Cette semaine, j'ai visité les bas-fonds de Sherbrooke… et j'ai aimé ça! Plus underground que ça, tu meurs (quoique six pieds sous terre, ce n'est pas si creux que ça). En fait, il s'agit d'un endroit situé en plein cour du centre-ville qui se compare à la caverne d'Ali Baba tellement l'allure extérieure ne laisse aucunement présager des trésors qui se trouvent à l'intérieur. De plus, il faut savoir comment y pénétrer. Pour y arriver, pas de mot de passe ou de cerbère de la porte à courtiser, mais un escalier à descendre au 50, rue Wellington Nord.
Ouais, je suis allé faire un tour à l'ouverture de Boquébière. Tous les jours de la semaine, je passe devant un trou béant qui cache le seul «local sous-terrain» du centre-ville, aujourd'hui occupé par cette nouvelle microbrasserie où l'on peut boire et casser la croûte. J'étais donc curieux de voir ce que les propriétaires de cette coopérative en avaient fait… tout en buvant un pot ou deux.
Menu d'audace
C'était audacieux d'installer un commerce à cet endroit, mais je crois que ça en valait le coup. Le local est grand en plus d'être fonctionnel. Les planchers de béton donnent un look industriel, soutenu par l'éclairage et les couleurs du décor. Le bois du bar et des tables conçus par un ébéniste du coin amène quelque chose d'organique à l'ensemble. En guise de façade, une porte de garage vitrée qui sera des plus utiles lors de la saison chaude. Sur les murs, des boîtes de lumière de l'artiste sherbrookoise Isabelle Gilbert sont joliment mises en valeur (voilà qui ravit l'amateur d'art que je suis).
En consultant le menu, on comprend rapidement que Boquébière cherche à mettre en valeur les produits de la région afin de s'y enraciner. C'est le terroir dans toute sa splendeur, sans la connotation «cabane à sucre». La charcuterie, le pain, le fromage, la tisane… tout provient des Cantons-de-l'Est. Plusieurs commerçants du centre-ville ont également été mis à contribution, comme La Brioche Pralinée et Choco-là. Même les t-shirts des employés de Boquébière viennent de glori.us, la boutique voisine. C'est beau à voir toute cette entraide. Je suis d'avis que le salut du centre-ville de Sherbrooke passe par cette complicité entre commerçants.
Bières locales
Et la bière dans tout cela? Eh bien, elle est foutrement bonne! La blonde se boit à gros goulots et la noire a tout un caractère avec son goût fumé (il y en a d'autres, mais je voulais me rendre chez moi sain et sauf). Les recettes du brasseur Michaël Parent ne dérogent pas de l'idée de départ: le plus d'ingrédients possible proviennent de la région. Ainsi, on n'utilise pas de sucre dans les bières de Boquébière, mais du sirop d'érable ou du miel, car on en produit dans les Cantons-de-l'Est. Voilà qui est noble!
Les propriétaires de cette coopérative jouent sur un terrain différent de celui des autres microbrasseries du centre-ville (Le Siboire et La Mare au Diable), car ils ont un permis de brassage industriel qui leur permettra d'embouteiller et de distribuer leur doux breuvage.
Ainsi, même si je pourrai avoir des bières de Boquébière dans mon frigo, je crois bien que j'irai souvent faire un tour dans les bas-fonds de Sherbrooke… Il a un je-ne-sais-quoi du feu bar Les Graffitis, ce local. Longue vie à Boquébière.
Un je ne sais quoi des Graffitis? Vous m’intriguez…Des files d’attente le vendredi? DJ Pat Davis? DJ Michel Alario? Dany le serveur sympa ? Souvenirs, souvenirs…