L’écho des Cantons

Sur un plateau d’argent

Saviez-vous que Sherbrooke aura peut-être droit au grand honneur d'être l'une des 22 villes de l'édition canadienne de Monopoly? Drummondville et Granby sont également dans la course. Eh oui, votre désir intense de passer Go et de réclamer 200 $ tout en faisant déambuler un dé à coudre, un chapeau haut-de-forme ou un caniche sur une vignette portant le nom de votre patelin n'a plus rien de farfelu. En votant comme un déchaîné jusqu'au 21 février sur le site www.monopolyvote.ca, vous risquez bien de mettre votre ville sur la map! Entre ça et une claque dans la face, on n'hésite pas trop longtemps, non!?

Toutefois, je vous conseille de calmer votre délirant enthousiasme, car au moment où j'écris ces lignes, Sherbrooke se trouve au 27e rang. Ça regarde mal! Eille… On est en train de se faire battre par Chilliwack, Medicine Hat, Kelowna, Chatham-Kent, Kawartha Lakes et Sarnia, toutes des villes canadiennes que je ne saurais pas situer sur une carte avec exactitude (voilà qui explique pourquoi je ne participe pas à des quiz télévisés). De plus, des villes québécoises comme Saint-Jean-sur-Richelieu, Trois-Rivières, Shawinigan, Gatineau et Saguenay ont plus de votes que nous. Shame on us!

Mais dans le fond, il n'y a pas matière à en faire tout un plat. Ce n'est peut-être pas une si bonne idée que de vouloir faire partie d'un jeu qui constitue une naïve apologie du capitalisme! Ramasser un maximum de cash tout en tournant en rond, ça n'a rien de très bouddhiste… Ainsi, je vous propose candidement de conserver toutes vos énergies pour que Sherbrooke se retrouve sur le plateau d'un jeu de société beaucoup plus noble!

Pandémie sherbrookoise

Étant geek à mes heures, je dois vous avouer que je possède quelques jeux de société dans mon placard et que si j'en avais un à vous recommander, ce serait Pandémie. Comme une grosse campagne de publicité gratuite a été orchestrée l'automne dernier autour du virus A(H1N1), ce jeu sorti il y a quelque temps connaît une deuxième vie. Le but est simple: de manière coopérative, les joueurs doivent combattre les différents virus qui assaillent la planète. Ainsi, tout le monde gagne grâce à la puissance de la science, ou tout le monde perd (et meurt) à la suite d'une hécatombe virale… Charmant.

C'est sur le plateau de Pandémie que j'aimerais bien retrouver le nom de la reine de Cantons-de-l'Est. Avouez qu'il serait stimulant de pouvoir sauver tous vos concitoyens d'une mort atroce… ou l'inverse, si vous êtes habité par quelques frustrations municipales!

Présentement, Toronto est la seule ville canadienne à se retrouver sur le plateau de Pandémie, mais si, pour une quelconque raison, une seconde place se libérait, voici un début d'argumentation pro-Sherbrooke: 1- Ici, on tousse dans notre coude, 2- Les Sherbrookois participent assez docilement aux campagnes de vaccination, et 3- On tolère nos scientifiques (même si on les oblige à demeurer dans leur luxueux ghetto de Fleurimont). Comme vous pouvez le constater, on a des chances.

Si vous voulez répandre la joie de la Pandémie, le jeu est entre autres en vente à la boutique Le Griffon de la rue Wellington Nord.