expérience de scène aurait sûrement permis d'amalgamer tout cela. Toutefois, je crois qu'on peut espérer beaucoup des Gars Trans. Je les avais vus lors d'un spectacle au Bar Le Magog cet automne, et au Festi Rock, leur performance était déjà nettement supérieure.

Il y a un groupe qui n'a pas été sélectionné pour la finale, mais que j'ai beaucoup apprécié: Le Roi Poisson. Ce groupe de Montréal (le chanteur est originaire de Sherbrooke, à ce qu'on m'a dit) fait un rock à la fois rural (par les textes), funky et ambiant. Il mérite la palme de l'originalité. Bien hâte de le revoir à Sherbrooke.