La semaine dernière, je me suis rendu à l'hôtel de ville pour une remise de bourses à différents artistes méritants de Sherbrooke, mais avant de vous en jaser un peu, j'ouvre une parenthèse…
Vous et moi, on le sait: Sherbrooke est une ville culturelle épatante. L'offre est grande; le calendrier de ce journal en fait état. Chaque semaine, on a l'embarras du choix en ce qui a trait aux concerts, spectacles, vernissages, lancements, projections… De plus, les artistes d'ici sont actifs, présents. À titre d'exemple, c'est pratiquement toutes les compagnies résidentes du Centre des arts de la scène Jean-Besré qui proposeront une création au cours des prochaines semaines.
Pourtant, Sherbrooke et ses dirigeants ne se targuent pas d'être une ville culturelle. En tout cas, ils ne le scandent pas très fort. Si on se fie au site de la Ville de Sherbrooke (et aux petites banderoles sur les lampadaires), ici, c'est le savoir, le savoir-vivre et le savoir-faire… «plus que jamais»! Mais bon, ce n'est tout de même pas si mal…
D'une certaine façon, je peux comprendre. Peut-être qu'ils jugent qu'il est un peu trop tôt pour dire à qui veut bien l'entendre que Sherbrooke se distingue par son milieu des arts, car il y a encore beaucoup à faire, énormément à bâtir, pour vraiment se distinguer des autres villes du Québec. Reste à savoir s'il s'agit d'une volonté de nos élus.
«Plus que jamais… culturelle!» Pourquoi pas?
Fin de la parenthèse.
Les arts visuels se distinguent
Quand la Ville donne des sous aux artistes d'ici, elle travaille sa base, ses fondations, pour un rayonnement futur sur le plan culturel. Et si on se penche sur cette récente remise de bourses, l'avenir est tout particulièrement prometteur pour les arts visuels. Un très grand nombre de jolies sommes fut remis aux gens de cette discipline… car ce sont eux qui ont fait le plus de demandes de bourses. Plusieurs gens associés au centre d'art actuel Sporobole étaient là (Myriam Yates, Éric Desmarais…) pour recevoir une petite enveloppe, tout comme les artistes Joanna Chelkowska, Etienne Saint-Amant, Jacques Desruisseaux, Yves Harnois… Mais les autres disciplines n'ont pas nécessairement été délaissées. En musique, il y a, entre autres, Ariane Bisson-McLernon qui repart avec un gros chèque pour la réalisation du premier disque de son groupe Alice and the Intellects. En théâtre, je pense à Érika Tremblay-Roy, qui pourra financer un séjour d'observation dans un festival de théâtre jeunesse à l'étranger; son intention est d'éventuellement démarrer un événement du genre à Sherbrooke. En littérature, Patrick Nicol a été récompensé pour ce qu'a exigé l'écriture de son plus récent roman, Nous ne vieillirons pas. Je m'arrête là, mais sachez que la liste est longue.
Offerts par la Ville ainsi que de généreux mécènes, ces sous donnent vie à plusieurs projets plutôt emballants et donnent l'espoir que Sherbrooke se rapproche un peu plus du titre de ville culturelle qui lui ferait terriblement du bien. Vivement une nouvelle banderole!