L’ami Horace va bien
Mauvais feeling. Je m'inquiétais. L'ami Horace me semblait bien peu loquace ces derniers temps alors qu'habituellement, il n'a pas la langue dans sa poche. Aucune activité (ou presque) ne ponctuait le cours de ses jours de troubadour. Pourtant, il n'y a pas si longtemps de cela, je devais me lever de bonne heure pour le suivre tellement il avait de choses à proposer. Grâce à lui, j'ai fait bon nombre de découvertes qui me sont chères. De plus, je garde d'excellents souvenirs des soirées animées qui se déroulaient chez lui. Alors, l'ami? Que se passe-t-il?
Voilà la grande question que j'ai posée à Gilles Prince, président du Regroupement des artistes des Cantons-de-l'Est (RACE) et directeur par intérim de la Galerie Horace du centre-ville de Sherbrooke (74, rue Albert). Il était heureux de pouvoir me rassurer, car il ne faut pas se fier aux apparences ou aux ouï-dire: Horace va bien… très bien même! Depuis deux ans, ce centre d'artistes autogéré en art actuel a su améliorer sa situation par une gestion de plus en plus performante et une programmation de grande qualité. Cela lui a permis d'obtenir un meilleur classement à la suite du jugement de ses pairs et, par le fait même, un plus grand financement.
Alors pourquoi ce local vide comme un frigo neuf et cette pause dans la programmation? C'est que le Regroupement est en pleine restructuration. L'art actuel est en constante évolution et la galerie doit également se remettre en question de temps à autre. En 35 ans d'existence, ce n'est pas la première fois, et espérons que ce ne sera pas la dernière. Tout en cherchant à préciser sa vision, la Galerie Horace désire établir sa spécificité. Est-ce une structure dédiée à la production, à la formation, à la diffusion, ou un peu tout ça à la fois? La mise en place d'un lieu de résidence pour les artistes est également envisagée. Chose certaine, le seul centre d'artistes autogéré des Cantons-de-l'Est continuera de promouvoir la recherche en art actuel tout en étant un levier économique pour la région.
C'est à l'automne 2009 que le retour à la normale est prévu pour la Galerie Horace; l'événement en arts médiatiques Espace immédiat devrait ouvrir le bal au mois de septembre. D'ici là, seulement quelques formations et ateliers sont au programme.
Alors? Suis-je rassuré sur l'état de santé de l'ami Horace? Oui, je le suis. Je trouve même qu'il a fière allure.
Mon top 3 chez Horace
Je n'ai pas visité toutes les expositions à la Galerie Horace, mais parmi les récentes, voici celles qui m'ont le plus marqué:
1- Sous influences de Massimo Guerrera, Corine Lemieux et Sylvie Cotton. Trois artistes zen et d'une gentillesse extrême expérimentent le dessin selon différents procédés et invitent les curieux dans leurs expérimentations… et leurs séances de méditation.
2- Fragments d'atelier de Marc Garneau. Un sculpteur inspiré et inspirant transforme la galerie en un atelier dans lequel il règne un magnifique chaos créatif.
3- Ordiculture de Yann Farley. Deux robots en guise d'ouvres d'art qui répondent à nos caresses par de drôles de mouvements et de petits bruits. Robot love!