Cette semaine, je suis revenu perplexe de la très protocolaire conférence de presse de la Course Estrie, cette compétition estivale et amicale de courts métrages sur les différentes MRC de la région, dans laquelle s'affrontent sept «jeunes» cinéastes (j'opte pour les guillemets, car l'un des participants a mon âge vénérable).
C'est un événement merveilleux (ce n'est d'ailleurs pas la première fois que je vous en parle dans ce journal), mais il y a quelque chose qui me chicote. On dirait que chaque fois que j'ai l'occasion de disserter sur des films made in Cantons-de-l'Est, j'en reviens à vous entretenir sur la Course Estrie. J'exagère un peu, mais à peine…
Le 7e art des Cantons
Au-delà des salles de cinéma qui présentent une myriade de films, le 7e art en Estrie, ça se résume à quoi? Bon… il y a Kino Sherbrooke, qu'on oublie parfois, mais qui continue d'être un lieu d'expérimentation fantastique pour les vidéastes en herbe du coin. D'ailleurs, ce soir à 19h30, il y a une soirée consacrée aux Bouts d'eux (http://www.lesboutsdeux.com/), cette petite bande de réalisateurs, comédiens et scénaristes qui conçoit de sympathiques clips humoristiques pour son site Internet, et que je vous présentais dans cette chronique en mars dernier.
Il y a aussi Anh Minh Truong et toute la clique de Cri/art, qui sont en train de changer la donne en région. Anh Minh fait non seulement de très bons films, mais il réussit à les diffuser, et ça attire les foules. Précédé par deux de ses courts métrages, son film Entre nous et nulle part fut présenté durant quatre semaines à la Maison du cinéma (en plus d'avoir été le moment fort de la dernière Longue Nuit du court). Il s'agit d'un véritable exploit pour une réalisation locale. Le Voir Estrie a accordé trois étoiles et demie au film; La Tribune fut plus chiche avec deux et demie.
Certains excellents documentaires se font aussi en Estrie. Je pense entre autres à Nos lacs sous la surface de Pierre Brochu, qui est désormais disponible en DVD. Ce film fut également présenté à la Maison du cinéma. Les autres documentaires trouvent parfois une niche dans la toujours pertinente série Regards du Centre culturel de l'Université de Sherbrooke.
En somme, quand on fouille, on peut constater que ça grouille un peu côté cinoche dans les Cantons-de-l'Est. Mais comme on dit dans le monde du hockey, il y a loin de la coupe aux lièvres.
Course Estrie 2009
Revenons-en à la Course Estrie. D'un côté, je me désole que d'année en année, l'événement cinématographique ayant le plus d'envergure en Estrie soit une compétition de cinéastes amateurs, mais de l'autre, je me fais un devoir de lui offrir la plus belle des visibilités, car la Course Estrie cherche justement à dynamiser le milieu. Voilà une contradiction avec laquelle je peux vivre.
Je vous invite donc à vous intéresser aux participants de l'édition 2009 de la Course Estrie, desquels j'ai pu voir le portrait au cours de la conférence de presse: William Blanchet, Fannie Fortin, Olivier Gagné, Mathieu Gagnon (l'homme à battre cette année), Luc Gervais, Marc Lepage (le plus sympathique du lot) et Dominique Loubier (son portrait fut le plus raffiné).
Les candidats de l'an dernier avaient l'air d'enfants d'école comparativement à ceux-ci. La maturité est donc de la partie et l'accent sera mis sur la préparation et l'encadrement de ces sept participants. C'est le 1er octobre, au Théâtre Granada, qu'on pourra voir leurs films, et on peut s'attendre à une soirée de meilleur calibre qu'en 2008.
D'ici là, soyez à l'affût des signes de vie du cinéma d'ici.