Le p’tit portefeuille de Saint-Camille
Je ne sais pas ce qu'il y a dans l'eau du petit village de Saint-Camille en Estrie, mais j'en prendrais bien une cruche pleine. L'effervescence culturelle y est à son comble, surtout grâce à la présence du P'tit Bonheur, lieu de rencontre et d'expression qui comprend une intimiste salle de spectacle, une galerie d'art, une cuisine communautaire (où on fait de bonnes pizzas qui n'ont rien à voir avec celles de McCain) et quelques locaux. En fait, si vous êtes un amant des arts, vous connaissez sûrement déjà la place. Même le très sérieux Monde diplomatique l'avait découverte en 2007 et désignée comme le «foyer de développement de Saint-Camille». C'est un incontournable pour cette communauté, voire pour la région, car il fait bon se rendre jusqu'à Saint-Camille pour assister à un concert à échelle humaine.
Incontournable peut-être, mais pas éternel. Ce genre d'endroit, il faut en prendre soin, le conserver dans un écrin, car ce n'est jamais acquis. Au-delà d'un sens aiguisé pour l'art, une saine gestion est essentielle pour assurer la pérennité de ce lieu – un ancien magasin général – qui a vu le jour en 1985. Or, après une petite période d'essoufflement et d'insécurité (attribuable à quelques inévitables dettes accumulées au fil des ans), une belle nouvelle nous était annoncée mardi dernier lors d'une conférence de presse qui se déroulait à Saint-Camille. À la suite d'un partenariat, Le P'tit Bonheur vient de consolider ses assises financières. En somme, on a raccommodé les trous du p'tit portefeuille du P'tit Bonheur. Hourra pour le couturier (on lui fait la bascule)!
En fait, une association de gentils investisseurs, le Groupe du coin, est devenue propriétaire de l'immeuble. Par cette entente, Le P'tit Bonheur a réglé ses emprunts à long terme et bénéficie d'un fonds de roulement qui lui permet de reprendre ses activités. Sa mission reste la même; elle en est même facilitée par l'entente.
De plus, on peut croire que le meilleur reste à venir pour les gens de Saint-Camille, car une collecte de fonds s'organise avec l'aval de Placements Culture, un programme du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) qui cherche à favoriser l'implication du milieu privé dans la culture. Les retombées de ce chapeautage se feront sentir à court, moyen et long termes. Le comité de gestion a même affirmé lors du point de presse que d'autres projets de financement verraient le jour. Décidément!
Au Programme
Pas si p'tite que ça, la programmation du P'tit Bonheur! De grosses pointures des musiques du monde et des auteurs-compositeurs-interprètes de calibre s'y amènent. Cet automne, voici quelques spectacles à surveiller: Yann Perreau (9 et 10 octobre), Matthieu Lippé (23 octobre), Mauricio Montecinos (6 novembre) et Manou Gallo (20 novembre). Du côté de la galerie d'art Espace Hortense, voyez les photographies d'André Le Coz (du 13 septembre au 18 octobre), les ouvres de Claire Rochette (du 25 octobre au 29 novembre) et celles de Carmen Plamondon (dès le 13 décembre).
La programmation hivernale est également relevée: Caracol, Ariane Moffatt, Thomas Hellman, La Patère rose, Bia et Yves Desrosiers, Cour de pirate…. Plusieurs forfaits sont possibles; tous les détails sont disponibles sur le nouveau site Internet du P'tit Bonheur: www.ptitbonheur.org.