Une des personnes que je préfère dans le milieu culturel en Estrie est Louise Shooner, la directrice administrative du Petit Théâtre de Sherbrooke. Je la trouve hyper sympathique. La semaine dernière, elle m'a téléphoné pour me dire que je devais ABSOLUMENT voir un documentaire intitulé Théâtres dans la ville, un moyen métrage réalisé par Michel G. Côté. Son enthousiasme délirant a réussi à me convaincre. Ne pouvant pas me rendre à la soirée de première (j'vous jure que j'avais une super bonne raison), j'ai pu mettre la main sur le DVD. J'ai visionné ça chez moi pour me rendre compte que Louise disait vrai: il s'agit d'un important document non seulement pour le théâtre, mais pour tout le domaine des arts en région.
Théâtres dans la ville s'intéresse à l'histoire de trois compagnies de théâtre sherbrookoises: le Théâtre du Sang Neuf, le Théâtre Entre Chien et Loup, ainsi qu'une troisième née de la fusion des deux premières, le Petit Théâtre de Sherbrooke. Le Théâtre de l'Atelier et son «grand manitou» Pierre Gobeil sont aussi évoqués, mais très brièvement seulement. Le film comprend quelques images et vidéos d'archives, mais il est principalement monté à partir de témoignages de ceux qui ont fait (ou font toujours) partie de ces compagnies: Myriam Grondin, Michel Bernier, Marc Thibault, André Poulain, Georges Comtois, Normand Labelle, Yves Masson, Gaston Leroux, Pierre Rousseau, Michel Garneau, Martine Dostie et Isabelle Cauchy.
Qu'est-ce qu'on y apprend? Plusieurs choses nous permettant de mieux analyser la situation actuelle du théâtre en Estrie. Chaque compagnie raconte ses débuts, son contexte, son évolution, ses difficultés de gestion et de diffusion… On comprend entre autres pourquoi ces artistes ont fait beaucoup de théâtre destiné au jeune public ou aux adolescents, pour ensuite s'y consacrer entièrement.
Il est intéressant de constater qu'envers et contre tous, ces gens de théâtre avaient l'ambition de rester en région et de vivre de leur métier. Dans les années 70 et 80, il s'agissait davantage d'un objectif que d'une réalité; les budgets pour la culture à l'époque, c'était des peanuts! Grâce à leurs revendications, ces compagnies ont aidé à ouvrir la voie pour que l'art puisse exister à l'extérieur des grands centres. Ils ont même précédé les politiques en voulant d'un théâtre présent dans la communauté.
Tout au long du documentaire, les intervenants mentionnent plusieurs lieux de théâtre qui n'existent plus (la «petite salle» de l'Université de Sherbrooke, le Théâtre du parc Jacques-Cartier, le Théâtre du Thé des Bois et la salle du Petit Théâtre). Le nouvel endroit consacré à la création, le Centre des arts de la scène Jean-Besré, est également évoqué, tout comme une salle de spectacle consacrée à la création qui fait terriblement défaut à Sherbrooke. Théâtres dans la ville permet justement de saisir toute l'importance d'un tel lieu. Soyons confiants, car cette salle fait partie du plan directeur de la Ville.
Campagne de financement du Petit Théâtre
L'histoire se poursuit pour le Petit Théâtre de Sherbrooke, et pour y arriver, ça prend des sous. C'est ce dimanche 8 février que culminera sa campagne de financement 2009, dont le thème est «Le théâtre au cour de la vie des enfants». Un déjeuner-bénéfice aura lieu à 9h30 au Théâtre Granada, et les convives pourront également assister au conte musical Pas de problèmes! Pour plus de détails, allez sur son site: http://www.petittheatre.qc.ca/.