Faut-il oser l’Est?
Sherbrooke est une ville qui a perdu le Sud. Il y a le Nord avec ses quartiers huppés et ses centres d'achats, l'Ouest avec son mont Bellevue et son campus, ainsi que l'Est avec son cégep et ses nombreux hôpitaux. Personne n'a pensé à conserver une petite place pour le Sud, comme si trois points cardinaux étaient bien suffisants dans une ville comme la nôtre. Si Sherbrooke était le pays d'Oz, je dirais que c'est sûrement un mauvais coup des sorcières de l'Est et de l'Ouest… Hé hé!
C'est sur la tronche de la méchante sorcière de l'Est que la maison de Dorothy a atterri dans Le Magicien d'Oz. Oui, je connais mes classiques! Si je poursuis mon audacieux – et ô combien douteux – parallèle avec Sherbrooke, c'est une démarche de revitalisation qui s'abat sur l'est de la ville, ou plus précisément, dans la rue King Est. Depuis 2006, notre cité subventionne un projet visant à revamper la principale artère commerciale du quartier. Ça va de l'animation à la promotion en passant par le développement économique et l'amélioration physique.
Le slogan de cette campagne me fait bien rigoler: Osez l'Est! Faut-il vraiment être audacieux pour aller dans l'Est? Bien sûr que non. Ils sont nombreux à habiter ces quartiers, qui ont plusieurs attraits. On peut comprendre que l'idée de ce slogan est d'inviter les gens à se rendre dans l'Est pour faire leurs emplettes.
Un ami du monde des affaires m'expliquait récemment qu'une certaine dichotomie règne dans l'Est. Un grand pourcentage de la population sherbrookoise y habite, mais l'offre commerciale y est plus faible qu'ailleurs. Ainsi, les résidents de ces quartiers ont pris l'habitude de traverser la rivière Saint-François pour faire une grande partie de leurs achats. Voilà qui n'est pas très gagnant d'un point de vue environnemental…
Tout cela est voué à changer, car depuis quelque temps, l'Est prend des allures de Klondike pour les investisseurs. Le Nord et l'Ouest sont tellement saturés avec tous ces centres commerciaux et ces quartiers résidentiels qui poussent comme des champignons que les occasions d'affaires se trouvent dans l'Est. Ainsi, l'offre commerciale y sera de plus en plus grande.
Alors? Faut-il oser l'Est? Oui, plus que jamais.
La ruée culturelle vers l'Est
Les 22 et 23 novembre, il y aura une autre raison d'oser l'Est car Arts Fleurimont tient la 14e édition de son événement annuel, sous le thème du grand dérangement. Il s'agit d'un gros happening culturel et multidisciplinaire. On a droit à des expositions, à des lectures de textes, à des spectacles de chansons, à des performances en arts de la scène… La programmation ne propose pas de grands noms qui font courir les foules, mais de toute façon, ce n'est pas la raison d'être de ce regroupement.
Allez! Mettez vos petits souliers rouges, claquez des talons et suivez la route de briques jaunes jusqu'au centre Julien-Ducharme (1671, chemin Duplessis) de l'arrondissement Fleurimont. L'entrée est gratuite. Pour tous les détails, visitez le http://www.artsfleurimont.com/.