C'est connu, le salut de la culture passe par l'éducation. Sans un certain éveil au raffinement, on est confiné à ce qui est servi aux masses. Pour apprécier, il faut comprendre. Or, il est plus facile de saisir une blague salace qu'un spectacle de danse moderne. Un peu d'effort est donc de mise afin de s'ouvrir à l'art.
L'éducation se passe entre autres dans les écoles, mais il ne faudrait pas limiter celle-ci aux institutions scolaires. Ça peut prendre différentes formes et ce ne sont pas que les jeunes qui sont concernés. Par exemple, plusieurs centres communautaires ont la cause culturelle à cour et offrent des activités aux citoyens qu'ils desservent.
Quand la communauté s'en mêle, c'est signe qu'il se passe quelque chose. L'effet n'est pas négligeable et peut dépasser nos prévisions… un peu comme une vague de fond.
On n'est pas obligé d'aimer les conférences, mais…
Cela m'amène à vous parler d'Arts Fleurimont, qui organisait la semaine dernière une conférence intitulée On n'est pas obligé d'aimer l'art contemporain, mais…, un titre plutôt évocateur. Je suis allé y faire un tour car j'ai beaucoup de respect pour la conférencière, Suzanne Pressé, qui est la coordonnatrice des expositions et de l'animation à la Galerie d'art du Centre culturel de l'Université de Sherbrooke. Devant une charmante foule, l'historienne d'art nous a parlé d'artistes de leur temps tels Françoise Sullivan, Michel Goulet, Janet Cardiff, George Bures Miller, Ron Mueck et Bill Vorn. Ceux-ci étaient ou seront de passage à la galerie d'art de la colline universitaire sherbrookoise.
Au cours des deux heures de l'atelier, Suzanne Pressé a su titiller la curiosité de tout le monde et, par le fait même, rallier les troupes à la cause de l'art contemporain. Faut le faire!
Ainsi, dans cette petite salle d'un centre communautaire de l'est de la ville où le café était gratis et les biscuits aussi (miam miam!), on a pu jaser du Refus global, du mouvement automatiste, du retour du figuratif, de l'art public, minimaliste, conceptuel et j'en passe… Le plus beau dans tout cela est que ça n'avait rien de hautain ou d'élitiste. Mme Pressé avait le bon ton, la bonne attitude.
Établir un dialogue
D'autres types d'échanges ont la même visée que cette conférence. Je pense entre autres aux discussions qui se déroulent parfois avant ou après les spectacles de théâtre ou de danse au Théâtre Centennial et au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke. Il est vraiment appréciable que des artistes prennent le temps de venir discuter avec les spectateurs afin d'établir un dialogue sur leur art. Même s'ils sont nerveux avant une performance et épuisés à la toute fin de celle-ci, je crois qu'ils le font volontiers car ils doivent être conscients de l'importance de ce contact… en plus d'en retirer un certain plaisir!
Je suis heureuse de constater que la presse culturelle a aussi décidé de s’en mêler. En effet, trop souvent, les efforts de groupes culturels comme Arts Fleurimont sont peu reconnus parce que nous animons une vie culturelle dite d’arrondissement. Cependant, Arts Fleurimont, qui a un mandat éducatif qui s’adresse à l’ensemble de la population, compte beaucoup sur la complicité des médias pour rendre cette tâche plus efficace. En effet, nous disposons de peu de moyens, financiers surtout, pour faire connaître plus largement nos activités. Alors, merci à vous.
Je tiens aussi personnellement à remercier Suzanne Pressé qui, à ma demande, a bien voulu adapter son propos pour initier un public, souvent plus enclin à considéré le figuratif comme étant la seule manifestation d’art valable, à une autre forme d’art : l’art contemporain et actuel.
Cette petite soirée aura servi, je le souhaite, à créer de nouveaux liens entre notre clientèle et la Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, où chaque nouvelle activité tient de l’événement multidisciplinaire et où l’approche fait éclater les frontières.
Ginette Longpré, vice-présidente
Arts Fleurimont