L’écho des Cantons

Petite déprime saisonnière

Ok. À go, on se tape une dépression saisonnière. Vous êtes prêts? Go. (Soupir.)

Je ne sais pas si je suis le seul de ma gang, mais lorsque je sors du bureau à la fin de la journée et que c'est déjà la grande noirceur, ça me rentre dedans… Un peu comme la H1N1 dans une garderie d'enfants qui n'ont pas appris à éternuer dans le creux d'un de leurs coudes. (Soupir.)

Moi qui ne suis pourtant pas un grand fan de voyages dans le Sud, je m'étonne d'avoir soudainement l'envie de migrer, d'aller au Costa Rica pour voir si j'y suis, ou en République Dominicaine pour me partir une petite business de location de scooters (pourquoi pas? ça marcherait au boutte!), travailler sur mon tan, et pouvoir boire de la piña colada au petit déjeuner. (Soupir.)

Lentement, je me traîne les pieds dans la rue Wellington, et même les lumières de Noël que les employés de la Ville ont installées me laissent de glace. On dirait qu'ils ont acheté les restants de décorations que personne ne voulait au Boxing Day de l'an dernier pour rendre le centre-ville tout scintillant d'une joie qui n'est pas la mienne. Si c'est ça la féérie des Fêtes, j'aime mieux la fête de la Reine. (Soupir.)

Face à l'hôtel de ville, je m'ennuie de l'agitation des terrasses estivales. L'été, j'y rencontre souvent des potes et m'y accroche parfois les pieds à force de me faire offrir des bières (que j'accepte toujours poliment). J'aime ces soirées improvisées auxquelles s'ajoutent d'autres amis croisés au passage. Crime… j'pense que j'ai moins d'amis quand l'hiver arrive. (Soupir.)

Rue Frontenac, je m'arrête devant l'une des vitrines du (toujours très sympathique) Café Classyco, où l'on trouve ces jours-ci une affiche comportant un texte et une photographie de l'artiste Normand Achim. Sa prose (que je trouve magnifique) porte sur la mort tragique de Nelly Arcan. C'est beau et senti, mais pas jojo du tout. (Soupir.)

Rendu chez moi, j'ai beau me remplir la panse de comfort food, boire une eau chaude à la camomille et mettre mon chandail de laine préféré, j'ai juste envie d'écouter des vinyles de musique déprimante (ces jours-ci, je vibre fort à faire jouer avec le volume dans le tapis Devotion du groupe Beach House). Heureusement, la déprime mène généralement à de grandes ouvres musicales… (Soupir quand même.)

L'hiver va être long cette année. (Méga gros soupir.)

Mon beau sapin

Vous savez, j'exagère un peu (beaucoup), car je suis capable de voir plusieurs avantages dans toute cette noirceur hâtive de décembre (par exemple, même les filles moches ont l'air jolies dans la pénombre). Je me surprends même à être un brin excité à l'idée du temps des Fêtes qui approche à grands pas, surtout que Sherbrooke s'annonce pour être «the place to be» pour célébrer Noël cette année.

En quel honneur? Eh ben, c'est parce qu'au Marché de la gare, on a droit à l'un des plus gros sapins de Noël du pays (50 pieds), décoré par plus de 30 000 lumières. Ça, c'est ce que j'appelle faire les choses en grand! Le Marché de la gare de Sherbrooke rivalise désormais avec le Rockefeller Center de New York… Think big Estrie!

Voici donc ce que je propose: si la déprime vous prend d'assaut, rendez-vous au pied du gros arbre de Noël. On fera une farandole tout en chantant des cantiques pour se remettre du pep dans le crayon.