Ma scène locale à moi (3e partie)
Tel Rob Gordon du roman High Fidelity de Nick Hornby (personnage interprété par John Cusack dans l'adaptation cinématographique de Stephen Frears), qui reclasse sa collection de vinyles de manière chronologique, je relate mes années sherbrookoises à partir des bands de la scène locale qui les ont jalonnées. Ça débutait dans les années 80, mais dans cette troisième et dernière partie (vous pouvez lire les deux premières sur ce blogue), on patauge allègrement dans les années 2000. Mettons nos swim aids et sautons dans la barbotteuse.
Sexyboy
Le nom de ce groupe me rebutait tout comme la pochette «rose bonbon acidulé» de son album Lolly Pop on Sunday School, mais en concert, j'ai compris: 1- toute l'ironie derrière cette démarche et 2- que la scène sherbrookoise était capable de grandes choses. La drive créatrice de Christophe Lamarche-Ledoux m'a impressionné et depuis, j'essaie de suivre l'évolution de ses nouveaux projets: Organ Mood (un mix de musique électronique et de projections très artsy) et The Man Machine (qu'on a pu voir dans une récente émission télé de Voir).
Tuxedo Grrrls
Je me fais un ami belge de passage à Sherbrooke pour quelque temps. Il fonde un groupe au son new wave et avec un groove rare. Lui et ses Tuxedo Grrrls donnent des shows mémorables avec, entre autres, We Are Wolves et Pony Up. Il repart. Je m'ennuie.
The Banjo Consorsium
Il y a quelques années, MySpace était la meilleure façon de découvrir les nouveaux bands locaux. Lorsque je suis tombé sur Seeyoumirka, j'avais de la difficulté à concevoir que cette formation était sherbrookoise. Il s'agissait d'un projet parallèle du leader de Banjo Consorsium, que j'ai découvert ensuite. Depuis, j'ai dû voir le groupe à une dizaine d'occasions et chaque fois que je veux faire aimer la scène locale à quelqu'un, je lui offre l'album A Turning One, un exemple de synthèse de folk et d'électronique.
Jake and the Leprechauns
J'ai déjà écrit que Jake and the Leprechauns était peut-être le meilleur groupe que Sherbrooke ait connu. L'affirmation est forte, mais chaque fois que j'entends son majestueux folk rock qui ne cesse d'évoluer à chaque prestation, je me dis que c'est un devoir de citoyen que de s'ouvrir à cette bande de musiciens chevronnés. J'attends leur troisième album (prévu pour cet hiver) avec l'impatience d'un gamin qui a trop bu d'egg nog le soir de Noël.
Les Bébés Requins
Je me suis toujours empêché de vous parler de ce groupe rock'n'roll yéyé franchouillard dans les pages du Voir Estrie, car j'en ai fait partie pendant près de deux ans. Un 45 tours et une session Bande à part constituent les principales traces de cette joyeuse époque. Ce fera bientôt un an que j'ai quitté le navire (ayant vécu tout ce que j'avais à vivre comme rock star, soit pas grand-chose) et une version 2.0 des Bébés Requins a vu le jour depuis. Je retire donc mon bâillon pour ne pas nuire à mes anciens complices. Musicalement, la nouvelle mouture surpasse l'ancienne. Voilà une autre preuve qu'on se remet aisément de mon départ (c'est ce que je répète à toutes mes ex).
Toute bonne chose a une fin
Ma petite histoire musicale se termine ici parce que toute bonne chose a une fin. Je sais. J'ai omis (ou oublié) plusieurs membres émérites de la scène locale des dernières années que j'ai écoutés et appréciés, mais mes plus récentes chroniques ne se voulaient pas nécessairement exhaustives. Je passe donc le flambeau. Libre à vous d'indiquer quelle est «votre scène locale à vous». Réorganisez votre discographie de vie comme bon vous chante.