L’écho des Cantons

La culture passe à l’est

La culture, est-ce une affaire de quartier?

Y a les restos de quartier, les barbiers de quartier, les boulangeries de quartier, les dépanneurs de quartier, les gardiennes de quartier, les garagistes de quartier, etc. (ajoutez-en si vous voulez), mais est-ce nécessaire que chaque secteur d'une ville soit muni d'un centre culturel ou d'une maison de la culture? Un centre culturel de quartier, ça sonne bien, mais est-ce que ça répond à un réel besoin? Est-ce que la proximité est un facteur décisif quand vient le temps de sortir pour se cultiver?

La question se pose, car le nouveau Centre culturel et communautaire du Cour-Immaculé de l'arrondissement de Fleurimont a été inauguré la semaine dernière. Située au 967 de la rue du Conseil, cette ancienne église a subi une solide cure de rajeunissement (un investissement de 3,1 M $ de la Ville de Sherbrooke) et, en son cour, la salle du Parvis peut déjà accueillir différents spectacles et expositions. Sur le plan technique, l'endroit semble équipé de manière minimale, mais tout à fait convenable pour les événements prévus cet automne (par exemple, la 16e édition d'Arts Fleurimont s'y déroulera du 18 au 21 novembre).

Lors de la journée portes ouvertes de la fin de semaine dernière, c'est près de 3000 personnes qui se sont rendues sur les lieux afin de visiter les différents locaux et bureaux (dont celui d'arrondissement et ceux de Loisirs Fleuri-Est). On peut parler d'un franc succès, d'une réponse positive des gens du coin, mais en bon rabat-joie que je suis, je me demande ceci: réel intérêt culturel ou simple curiosité? Difficile à dire, car fouiner chez le nouveau voisin, c'est toujours plaisant.

En tout cas, moi, j'ai fouiné. Alors que la conférence de presse qui se déroulait dans la salle du Parvis n'en finissait plus de finir, j'ai subtilement quitté la rencontre par une porte qui menait au deuxième étage. Tel un gentleman cambrioleur, j'ai déambulé seul dans les corridors sur la pointe des pieds (tout en sifflotant un air de Dutronc). J'ai pu zieuter partout; tout était nickel… mis à part peut-être la sécurité des lieux.

Ne reste qu'à la population à s'approprier l'endroit de manière régulière, à bénéficier des services offerts pas les organismes occupants et à consulter la programmation (www.artsfleurimont.com), même si celle-ci est encore en développement.

À quoi cela pourrait-il ressembler comme offre culturelle? Je ne me risquerai pas à répondre car je ne suis pas dans la tête des dirigeants, mais je sais qu'ils ont de bons exemples à suivre. Je pense entre autres au Centre culturel et du patrimoine Uplands de Lennoxville, à la Maison des arts et de la culture de Brompton et au Centre culturel Pierre-Gobeil de Rock Forest, qui sont trois lieux culturels de quartier à Sherbrooke (ville fusionnée dans la joie et l'allégresse) et qui semblent bien tirer leur épingle du jeu. Chaque endroit propose des événements culturels pertinents, souvent intéressants, à l'image de sa communauté.

Finalement, je pense que Fleurimont méritait aussi son lieu. Sa population n'aura plus à traverser la rivière Saint-François pour avoir sa ration d'art.

Dorénavant, la culture se passe aussi à l'est.