L’écho des Cantons

L’après-Téléphone Rouge: petit guide de survie

Pour moi, la fermeture du bar-spectacle Le Téléphone Rouge (confirmée par les propriétaires au cours de la semaine dernière; le communiqué officiel est sur mon blogue) représente la fin d'une époque. J'attribue à cet endroit situé au centre-ville de Sherbrooke plusieurs découvertes musicales, ainsi que quelques joyeux souvenirs éthyliques. Je me permets donc de revenir sur le sujet pour une ultime chronique qui se veut optimiste.

La principale raison de la notoriété du Téléphone Rouge (et peut-être bien de son infortune), c'est que la salle proposait un maximum de shows et ce, presque tous les jours de la semaine. De plus, fait rare, la programmation réussissait à combiner quantité et qualité.

Est-il révolu le temps où l'on pouvait décider spontanément d'aller voir un show en ville pour en revenir comblé (et possiblement éméché)? Bien sûr que non. Le Téléphone Rouge n'a jamais été seul sur l'échiquier culturel pour les shows émergents et, depuis le début 2010, il faut compter de nouveaux joueurs.

Il n'y a pas péril en la demeure. La scène locale est comme une salamandre: tu lui coupes la queue et celle-ci repousse peu de temps après. Voici donc un petit guide de survie pour mélomanes nocturnes.

Le Boquébière

La microbrasserie a repris le flambeau quant à la collaboration qu'avait le Téléphone Rouge avec le Théâtre Granada. Celui-ci aime bien présenter des spectacles hors de ses murs lorsqu'il s'agit de nouveaux artistes. Déjà, la programmation annonce de belles trouvailles: Courtney Wing (27 février), Chinatown (13 mars), Radio Radio (27 mars), Sevens Project (17 avril), Buddy McNeils & The Magic Mirrors (24 avril), Moran (8 mai)… La première soirée fut convaincante; Bernard Adamus a fait salle comble.

L'Antiquarius

Lors de rénovations récentes, ce charmant resto-bar du centre-ville s'est doté d'une petite scène, avec piano en sus. En février, l'endroit accueille différents artistes de musique lounge, mais la programmation devrait se diversifier au fil des prochaines semaines. Déjà, on sait que l'excellent groupe canadien We Are The City y sera le 8 mars prochain.

Le Magog / Le Saloon

Cet incontournable de la scène métal, punk et rock continue d'alterner les recrues et les grands noms de l'underground sur les deux étages de son établissement. Il est difficile de connaître la programmation avec beaucoup d'avance, mais notez que ce vendredi 12 février, Yesterday's Ring y sera avec Les Conards à l'Orange en première partie.

Les Beaux Dimanches

Chaque jeudi soir, aux alentours de 21h, cette taverne urbaine propose une formation jazz de qualité. Des exemples? Les Contracteurs Généreux (le 11 mars), le Richard Savoie Quartet (le 8 avril) et Haagen Jazz (le 6 mai).

Le Tremplin

La scène locale a adopté l'endroit, car il est plutôt facile de s'y produire. L'ambiance peut y être survoltée (on a pu le constater avec le show de b.e.t.a.l.o.v.e.r.s de la semaine dernière). On y ajoute fréquemment des spectacles, sans grand préavis.

Le Gait

Ce débit de boisson se trouve sur le campus de l'Université Bishop's. De bons groupes du Canada anglais y font un saut à l'occasion. Au début février, on a pu y voir le groupe The Wooden Sky. Fort sympa. Soyons vigilants pour la suite.

Le Tapageur

En 2009, j'ai pu y voir des shows parmi les meilleurs de l'année (Timber Timbre, Theresa Andersson…), mais le bar semble avoir abdiqué quant à son volet culturel. Dommage. Peut-être que la soirée du 13 février prochain changera la donne, car tous les nostalgiques du Téléphone Rouge se réuniront au Tapageur pour un party post-mortem. Tout le monde dansera sur le mort, même si son corps est encore chaud.