Quand l'artiste québécois en arts visuels le plus imposant (si on considère ceux qui sont encore de ce monde) parle, on l'écoute. Et quand il a une grande gueule comme Armand Vaillancourt, eh ben, on s'amuse. En entrevue, ça va dans toutes les directions (je sais de quoi je parle). Les questions? Il n'en a rien à foutre car il a de bonnes anecdotes à raconter. C'est lui qui mène le bal et c'est très bien comme ça.
Voici d'ailleurs quelques perles glanées lors d'une récente conférence de presse pour l'encan Zone Art dont il est le président d'honneur:
– «Hier, j'ai couché à Magog dans un petit hôtel juste à côté d'un McDonald's. C'est beau le McDonald's à côté du lac!» a-t-il lancé avec toute l'ironie du monde.
– En réponse à son jeune fils qui fait du vandalisme: «Tu t'es pas fait prendre? Pas de problème là!»
– Alors qu'il évoquait sa jeunesse: «C'était la pauvreté dure, mais joyeuse. On en a ramassé des bibittes à patates!»
– Pour décrire les politiciens: «Ils sont comme des cochons. Ils mangeraient n'importe quoi!»
– «À Montréal, on a juste des "fesse-tivals"!» disait-il, mécontent de la manière dont les gouvernements subventionnent la culture.
Malgré tous ces détours, M. Vaillancourt est le porte-parole idéal pour cet encan au profit de la cause du raccrochage social. Il est l'un de nos grands défenseurs de cette justice sociale qui fait trop souvent défaut, d'un idéal de société égalitaire. Son implication est à l'image de l'homme qu'il est, de son talent.
«C'est plein d'espoir», affirmait le président d'honneur à l'égard de cette collecte de fonds. Soixante-dix pour cent des profits de l'événement seront partagés entre trois organismes sherbrookois qui planchent sur cette problématique qui concerne la jeunesse: Le Tremplin 16-30, le programme Pré-retour et la maison des jeunes du Spot Jeunesse. Les autres 30 % seront partagés entre certains des artistes qui laisseront partir de leurs ouvres à petits prix. En tout, c'est 50 tableaux et sculptures qui sont en jeu et, croyez-moi, il y en a qui valent le détour (un joli catalogue en fait état)! Outre Armand Vaillancourt, plusieurs membres de Zone Art, un portail Internet pour les artistes en arts visuels des Cantons-de-l'Est (zone-art.ca), sont du nombre.
Au-delà de la cause, je trouve que cet encan est l'occasion idéale d'acquérir des ouvres d'artistes de la région pour les accrocher chez soi. Allez, arrachez votre poster de Marilyn Monroe, mettez votre laminé de James Dean aux vidanges et venez à cet encan au Théâtre Granada le jeudi 17 septembre dès 19h pour lever la main avec une petite pancarte numérotée.
Et si vous portez un costard, vous pourrez vous imaginer que vous allez jouer du coude avec un magnat du pétrole russe et le représentant d'un riche exportateur d'armes pour mettre la main sur l'ouvre que vous convoitez. Ce sera comme dans les vues.