Depuis environ trois ans, j'habite à deux pas du centre-ville de Sherbrooke. Les bureaux de Voir Estrie étant situés sur la rue Wellington Nord, je me rends donc au travail à pied, et ce, tous les matins. Ainsi, ma voiture prend la poussière dans mon stationnement et la hausse du prix de l'essence me fait bien marrer (c'est rendu à combien, déjà?).
J'adore ma vie de piéton. Après le boulot, je me ramasse parfois un pain à la boulangerie La Brioche pralinée sur Frontenac (leurs croissants aux amandes sont déments). Il m'arrive également de monter la côte Marquette pour acheter des fruits de mer au Marché de poissons. Si j'ai une petite épicerie à faire, je me rends jusqu'aux Délices des Nations. Marcher au centre-ville, c'est aussi croiser des amis sur les terrasses et s'arrêter pour un verre ou une bouffe, c'est constater qu'il y a un spectacle en face de l'hôtel de ville et s'asseoir pour y assister, c'est arrêter au Musique Cité pour acheter un disque vinyle commandé quelques jours auparavant, c'est se rendre à la Maison du cinéma pour un film quand on se fait prendre par la pluie…
Lorsque Jean Perrault, le maire de Sherbrooke, a annoncé qu'il songeait à transformer la Wellington Nord en artère piétonnière, très égoïstement, j'ai trouvé l'idée excellente. Sans les voitures, mon mode de vie ne serait que bonifié. Toutefois, je sais très bien que ce n'est pas tout le monde qui voit les choses ainsi… car on n'habite pas tous le centre-ville. De plus, certains commerçants qui misent sur le va-et-vient des automobilistes sont craintifs et je les comprends.
Malgré tout, je trouve intéressant que le maire propose ce projet à la population (un «couple» qui fonctionne en est un qui a des projets, non?). Tout de même, il serait bien d'en savoir un peu plus sur ses intentions. Outre reproduire l'ambiance des rues piétonnes de Montpellier, un tel investissement doit viser des retombées tangibles. Le but est-il de redorer le blason de la ville? Après l'abandon de l'idée d'offrir le transport en commun gratuit pour toute la population (quel dommage), un centre-ville avec une rue piétonnière permettrait d'identifier un peu plus Sherbrooke comme une ville en santé, verte, écolo… Pourquoi pas…
Si l'intention est d'attirer davantage de gens au centre-ville, je crois qu'il y a encore du chemin à faire quant à la revitalisation du centre-ville avant d'y interdire la présence des voitures. La phrase-cliché de circonstance est: ne mettons pas la charrue devant les boufs. Il faut un gros «nanane» pour que les gens prennent l'habitude de fréquenter le centre-ville à pied. Encore aujourd'hui, plusieurs vitrines de la Wellington sont plus tristes qu'un clown triste. Toutefois, on est sur la bonne voie. Grâce au dynamisme des nouveaux restaurateurs et commerçants, je crois que l'ambiance festive qui règne autour de l'hôtel de ville s'étend de plus en plus à tout le centre-ville.
Mais bon, que ce projet de rue piétonnière marche ou crève, moi, je continuerai de marcher.
La vraie solution serait de tasser Perreault aux prochaines élections et d’élire le parti du Renouveau sherbrookois. Ce dernier proposera de véritables solutions d’urbanisme écologiques.
De quoi revitaliser plus que jamais le Centre-Ville plutôt que de continuer à voir des grandes surfaces pousser comme des champignons en périphérie. Encore et toujours des magasins où l’on ne peut se rendre si on n’a pas de voitures… À l’ère de Kyoto, ces habitudes de magasinages s’avèrent anachroniques.
De toutes manières, Sherbrooke mérite un nouveau maire et pas seulement la clique d’amis à Charest.