La semaine dernière, Radio-Canada Estrie annonçait prudemment la mort prochaine du Téléphone Rouge. Sur le Web, la nouvelle radio-canadienne se lisait ainsi: «Le Téléphone Rouge fermerait ses portes». Or, qu'elle soit hypothétique ou non, cette mise au pilori est prématurée.
Si le trépas de ce lieu de diffusion était bien réel, j'imagine qu'un irréel animateur de talk-radio sherbrookoise avec le tact d'un 2×4 aurait pu y aller de cette affirmation:
«Il y a un bar qui est mort. Ça s'appelle Le Téléphone Rouge et là, on veut nous faire croire que c'est un endroit important pour le milieu culturel de la région, mais j'ai l'impression qu'on essaie de nous fabriquer un phénomène. J'ai posé la question à mon entourage ce midi: personne ne connaît cette salle de spectacle. Le Téléphone Rouge… Tout le monde a dit: "C'est quoi ça?" J'ai dit: "Tsé, le bar qui ferme!" Comme il n'y a rien dans l'actualité, voici un petit survol de ses "plus grands succès": premier spectacle à Sherbrooke d'artistes internationaux (Joseph Arthur, Teki Latex…), aide au développement de public pour plusieurs artistes québécois devenus des incontournables (Cour de pirate, Tricot Machine, Marie-Pierre Arthur…), nombreuses prestations de la crème de la scène montréalaise (The Stills, Les Georges Leningrad, Think About Life, AIDS Wolf, Plants and Animals…), canadienne (You Say Party! We Say Die!, Mother Mother…) et sherbrookoise (Misteur Valaire, Jake and the Leprechauns, Welwitschia, La Patère Rose, The Banjo Consorsium…). Maintenant, vous comprenez peut-être mieux pourquoi je ne connais pas cet endroit. (gros rires gras)»
Tout cela est évidemment plein d'ironie. Il s'agit d'un anti-hommage à cet animateur de radio de Québec qui avait commenté le triste décès de Lhasa de la sorte (l'incident fut maintes fois abordé dans les médias au cours des derniers jours).
Par cette absurde incartade, je veux souligner l'impact positif que Le Téléphone Rouge a sur le milieu culturel sherbrookois depuis son ouverture il y a un peu plus de trois ans, et ce, malgré le fait que ce lieu conserve une certaine (et noble) marginalité, de par sa vocation. C'est peut-être un petit joueur sur l'échiquier culturel de la région, mais il est devenu essentiel.
Rouge coma
Le Téléphone Rouge n'est pas cliniquement mort. Disons qu'il est dans un léger coma et que s'il reprend conscience, certaines choses ne seront plus comme avant. C'est après une bonne jambette économique que le lieu de diffusion a fermé ses portes à la fin du mois de novembre dernier, mais avec l'intention de revenir en force, d'amorcer une seconde vie, lorsque les étoiles seront bien alignées.
Est-ce que la constellation du Téléphone Rouge commence à prendre forme dans le ciel de Sherbrooke? Difficile à dire car il est trop tôt pour avancer quoi que ce soit d'officiel. C'est une histoire à suivre…
Pour l'instant, on ne peut qu'être optimiste. La réouverture du Téléphone Rouge n'a rien d'un vou pieux.
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