L’écho des Cantons

Manque flagrant d’événements culturels à Sherbrooke

J'ai récemment reçu la liste des événements de 2008 de la part de Tourisme Sherbrooke. Cette liste de quatre pages comprend également les congrès, très nombreux en cette ville. Saviez-vous que le 31e Congrès provincial des trappeurs se déroulait ce mois-ci? Mettrez-vous à votre agenda le Congrès annuel de la Corporation des maîtres électriciens du Québec qui aura lieu en octobre prochain? Sûrement pas… C'est justement l'intérêt de ces rencontres pour la ville: la plupart du temps, elles concernent une majorité de gens qui provient de l'extérieur de Sherbrooke. Tout ce beau monde reste donc dans les hôtels, en plus de manger dans les restaurants matin, midi et soir. De plus, ces non-résidents profitent des atouts touristiques de la région… et risquent bien d'y revenir avec leur petite famille lors de leurs vacances. Ainsi, les congrès sont d'une importance capitale pour l'économie de la ville. Difficile d'être contre la tenue d'un maximum de ces rencontres à Sherbrooke: cela n'entraîne que du positif.

En consultant la liste des événements de la ville de Sherbrooke, j'ai pu encercler quelques dates au calendrier de cette année: me porter volontaire comme cobaye pour le Congrès de la Corporation des massothérapeutes associés du 16 au 18 mai, préparer mes pièces pour le Tournoi d'échecs ouvert de Sherbrooke du 23 au 25 mai, ne pas répondre à la porte du 17 au 19 juillet lors du Rassemblement annuel des témoins de Jéhovah…

Sans blague, ce qui m'a intéressé dans ce document, ce sont les événements culturels répertoriés qui reçoivent un coup de main de Tourisme Sherbrooke. Ce qui est effarant, c'est qu'on en retrouve très peu; ils se comptent sur les doigts d'une main. Il y a 1) le Festival des harmonies et orchestres symphoniques du Québec, 2) le Festival de musique de Sherbrooke et école d'été de chant choral, 3) la Fête du Lac des Nations, 4) le Grand Rire de Sherbrooke et 5) le Festival des traditions du monde. Cinq événements culturels «répertoriés» pour la reine des Cantons-de-l'Est, c'est trop peu. Considérant les arts comme étant au cour de l'identité d'une ville, Sherbrooke souffrirait-elle d'arythmie culturelle?

Je crois qu'il est grand temps de remédier à la situation. Tout en chouchoutant les cinq événements déjà en place, il est important que Sherbrooke développe son caractère culturel aux yeux du reste du Québec et, pourquoi pas, de la planète.

Des idées? Je souhaite ardemment le retour en ville d'un événement célébrant le milieu du cinéma. On se croise les doigts pour que cette Fête du cinéma français à Sherbrooke qu'on annonce pour 2009 se concrétise. Pourquoi ne pas tenir un festival de musique un peu plus «pointu» qui réunirait des mélomanes de partout dans le monde comme le Festival de musique actuelle de Victoriaville sait le faire? Une biennale de Sherbrooke pour les arts visuels? En l'absence d'une salle de théâtre professionnel à Sherbrooke, pourquoi ne pas tenir un festival de théâtre de rue? Il ne faudrait pas oublier la littérature; Eastman fait des jaloux avec ses Correspondances.

Les options ne manquent pas. Il ne reste qu'à concrétiser tout ça. Dans le fond, si on désire que les congressistes reviennent en ville, il faut leur proposer un «nanane» de choix.