Il n'y a pas si longtemps de cela, je faisais l'éloge de la vie de piéton à Sherbrooke dans cette chronique. Au risque de vous décevoir (et de perdre toute crédibilité), je dois avouer que j'ai mis mes bonnes habitudes de marcheur au rencart le temps d'une journée. On m'a offert une opportunité et j'ai cédé à la tentation (je suis parfois un gars facile…). Tel un junkie, j'ai goûté au vice et maintenant, j'en veux davantage. Plus précisément, la (très vilaine) compagnie Yamaha m'a prêté une mobylette de marque Vino (objet du démon à l'allure vintage) pour 24 heures et j'ai aimé ça…
Ce fut une journée bien remplie. Je suis allé montrer mon nouveau bolide à tous les copains aux quatre coins de la ville. Je me suis intentionnellement perdu dans le labyrinthe du campus de l'Université de Sherbrooke pour ensuite retrouver mon chemin jusqu'à la sortie. J'ai grimpé tous les niveaux des deux «monstres» du centre-ville (je parle ici des affreux stationnements à étages) pour ensuite redescendre jusqu'en bas. J'ai visité des quartiers que je ne connaissais pas et découvert de splendides parcs municipaux (je ne vous dis pas où ils se trouvent car je les garde pour moi). J'ai monté la côte King à la vitesse maximale (environ 35 km/h) et je me sentais le roi du monde (lorsque je descendais la même côte à une vitesse plutôt minimale, je me sentais un peu moins téméraire, mais bon…). Que d'aventures pour 5 ou 6 $ d'essence…
Pour être honnête, j'ai plus qu'aimé ça. Je compte bien me procurer une mobylette dans un avenir proche. Je devrais peut-être prioriser le vélo, mais je capitule face aux côtes sherbrookoises. C'est donc le début d'une dépendance… mais celle-ci n'est pas bien vilaine. Au contraire.
J'ai cet ami qui habite en périphérie de Sherbrooke. Lui et sa copine se partagent une voiture et un joli scooter. Sur le plan écologique et économique, c'est assurément mieux que deux automobiles. Tout le monde est heureux avec la combine… même leur fiston, qui voit le bolide comme un gros jouet. L'hiver, c'est l'autobus, la marche ou une coordination des horaires pour que toute la famille soit à temps au boulot… et à la garderie. Et ça fonctionne.
Nous serons plusieurs Sherbrookois à repenser notre mode de transport cette année. Dès le printemps prochain, je crois qu'il y aura de plus en plus de scooters dans nos rues. Un concessionnaire me disait que la mobylette est devenue un item familial: les adolescents l'utilisent tout comme papa et maman. Le prix de l'essence monte et les mours changent à leur tour.
Je ne pensais jamais dire cela, mais mon étiquette, c'est ma mobylette.
Solstice d'été
La semaine prochaine, c'est le «solstice d'été» pour le Voir Estrie. C'est comme ça que je nomme cette période au cours de la saison chaude durant laquelle il n'y a pas de publication. Le prochain numéro sera distribué le 7 août. D'ici là, soyez sages.
Bonjour Matthieu
Lorsque je suis mis devant une affirmation où se côtoient environnement et économie, j’ai l’habitude de creuser un peu pour voir si je dois l’accepter comme un fait indiscutable ou si j’accepte d’être perçu comme un « casseu » de party. La plupart du temps je choisi la deuxième option.
Vous mentionnez dans votre article que « Sur le plan écologique et économique, c’est (un scouteur et une automobile) ASSURÉMENT mieux que deux automobiles. » Pour ce qui est de l’économie, je pense qu’il serait difficile de vous contredire, par contre sur le plan écologique c’est pas si clair que ça. Le problème avec les scouteurs est que la seule information « environnementale » qu’on a porte sur leur consommation d’essence, environ 2 litres au 100km (pour la Yamaha Vino que vous avez essayée). Bon, tout ce que ça dit c’est que comparé à une Toyota Yaris, votre scouteur consomme trois fois moins par 100km (c’est pas beaucoup comparé à un véhicule qui est 17 fois plus lourd!) mais est-ce que votre scouteur a un système antipollution? Si oui, est-il aussi performant que celui d’une voiture? Aussi il y a les scouteurs qui utilisent encore des moteurs « deux-temps ». Ce type de motorisation est plus nerveux qu’un « quatre-temps » mais aussi moins efficace à bruler complètement l’essence, il en résulte plus de contaminants rejetés dans l’air. Je pourrais continuer comme ça longtemps mais je crois que vous avez compris l’idée. Je vous laisse continuer les recherches!
Je ne dit pas que les scouteurs ne sont pas une bonne option, je dis seulement qu’il ne sont si écolo que l’air du temps veut nous le laisser croire. « Évidence » n’est pas synonyme de « réalité ».