Michael Jackson, le 3D et moi
Cette semaine, je veux vous entretenir de la nouvelle technologie 3D qui prend d'assaut certaines salles sombres de nos cinémas en Estrie, mais avant… un petit aparté de circonstance qui, je vous le jure, servira mon propos.
Michael RIP
La semaine dernière, c'est ma bienveillante mère qui m'a téléphoné pour m'informer de la mort de Michael Jackson. Elle n'a pas l'habitude d'agir de la sorte, mais au sein de ma famille, je suis considéré comme «l'ultime fan de Michael» pour avoir traumatisé les miens par de nombreux lip sync, de Billy Jean à Beat It, effectués au cours de ma tendre jeunesse sherbrookoise. Ma plus célèbre performance fut sans aucun doute celle que j'ai bien voulu faire devant tous les Petit pour agrémenter un party de Noël qui manquait désespérément d'action. Une chance que YouTube n'existait pas à l'époque…
Au-delà des séances d'écoute de mon disque vinyle de Thriller, que j'ai usé à la corde (je l'ai réécouté cette semaine et il saute sans bon sens), mon meilleur souvenir de Michael Jackson est un film 3D (vous me voyez venir…) qui était projeté à Walt Disney et que j'ai pu voir lorsque j'étais gamin. Ça s'appelait Captain EO. C'était un court métrage de science-fiction. Michael y courtisait une espèce de princesse intergalactique en chantant et en dansant (d'où la science-fiction). George Lucas avait produit ce film et c'est Francis Ford Coppola qui l'avait dirigé (rien de moins).
Ainsi, Michael était non seulement avant-gardiste en musique pop, mais il a également eu du flair (sans l'aide de son nez de surcroît) quant au futur du septième art, car le 3D est le nouveau cheval de bataille de l'industrie du cinéma afin d'attirer les foules dans les salles. Le roi est mort, vive le roi.
Le numérique, notre ami
Depuis la semaine dernière, la Maison du cinéma présente des films en 3D; le cinéma Galaxy Sherbrooke le fait depuis quelques mois. Ainsi, les Estriens pourront voir l'arrivage annoncé de mégaproductions conçues en fonction de cette fameuse troisième dimension.
Pour l'instant, le 3D demeure la chasse gardée d'Hollywood, mais la technologie numérique (qui peut également projeter du 2D) saura rapidement satisfaire les cinéphiles. Le passage de la grosse bobine de 35 mm au fichier numérique réduit les coûts et permet une meilleure circulation des films. Ainsi, la Maison du cinéma ne devra plus attendre qu'un film ait fait son temps à Montréal pour ensuite pouvoir le projeter à Sherbrooke (je pense entre autres à Milk de Gus Van Sant et à Adoration d'Atom Egoyan). En somme, on ne passera plus en deuxième ou en troisième.
La programmation de cinéma d'auteur sera donc bonifiée, mais il sera également plus facile de présenter des productions indépendantes, qu'elles soient provinciales ou locales. Des petits miracles comme Entre nous et nulle part du Sherbrookois Anh Minh Truong, qui a tenu l'affiche quatre semaines à la Maison du cinéma, ça risque de se reproduire.
Il y a d'autres avantages reliés à cette nouvelle technologie (qualité de l'image et du son, adaptation spontanée de la programmation, présentation d'événements sportifs ou culturels en direct…). Soyez donc à l'affût des programmations des cinémas de Sherbrooke.
Oui, le numérique est notre ami… un peu comme Bubble le chimpanzé l'était pour le roi de la pop.