Profession: mécène
Bon. Je suis décidé. Je veux participer au Banquier.
Je suis prêt à piler sur mon orgueil pour faire le clown au côté de Julie et dénigrer un groupe d'individus en les appelant «les beautés».
Grâce à des lois mathématiques qui s'apparentent à la magie noire, je vais aisément remporter le million. Lorsque l'animatrice me demandera ce que je vais faire de mon magot, je répondrai que je compte le donner aux artistes, que je vais devenir mécène.
Touchée par le geste, Julie me donnera un voyage dans le Sud. Yé.
Le mécène est notre ami
J'ai récemment eu vent de quelques sympathiques récits de mécénat. Évidemment, ce sont des histoires qui se terminent bien, comme celle du Petit Poucet (car après s'être fait abandonner dans la forêt, il revient à la maison avec plein d'argent et ses parents veulent de lui à nouveau).
En entrevue, Charles Lavoie des b.e.t.a.l.o.v.e.r.s me disait que Seashore Haunts, le premier EP de ce groupe sherbrookois, n'aurait pas pu voir le jour sans l'aide financière d'un gentil mécène qui tient à rester anonyme (comme c'est souvent le cas). Nouvellement Sherbrookoise, la chanteuse Bet.e me racontait qu'elle avait également bénéficié du mécénat lors de ses débuts au sein du célèbre duo Bet.e & Stef (qui était beaucoup moins connu à l'an 1). Quand ton revenu total d'une année monte à 4000 $ et que tu dois le partager en deux, un ami mécène n'est pas un atout, mais une nécessité.
Choisir la vie d'artiste, c'est souvent opter pour une vie empreinte de simplicité, voire de pauvreté. Le mécénat peut donc se révéler salvateur pour des artistes promis à un brillant avenir.
Mécénat sherbrookois
À Sherbrooke, il existe un programme de bourses destinées aux artistes d'ici. La Ville verse un montant qui se voit bonifié par des dons de différents mécènes qui, au lieu d'aider un seul individu ou une seule formation, donnent un solide coup de main à plusieurs membres de la collectivité artistique. Les dons peuvent prendre la forme d'une contribution annuelle de 1000 $, 3000 $, 5000 $ ou davantage.
Dans le cas de ce programme, on connaît les mécènes: la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke, les Caisses Desjardins de Sherbrooke, Cimaise Architectes, Espace Sélect, Immex Gestion immobilière, Nadeau Bellavance, l'Université de Sherbrooke, le Groupe Custeau et Teknika HBA. Je m'ajouterai à la liste dès que je recevrai la confirmation de TVA… Ma confrontation avec le banquier s'annonce épique.
Petit supplément d'âme
Je suis désolé. Pour l'instant, je ne suis pas un très bon candidat au mécénat (le mieux que je puisse faire, c'est passer 5 $ à l'artiste pour qu'il puisse s'acheter une bière à la fin de son show). Toutefois, si vous êtes un candidat potentiel, Bernard Sévigny vous veut dans sa gang. Le maire de Sherbrooke est le président d'honneur d'une campagne visant à convaincre davantage de mécènes de contribuer à ce programme de bourses qui a aidé plusieurs de nos artistes au cours des dernières années (le cinéaste Anh Minh Truong, la chorégraphe Francine Châteauvert, le pianiste Tristan Longval-Gagné, le photographe Stéphane Lemire, l'artiste en arts visuels Étienne Saint-Amant…).
Lors d'une petite allocution, M. Sévigny a souligné l'importance de la communauté artistique sur les plans social, économique et culturel. Il l'a notamment décrite comme l'«âme d'une ville».
À mon avis, Sherbrooke a nettement besoin de ce «petit supplément d'âme» qui, étrangement, s'achète. Il était grand temps que nos politiciens s'unissent aux gens d'affaires dans ce dossier et qu'ils démontrent une volonté de faire de Sherbrooke une véritable ville culturelle.
Si vous êtes sensible à la cause, contactez la Division de la culture à l'hôtel de ville. Ça rendra le maire ben heureux.