P'tite salle, grand bonheur
L’écho des Cantons

P’tite salle, grand bonheur

Êtes-vous du type à ne fréquenter qu'une seule salle de spectacle? J'espère que non, car l'infidélité est de mise pour agrémenter sa vie culturelle. Pour ma part, je prends mon pied à voir des shows, qu'ils soient au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke (la Cadillac des salles en Estrie) ou dans un appartement crade transformé le temps d'une soirée en petit club privé. Il y a des spectacles qui sont parfaits pour le Vieux Clocher et d'autres pour le Théâtre Centennial ou le Téléphone Rouge. Parfois, c'est la combinaison d'un artiste et d'une salle qui est intéressante et qui fait qu'une sortie s'impose.

Avec le P'tit Bonheur de Saint-Camille, la combinaison a de bonnes chances d'être gagnante et ce, peu importe les gens sur la scène (à quelques exceptions près). Entre les quatre murs de ce magasin général transformé en une charmante petite salle de 110 places qui se spécialise dans la musique du monde et les auteurs-compositeurs-interprètes, l'ambiance est légendaire. Renée Wilsey, directrice du P'tit Bonheur, nous le confirme: «Les gens viennent voir des spectacles ici pour le cachet, l'atmosphère…» Ce n'est pas pour rien que le public du P'tit Bonheur ne se compose pas uniquement de gens du coin; il y a plusieurs spectateurs des villes avoisinantes. «C'est parfois difficile d'attirer le monde en salle. Il y a beaucoup d'offre. De plus, avec les nouvelles technologies, on peut avoir tendance à rester dans son salon. Il faut donc donner le goût de découvrir des artistes, de venir à leur rencontre.» Voilà la spécialité de l'équipe du P'tit Bonheur de Saint-Camille.

 

20 ans de culture au village

Saint-Camille est un village modèle et moderne qui a pris les choses en mains pour contrer l'exode des jeunes vers les villes. Le Monde diplomatique a même écrit un papier en 2006 sur le dynamisme de cette communauté de 459 habitants (difficile de faire plus précis que ça). Depuis quelques années, plusieurs jeunes familles s'installent à Saint-Camille, et la présence d'un lieu de culture au village est un puissant incitatif.

Cette année, la salle de spectacle célèbre ses 20 ans. Les festivités ont d'ailleurs débuté le 8 août, jour du décès de Félix Leclerc (les plus futés ont sûrement déjà fait le lien entre ce grand de la chanson québécoise et le nom de la salle en question). Considéré par plusieurs comme le cour de Saint-Camille, le P'tit Bonheur a vu le jour en 1988 grâce à la vision de cinq rêveurs. Leur rêve est devenu réalité grâce à beaucoup d'efforts et à de salutaires subventions. Une chance qu'Harper n'était pas dans le décor à l'époque…

Au cours de l'automne, le P'tit Bonheur est généreux à son tour, car tous les billets de spectacle sont à 20 $ (avant taxes) afin de souligner le 20e anniversaire. La programmation débute le 19 septembre avec le spectacle solo de Vincent Vallières. Tous les détails au www.ptitbonheur.org.

De plus, vous pouvez profiter d'une visite au village pour boire la nouvelle bière des Brasseurs du hameau, L'Utopie, qui souligne les 20 ans de culture et d'enracinement du P'tit Bonheur de Saint-Camille. Houblon et culture font si bon ménage.