– Rédaction, bonjour.
– Allo Matthieu. C'est Bernard.
– Bernard?
– Bernard Caza.
Je ne l'avais pas reconnu, mais je le connais bien, Bernard Caza. En Estrie, il est un incontournable, l'un des grands manitous du monde du spectacle. Principalement connu comme étant le propriétaire du Vieux Clocher de Magog depuis 1981, il fut également le maître d'ouvre de sa salle jumelle sherbrookoise pendant 13 ans. Justement, le diffuseur a récemment ramené toutes ses billes à Magog, car en 2009, le Vieux Clocher de Sherbrooke fut acheté par l'université voisine, qui en assure la totale gestion depuis le début de 2010.
J'ai beau bien connaître Caza, je demeure encore surpris lorsqu'il m'appelle au bureau. Disons que dans le cadre du travail, je suis plus habitué à faire affaire avec les gens de son équipe. Or, avec un seul Vieux Clocher, Bernard a davantage de temps et il semble prendre plaisir à côtoyer la «bête médiatique». Depuis les dernières années, il la regardait aller des gradins de son bureau…
«Je veux rencontrer le monde», m'a-t-il dit. On le croit aisément, car il l'a toujours fait pour les artistes et le public. Chaque soir de show, il est là à prendre le pouls de sa salle, à s'assurer que tout roule comme sur des roulettes, à contribuer à l'essence de son lieu de parole et d'échanges.
La raison de son appel: il veut me présenter sa programmation d'été. Pour ce faire, il me propose d'aller prendre un café. Habituellement, cela se fait avec beaucoup de décorum lors d'une grosse conférence de presse, mais pas cette année. La nouvelle formule m'enchante; vivement un peu plus de simplicité. Le Bernard Caza de 2010 est zen et ça lui sourit.
«Penses-tu qu'on pourra se jaser de l'après-Vieux Clocher de Sherbrooke?» que je lui ai demandé en le tutoyant gros comme le bras. Aucun problème. Zen, je vous dis.
La suite
Trois mois. Une saison sans prendre de grandes décisions. C'est ce que s'est imposé Caza pour faire le grand ménage. Des entrailles du Vieux Clocher de Magog, ce sont 170 boîtes qui ont pris le chemin de la déchiqueteuse. Là-dedans, on imagine pas mal de paperasse concernant des artistes dont Bernard assurait la gérance (Kevin Parent, Vincent Vallières, Jean Lapointe…). «On fait de la place pour du neuf», lance-t-il.
Ainsi, de nouveaux projets verront le jour, mais ceux-ci devraient s'articuler autour de son «jouet» de Magog (qu'il n'a pas l'intention de vendre pour l'instant). Toutefois, pas question de perdre cette nouvelle qualité de vie ou de délaisser les implications qui lui tiennent à cour (l'avenir du parc du Mont-Orford, la Fondation de l'hôpital de Memphrémagog…). «À Magog, on est proches de la nature et du monde. Le Vieux Clocher, c'est un complément. Je me considère comme un entremetteur entre les artistes et la population. J'offre du divertissement intelligent, qui nourrit l'âme.»
Lui avec son café et moi avec mon thé chaï, on a discuté longuement – du nombre délirant de lieux de diffusion en Estrie, de la qualité du public, de l'anticipation quant à Omaterra… Mais tout ça, je vous invite à en discuter à votre tour avec lui. Allez voir un show au Vieux Clocher de Magog. Il sera là, à l'arrière de sa salle, disponible comme jamais.
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L'été au Vieux Clocher de Magog
En humour, pas de longues résidences, mais un large éventail qui permettra aux vacanciers de se divertir à plusieurs reprises. Côté rodage, il y aura Patrick Groulx, le duo Steeve Diamond et Rick Miller, Martin Petit et Philippe Bond (connu pour ses premières parties de Louis-José Houde). Martin Dubé, Jean-François Mercier, Philippe Laprise et Guy Nantel se loueront également un chalet sur le bord du Memphré cet été.
En chanson, ça ratisse large et de belle façon. En plus du retour de Marjo, Florence K et Ian Kelly (qui a fait fureur lors de son premier passage à Magog), la sensation de l'heure Bobby Bazini et les héros locaux de Jake and the Leprechauns monteront sur la scène magogoise. Même scénario pour Jonathan Painchaud, Damien Robitaille et le spectacle La Boîte à chansons.
Pour les dates et les détails: www.vieuxclocher.com