Arcade Fire à Sherbrooke: guide de survie
L’écho des Cantons

Arcade Fire à Sherbrooke: guide de survie

Pour faire exception, cette chronique ne s'adresse pas uniquement aux lecteurs des Cantons-de-l'Est, mais à tous ceux qui mettront les pieds à Sherbrooke (sûrement pour une toute première fois) pour la raison suivante: les 7 et 8 juin, la formation montréalaise Arcade Fire amorce sa nouvelle tournée par deux concerts «intimes» dans le confort du Théâtre Granada.

Événementiel, vous dites? Épique, je dirais. Sherbrooke est désormais sur la map; on aura droit à notre petite ligne dans le grand livre de l'histoire du rock.

Arcade Fire, considéré par plusieurs (dont moi) comme la formation ayant marqué la dernière décennie par ses albums (Funeral et Neon Bible) et ses performances live totalement imprévisibles (je garde un souvenir impérissable des trois concerts du groupe que j'ai pu voir jusqu'à maintenant), a pris tout le monde par surprise en choisissant Sherbrooke pour roder son spectacle qui visitera ensuite toutes les grandes villes du globe, avant et après la sortie de The Suburbs, son nouvel album prévu pour le 3 août.

Pourquoi la reine des Cantons-de-l'Est a-t-elle droit à cet honneur? Voici quelques hypothèses:

1- Sherbrooke est très près de Farnham, où le groupe possède une église transformée en studio d'enregistrement;

2- Bell Orchestre (qui compte des membres d'Arcade Fire) est venu à deux reprises au Théâtre Granada;

3- Sherbrooke ne fait pas vraiment partie de la banlieue (suburbs) de Montréal, mais c'est sympa (et concept) que le groupe ose sortir ainsi de la métropole;

4- Le Théâtre Granada est une salle magnifique (pour les Montréalais, pensez au Théâtre Corona, mais en mieux).

Sherbrooke 101

Justement… ô comme ils font pitié les Montréalais de devoir se taper un peu plus d'une heure de route pour venir assister à l'événement musical de la saison, voire de l'année, impliquant le groupe phare de leur scène locale. Nous, les colosses des Cantons, on est habitués à faire l'aller-retour en une seule soirée, mais pour les feluettes qui ne quittent jamais leur île chérie, ça doit ressembler à une épopée rustique.

Pas besoin d'emprunter le GPS de votre mère, voici quelques conseils pour les Montréalais qui nous rendent visite pour l'occasion:

1- Le Théâtre Granada se trouve au plein cour de Sherbrooke, rue Wellington. Pour s'y rendre, vous aurez donc à traverser la ville, mais prenez garde car notre artère principale, la rue King, est amputée d'un pont. Un détour s'impose; prenez le boulevard Portland ou, de l'autoroute, attendez une sortie qui vous mènera directement au centre-ville. Je me trouve pas mal fin de vous dire ça parce que chaque fois que je vais à Montréal, je me bute sur une rue fermée ou un pont en construction, mais personne ne m'en informe. Pour la prochaine fois, un peu de réciprocité serait apprécié.

2- Habituellement, Sherbrooke ressemble à une ville fantôme les lundis et mardis soir. Il n'y a peut-être pas de balles de foin qui roulent, mais disons que c'est tranquille. Ainsi, peu de commerces seront ouverts, mais il vous sera facile de stationner dans l'un de nos affreux (et poreux) stationnements à étages. Bonus: c'est gratuit, mais à vos risques et périls.

3- Je ne vous conterai pas de menteries: notre centre-ville compte quelques freaks. La prudence est donc de mise quoique nos plus éloquents personnages urbains sont un drôle de monsieur qui vend ses recueils de poésie (qu'il imprime et broche lui-même) ainsi qu'une petite madame qui aime effrayer les passants par un timide «bou». Ainsi, il est sage de laisser son poivre de Cayenne à la maison.

Bon… on s'y voit lundi et mardi. Et si vous êtes trop fatigués pour reprendre la route du retour, amenez vos matelas et vos sleepings. J'ai un grand salon.