Pas de surprise. La programmation 2009 de la Fête du lac des Nations, le plus gros événement estival en Estrie, ne sort pas des sentiers battus. On ne s'en surprend guère, mais on ne s'en plaint pas pour autant. Au fil des ans, la formule a prouvé qu'elle était gagnante: des feux d'artifice + des artistes fédérateurs = un événement populaire et familial. C'est le mandat des organisateurs et c'est très bien comme ça. Que les détracteurs se le tiennent pour dit: il y aura foule encore cet été du 14 au 19 juillet au parc Jacques-Cartier.
Le gros bonbon, c'est bien sûr la version des années 2000 des Beach Boys (mais ça, on le savait depuis un certain temps), avec Mike Love, un des membres originaux, aux commandes (il faudra inviter Brian Wilson, considéré par plusieurs comme l'âme des Beach Boys et qui mène aujourd'hui une carrière en solo, lors d'une prochaine édition de la Fête du lac). À mon avis, c'est un meilleur coup que Creedence Clearwater Revisited (CCR pour les intimes), qui est venu à deux reprises à Sherbrooke au cours des dernières années et qui a fait fureur chaque fois. Il y a tellement de nouveaux groupes qui se revendiquent comme de dignes héritiers des Beach Boys qu'il sera intéressant de replonger dans les harmonies vocales et les airs ensoleillés de cette formation mythique. Le jeudi 16 juillet à 22h30, le beau temps est assuré. Réservez votre place assez tôt, car ça jouera gentiment du coude au-devant de la scène.
Soirées thématiques
En s'intéressant aux autres artistes qui se retrouveront sur la grande scène, on peut dégager certains thèmes. Le mardi 14, ça groovera solidement avec Ariane Moffatt (20h) et les Sherbrookois de Misteur Valaire (22h30). Le mercredi est sous le signe de la nostalgie avec le manouche à la sauce eighties des Lost Fingers (20h) et les jolies guitares de Patrick Norman (22h30) – on comprend ce choix, car le country en Estrie, je vous jure que ça marche fort. Le vendredi sera néo-trad avec le «violoniste jovialiste» Alain-François (20h) et les toujours sympathiques Mes Aïeux (22h30). Petit retour à l'adolescence pour le samedi 18, avec l'ex-Moist David Usher (20h) et celle qui s'est récemment tapé le Centre Bell, Marie-Mai (22h30). Quant au dimanche, c'est devenu une tradition, un vieux de la vieille investira la scène et cette fois, ce sera Robert Charlebois (22h30); les gars de Zébulon assureront la première partie (20h).
Les petites scènes proposent également quelques incontournables. Pour ma part, je veux voir Malajube le samedi à 18h sur la scène Loto-Québec. Ce sera intéressant de voir jouer le groupe alors qu'il fera encore clair!
Rampe de lancement
Cette année, on constate une tout particulièrement grande présence de groupes de Sherbrooke. En plus de Misteur Valaire, les excellents Jake and the Leprechauns seront le mardi 14 juillet à 18h sur la scène Loto-Québec (à découvrir absolument si ce n'est pas déjà fait), Caracol (sans Doba) y sera le dimanche 19 juillet à la même heure et le programme double Gaële & Jipé Dalpé vous est proposé le mercredi à 20h et 22h30 à la scène SAQ. La Fête du lac des Nations comme rampe de lancement pour les artistes sherbrookois qui se distinguent? J'approuve.
Le seul élément qui me chicote, c'est cette place accordée aux groupes de musiques du monde sur la petite scène SAQ: Elleda représentera la Grèce le mardi, Zékuhl jouera des airs africains le jeudi, le flamenco de Jorge Martinez retentira le vendredi et Reggae Broadcast Squad proposera le samedi son… reggae. Je n'ai rien contre ces artistes, au contraire. Ce qui me dérange, c'est qu'un autre important événement estival sherbrookois, le Festival des traditions du monde, se consacre aux musiques du monde. Il y a donc redite; les deux festivals se pilent sur les pieds. Ainsi, la Fête du lac pourrait explorer d'autres avenues musicales avec ses scènes parallèles. Croyez-moi, ce ne sont pas les options qui manquent.
Pour tous les détails, allez jeter un oil au http://www.fetedulacdesnations.com/2009/.