Convergence du savoir sherbrookois
Cette semaine, Sherbrooke porte bien son titre de «ville de savoir». Jusqu'au 13 mai, le chic 79e Congrès de l'ACFAS (l'Association francophone pour le savoir) se déroule sur les campus de nos deux universités (la «vert et or», et la mauve).
À plusieurs reprises, mon parcours universitaire m'a amené à participer à ce genre de réjouissances. Chaque fois, j'ai trouvé que c'était un joyeux bordel de nouvelles connaissances, et au Québec, l'ACFAS, c'est un peu le summum, car un maximum de domaines de recherche y sont réunis. Cette année, il y en a une bonne trentaine, et les participants ont le choix entre environ 4000 communications chapeautées par près de 200 colloques et activités spéciales. C'est beaucoup, mais il faut avouer que le thème de cette année («Curiosité, diversité, responsabilité») en mène large; ça va des dimensions culturelles des textos au patrimoine alimentaire québécois en passant par l'hétérogénéité dans l'art contemporain. Vaste programme. C'est à donner le tournis, mais heureusement, ce buffet de connaissances ne ressemble pas à celui du Buffet des continents.
Si les sujets sont variés, les recherches se veulent sérieuses et par conséquent, les résultats sont (pour la plupart) pertinents; vous n'y trouverez pas du réchauffé. Malheureusement, ces informations (et les réflexions qui en découlent) sortent peu des cercles d'initiés; seulement quelques médias généralistes s'y intéressent, et ce, timidement. Pourtant, les universitaires sont des spécialistes dans leur domaine et ils ne demandent qu'à communiquer leurs découvertes et à mettre leur expertise à profit. Ils ne sont pas tous de très bons tribuns, mais je trouve qu'il leur manque de bonnes tribunes.
Le nanane
Cela m'amène à vous faire part de résultats encourageants pour le Téléjournal Estrie de Radio-Canada. La semaine dernière, on apprenait que ce bulletin d'information régionale connaît une hausse de son auditoire; la fin de semaine, le nombre de téléspectateurs a même fait un bond de 31% par rapport à la saison dernière. Belle performance.
J'ai peut-être la berlue, mais avec les élections et le Congrès de l'ACFAS en ville, il m'a semblé qu'un grand nombre d'universitaires de la région ont pris la parole lors de récents bulletins radio-canadiens (télé et radio). Mon impression: plus que jamais, on a pu voir et entendre nos chercheurs sherbrookois, que ce soit pour commenter l'actualité (politique, économique…) ou pour faire état d'avancées dans divers domaines; à TVA, la formule des nouvelles régionales semble trop rigide pour permettre ce genre d'interventions.
J'aimerais voir là une hypothèse, un semblant de relation de «cause à effet», pour expliquer les bons résultats de Radio-Canada Estrie. Non seulement l'apport nuancé de nos experts m'intéresse, mais à l'heure des téléphones intelligents qui nous informent des actualités bien avant 18h, il me faut un nanane pour visionner les bulletins télévisés à l'heure convenue.
Ainsi, avec nos deux universités, une convergence médiatisée du savoir sherbrookois serait la bienvenue lors des nouvelles régionales. En tout cas, cela ferait de moi un téléspectateur beaucoup plus fidèle.