À l'échelle provinciale, il est important que les médias s'intéressent au milieu des arts et spectacles du Québec. Une chance qu'un grand nombre de journalistes culturels québécois veillent au grain pour ne pas offrir que du showbizz américain ou des nouvelles concernant les mégastars de ce monde. Toutefois, la tâche n'a rien d'un travail humanitaire, car les Québécois veulent entendre parler de «leurs artistes»; ils en sont fiers et avec raison. Couvrir la culture québécoise est devenu naturel, voire facile.
Si on applique la même logique, il faudrait que les journalistes culturels des Cantons-de-l'Est s'intéressent non seulement aux artistes professionnels de la province, mais également à ceux de la région. Je suis d'avis que plusieurs médias mettent l'épaule à la roue pour que la culture en Estrie puisse rayonner, mais la situation n'est pas nécessairement idéale. Des créateurs de talent résident en notre région, et il est parfois difficile pour eux d'avoir accès aux différentes tribunes pour parler de leur art. Cette visibilité médiatique est essentielle afin qu'ils puissent rejoindre un public. J'ai donc un grand respect pour les journalistes qui se démènent afin de mettre en valeur les artistes d'ici.
Au revoir Geneviève
Cela m'amène à vous parler de Geneviève Côté qui est chroniqueuse culturelle pour TQS Estrie et ce, depuis quelques années. Ce vendredi 29 août, vers l'heure du souper, on pourra visionner sa toute dernière intervention lors du bulletin de nouvelles de cette antenne qui, comme on le sait, subit quelques chamboulements par les temps qui courent. De courtes capsules d'information régionale prendront le relais dès la fin septembre (merci CRTC!), mais le culturel ne sera pas de la partie.
C'est dommage que TQS Estrie délaisse les arts et spectacles, mais la perte est encore plus grande du fait que Geneviève Côté faisait foutrement bien son boulot. Bien sûr, elle interviewait les «vedettes» de passage en Estrie, mais elle accordait également une grande place aux artistes du coin, qu'ils soient professionnels ou émergents. Le milieu culturel perd donc une alliée de taille.
En discutant avec Geneviève, je fus étonné d'apprendre à quel point elle avait carte blanche quant au choix de ses chroniques. Chaque jour, c'était les meilleurs sujets qui l'emportaient. Elle m'a confié que la station démontrait parfois peu d'intérêt pour certains artistes, mais on la laissait faire. Voilà qui est tout à l'honneur de TQS Estrie et qui souligne à quel point la personne devant la caméra (ou le micro ou le crayon) peut faire une différence, peu importe le média.
Soyez rassurés: l'après-TQS ne s'annonce pas tristounet du tout pour Geneviève, car elle occupe déjà un nouvel emploi en rédaction publicitaire pour une maison de production, mais on lui souhaite un retour devant la caméra, parce qu'elle y semblait à sa place.
Quant à TQS Estrie, j'ai bien hâte de voir ce que l'avenir (ou plutôt Remstar) lui réserve. Mon souhait est que la station redonne une tribune à la culture d'ici.