Merci de vous être inquiétés.
«Il n'y a pas de Pop culture cette semaine?» me suis-je fait demander à maintes reprises puisque ma chronique vous a fait faux bond dans le dernier numéro de Voir Estrie. La raison? J'ai osé prendre quelques petites journées de vacances. Il fallait bien que je coupe quelque part… et je me suis coupé. Ce fut bref et sans douleur, comme chez un bon dentiste.
Que fait un journaliste au culturel en congé? Eh ben, il va voir des shows. Déformation professionnelle? Peut-être. C'est idem pour un mécanicien qui démonte un moteur dans son garage lors de ses temps libres, ou une fleuriste qui ne se tanne pas de bichonner ses plates-bandes les week-ends.
C'est plus fort que moi, mais il ne faut pas voir ça comme un problème. Au contraire. À mon avis, cette joyeuse dévotion fait presque partie de la description de tâches. Je tente d'assister à tout ce qui m'intéresse, et même à ce qui m'intéresse moins, que ce soit dans des lieux officiels ou officieux (sauf si on y attend les journalistes avec une brique et un fanal, ou un trop-plein d'amour non sincère).
Si je me passionnais pour le cocooning, je changerais de boulot.
Pas le droit d'être casanier
Récemment, je suis tombé sur un échange un peu douteux (mais plutôt divertissant) sur un blogue dit «branché» qui reprochait à certains chroniqueurs culturels de la métropole d'être devenus casaniers, et par le fait même, impertinents. «On ne voit jamais Untel lors des spectacles!», «Je suis sûr que X ne connaît même pas telle salle, tel artiste!», «Quelqu'un peut-il dire à Machin que le showbiz et la culture sont deux concepts bien distincts?»… Vous voyez le genre.
Derrière cette vendetta, il y a tout de même un peu de vrai. Écouter des disques, c'est bien, mais voir un concert, c'est mieux. Visiter un musée virtuel, c'est instructif, mais mettre les pieds dans un vrai, c'est souvent grandiose. Visionner un film chez soi, c'est sympa, mais au cinoche, c'est plus grand, plein d'inconnus, et il y a du bon popcorn…
Blague à part, la culture se vit principalement sur le terrain, et si on veut la commenter en connaissance de cause, il faut être prêt à se salir les mains.
Et en Estrie, est-ce que les différents journalistes qui vaquent au culturel sont présents lors des concerts de tout acabit, des premières théâtrales, des shows de danse, des lancements de disques ou de livres, des vernissages ou autres? Pour être honnête, pas assez à mon goût.
Vous voulez des noms? Bah… Je ne commettrai pas cet affront. Loin de moi l'idée de faire ma propre chasse aux sorcières. De plus, il se peut que je sois dans l'erreur, que tout ce beau monde se rende à d'autres événements que moi… Ceci expliquerait cela, mais je vous laisse en juger.
Sorties pédagogiques
J'ai eu une discussion sur ce sujet avec un groupe d'étudiants d'un cours de rédaction à l'Université de Sherbrooke. Au dire de leur professeur (qui m'a gentiment invité à répondre aux questions de sa classe), plusieurs d'entre eux désirent se diriger vers le journalisme lié au culturel.
Mon conseil: délaissez vos devoirs et sortez davantage; soyez présents, car les absents ont toujours tort.
La pédagogie, c'est ma force.